C'est dans l'église de mon village Que j'ai vu du paradis le rare visage. Il était peint dans les yeux d'une enfant spéciale Qu'éblouie, je contemplais avec un respect total.
Sa peau bronzée était transparente Et ses longues tresses brunes chatoyantes. Sa bouche s'ouvrait sur un sourire lumineux Qui dégageait la douceur sacrée d'autres lieux.
Son air de chérubin sage et fragile M'enveloppait dans un cercle glorieux et paisible. Elle semblait légère comme un oiseau Prête à s'envoler vers un pays chaud.
Je ne comprenais pas cette fascination étrange Que j'éprouvais, semblait-il, pour un ange. Mon corps s'efforçait de suivre le célébrant Alors que mon âme trottait avec elle dans un autre temps.
La mignonne fillette ne fit plus son apparition. Elle me manquait sans que j'en sache la raison. On m'apprit qu'elle venait de mourir de leucémie. Je compris qu'elle représentait un coin du paradis.
Poème et montage Annette Rhéaume Photos des jardins de Gino et Maryse Costanza Noé, France Copyright ©Tous droits réservés Dédié à Laecyntia « J’ai vu du paradis le visage »