Le barrage d’Arzal
Le barrage d'Arzal est situé à une dizaine de kilomètres en amont de l'embouchure de la Vilaine dans l'océan Atlantique, entre les bourgs d'Arzal (sur la rive droite) et de Camoël (sur la rive gauche). Il franchit le fleuve près d'un ancien passage par bac, au lieu-dit La Vieille Roche.
L'idée de construire un barrage sur la Vilaine date des années 1930, après les inondations catastrophiques de 1926 et 1936. Il s'agissait principalement de lutter contre les crues hivernales, exacerbées par les grandes marées, qui menaçaient la ville de Redon, et de favoriser le développement de l'agriculture dans les marais de Redon. Empêché par la guerre, le projet réapparut pendant les années 1950. En 1961, l'Institution d'aménagement de la Vilaine (IAV) fut créée par les départements du Morbihan, de l'Ille-et-Vilaine et de la Loire-Atlantique pour mener à bien les aménagements structurants nécessaires. La construction du barrage a débuté en 1962 et sa mise en eau eut lieu en 1970. L'usine de traitement des eaux du Drezet, en Férel , est inaugurée en 1971
Le barrage d'Arzal vient bloquer la marée qui remontait auparavant jusqu'à Redon. En période de vives-eaux, la marée venait contrarier l'écoulement des crues, provoquant des inondations à répétition de la vallée.
Long d'environ 500 m, le barrage est constitué d'une digue (côté Camoël) et de cinq portes. Il est doté d'une écluse qui permet la navigation entre le fleuve et l'océan. Un port de plaisance et une usine de traitement de l'eau potable ont également été aménagés à proximité.
La passe à poissons, construite fin 1995 elle leur permet de remonter le courant sans entraves. Les civelles coincées devant le barrage étaient à la merci des pêcheurs. Avec le temps le nombre n'a cessé de décroître:lamproies, truites et saumons de mer, aloses; les eaux de la Vilaine sont très fréquentées. Même si l'été, on y trouve surtout du mulet, un poisson d'un gris lumineux, visible dans sa lutte contre le courant depuis la salle de comptage, immergée sous le barrage. Ils sont près de 300.000 à remonter chaque année la Vilaine.
Le passe à poissons
Passe à anguilles construite en 2006 en rive droite du barrage La passe à anguilles est constituée de deux rampes recouvertes d’un substrat propice à la reptation des anguilles. La première rampe plonge dans l’estuaire et conduit les anguilles vers un bassin de repos.
Le passe à anguilles
Le bassin de repos situé entre les deux rampes.
Débouchant dans ce bassin de repos, les anguilles franchissent une seconde rampe qui les conduit dans un bassin de capture. Piégées, elles y seront capturées à l’épuisette puis libérées à l’amont du barrage d’Arzal.
La seconde rampe et le bassin de piégeage
Aspects positifs La création du plan d'eau a permis la construction d'une usine d'eau potable à quelque deux kilomètres en amont, sur la commune de Férel. Elle a une capacité de 20 millions de mètres cubes d'eau potable, ce qui correspond à une population d'un million et demi d'habitants. Les 17 millions de mètres cubes traités par an alimentent à 70 % la presqu'île de Guérande (où le tourisme s'est énormément développé) et à 25 % le Morbihan, le reste étant destiné au sud-est de l'Ille-et Vilaine, en particulier la ville de Redon .
Aspects négatifs Le barrage entraîne l'envasement de la portion de l'estuaire située en aval. Bien que l'IAV soit chargé du désenvasement du site, ses moyens, notamment financiers, ne lui ont pas permis de remplir ses obligations pendant de nombreuses années. L'envasement de l'estuaire est de 2,5 m en moyenne. Les activités traditionnelles de pêche ont plutôt souffert de l'aménagement du barrage. La pêche aux civelles, qui remontaient autrefois la Vilaine, a baissé très nettement.