NEsp Personnages historiques Octave Auguste 63 av. - 14 ap. L’art du portrait républicain est dominé par les vieillards colériques. Rien qu’à cause de la jeunesse de ses traits, un homme d’état de vingt ans est sûr d’être remarqué… Vagn Poulsen
Octave Auguste Chronologie — 63 23 septembre Naissance de C. Octavius — 48 octobre C. Octavius prend la toge virile — 45 Expédition en Espagne Départ à Apollonia — 44 Ides de mars Assassinat de Jules César Octave neveu de Jules César par sa mère Atia est son fils adoptif par testament — 43 7 janvier Imperium proprétorien : premier consulat d’Octave 16 avril Première salutation impériale 27 nov. Triumvirat Antoine-Lépide-Octave — 42 23 octobre Victoire de Philippes — 40 nov. Pacte de Brindes (Antoine = l'Orient et épouse Octavie, Octave = l'Occident, Lépide = l'Afrique) — 39 printemps Pacte de Misène Antoine-Octave-Sextus Pompée — 38 17 janvier Détroit de Messine victoire de Sextus Pompée sur Octave — 37 printemps Pacte de Tarente — 36 printemps Octave évince Lépide, reçoit l’inviolabilité tribunicienne à vie — 32 Antoine divorce d’Octavie et épouse Cléopâtre. Testament d'Antoine publié par Octave — 31 2 septembre Victoire d’Octave sur Antoine et Cléopâtre à Actium — 30 août L'Egypte devient province romaine
— 29 13, 14, 15 août Triple triomphe d'Octave à Rome. Pax romana — 28 Octave princeps senatus 9 octobre Temple d'Apollon au Palatin Construction du Mausolée d'Auguste — 27 13 janv. Partage des provinces avec le Sénat 16 janv. Octave reçoit du Sénat le cognomen d'Auguste Il dispose de l'imperium proconsulaire — 17 Adoption de ses petits-fils Caius et Lucius — 12 Mort d'Agrippa — 12 6 mars Auguste est Pontifex Maximus Autel des Trois Gaules à Lyon — 9 30 janvier Dédicace de l'Ara Pacis. Mort de Drusus l’Ancien Tibère reçoit l'imperium proconsulaire — 8 Renouvellement des pouvoirs d'Auguste — 5 Auguste devient consul pour présenter Caius et Lucius au peuple — 2 5 fév. Auguste est Pater Patriae 1er août Dédicace du Temple de Mars Ultor 2 20 août Mort de Lucius César 4 21 fév. Mort de Caius César 26-27 juin Adoption de Tibère et d'Agrippa Postumus Tibère reçoit la puissance tribunicienne pour 10 ans 13 Tibère est corégent. Création d'une commission de 20 sénateurs 14 19 août Mort d'Auguste à Nole
Rome, Brindes, Actium, Nole en Campanie… de grands évènements se situent là, avant et sous le premier principat
Octave a là entre 20 et 24 ans. Il porte la barbe de deuil en mémoire de Jules César jusqu’en -39. Son visage est d’une beauté exceptionnelle, encore aigu, dévoré par l’ambition du jeune triumvir.
Octave porte déjà la célèbre coiffure avec mèche en pince au dessus de l’oeil droit
Les noces d’Octave
En 38 av., Octave s’éprend de Livie, alors mariée à Tiberius Claudius Nero et enceinte. Pour épouser Livie, Octave répudie sa première femme Scribonia et oblige Tiberius Claudius Nero à répudier Livie. Elle est déjà mère de Tibère et enceinte de celui qui allait être Drusus l’Ancien. Il naît trois mois après les nouvelles noces. Livie est belle, passionnée, intelligente, cultivée, conciliant l’ambition et les vertus imposée à son sexe : elle est un soutien précieux du prince et de l’Empire. Auguste lui laisse une liberté qui n’est pas dans la tradition. Il l’emmène en Occident, il l’emmène en Orient. Mais à Rome, avec Octavie et les femmes de la maison, elle tisse les vêtements de son époux.
sous le cygne d’Apollon… Actium sous le cygne d’Apollon… En septembre 31 av., Octave, avec son lieutenant, Marcus Agrippa, affronte sur mer les troupes d’Antoine et de Cléopâtre à Actium sous la protection d’Apollon dont le cygne est l’animal favori … Arles, théâtre antique 1834
Auguste En 30 av., après la défaite de Marc Antoine à Actium, l’Egypte devient province romaine En 29 av., Octave est de retour à Rome. Il y célèbre un triple triomphe. On ferme le temple de Janus : c’est la pax romana. Dès 27, malgré ses protestations formelles, Octave peut recevoir du Sénat, avec la couronne de chêne, le nom sacré d’Auguste. C’est le début du principat. Caius Julius Caesar Octavius : Octave Auguste Né en 63 av. J.-C. à Rome, on le connaît d’abord sous le nom d’Octave, fils de Caius Octavius, sénateur et petit neveu de Jules César par sa mère Atia. Après l’assassinat de Jules César aux Ides de Mars de l’an 44 av. J.-C., il devient par testament son héritier. Il forme avec Marc Antoine et Lépide le second triumvirat, mais se débarrasse de ses rivaux. Resté seul maître de Rome, après la victoire d’Actium, il reçoit en 27 av. J.-C. l’imperium avec le nom d’Imperator, le surnom d’Auguste, et le titre de Pontifex Maximus (Grand Pontife). Son règne dit siècle d’Auguste est le plus brillant du début de l’ère. Après la pacification de l’Espagne et les luttes contre les Germains, c’est la pax romana, l’ère des réformes administratives et agraires, mais encore, l’essor des arts et des lettres. Il meurt en 14 ap. J.-C. à Nole. C’est aussi la consécration de la grande dynastie julio-claudienne qui durera du règne d’Auguste au suicide de Néron en 68 ap.
La santé d’Auguste
La même année 14, trois personnages de la famille impériale disparaissent : Julie, Agrippa Postumus, et Auguste lui-même. Cet homme qui a toujours été de constitution fragile, meurt à 76 ans, un âge vénérable pour cette époque. Mais nous savons, en particulier par Suétone, que son existence au quotidien a été perturbée par des maux handicapants - peut-être dus autant aux problèmes psychologiques qu’il a du affronter et aux responsabilités qui ont trop tôt pesé sur lui, qu’à son état physique. Il est né dans la partie du Palatin appelée « aux têtes de bœufs ». Il a quatre ans lorsque son père meurt. A douze ans, c’est lui qui prononce l’éloge funèbre de sa grand-mère Julia. A peine a-t-il endossé la toge virile, « à peine remis d’une maladie grave » dont nous ne savons rien, il suit de près son oncle Jules César, parti combattre en Espagne les fils de Pompée. Les commentaires de Suétone font allusion à plusieurs reprises à une santé précaire.
Sa vie au quotidien est d’une grande simplicité Sa vie au quotidien est d’une grande simplicité. Il n’a pas d’habitation particulière, vivant près du Forum, dans la maison de Calvus, ou dans la maison d’Hortensius sur le Palatin où il se sent partout chez lui, ou bien, lorsqu’il est malade, dans la maison de Mécène (Suétone, Vies des douze Césars, Auguste, 72-74). La Maison d’Auguste est en réalité la maison d’Hortensius à laquelle il a annexé d’autres maisons du voisinage.
Pour corriger les effets sur sa santé du climat de Rome, il part en villégiature dans des villes voisines, mais surtout dans sa chère Campanie où il se promène souvent sur la côte ou dans les îles. Son appétit est capricieux, sa nourriture frugale (Suétone, Vies des douze Césars, Auguste, 76-77). Aussi fait-il, suivant les exigences de son estomac, plusieurs petits repas, souvent composés de pain et de fruits secs. Il doit subir en outre des disgrâces gênantes qui reviennent de façon périodique (Suétone, Vies des douze Césars, Auguste, 80-82). Nous avons rencontré le Docteur L. qui a bien voulu s’intéresser aux maux d’Auguste. Le Dr L., au vu des sources antiques que nous lui avons soumises, nous a proposé son diagnostic : Auguste souffrait probablement d’allergie saisonnière (pollens), responsable de rhinite per annuelle ; d’urticaire eczématisé (allergies cutanées) ; de lithiase urinaire (calculs) ; de gastro-colite, voire ulcère, l’obligeant à prendre de nombreux petits repas.
Suétone et Auguste… Suétone, Vies des douze Césars, Auguste, 72-74 : « Pendant plus de quarante ans, il coucha dans la même chambre, hiver comme été, quoiqu’il constatât qu’en hiver le climat de Rome était contraire à sa santé, et bien qu’il y passât régulièrement cette saison.…quand il était malade, il couchait dans la maison de Mécène ». Suétone, Vies des douze Césars, Auguste, 76-77 « En fait de nourriture…, il était fort sobre et de goûts presque vulgaires. Ce qu’il préférait, c’était le pain de ménage, les petits poissons, le fromage de vache pressé à la main, et les figues fraîches, de cette espèce qui donne deux fois l’an ; il mangeait même avant le dîner, à toute heure et en tout lieu, suivant les exigences de son estomac.…Cet appétit capricieux l’obligeait quelquefois à dîner seul, soit avant, soit après un banquet, alors qu’il ne prenait rien au cours du repas ».
Suétone, Vies des douze Césars, Auguste, 80-82 « Son corps était couvert de taches, de signes naturels ; mais aussi de callosités formant en plusieurs endroits des plaques dartreuses, provoquées par ses démangeaisons…Sa hanche, sa cuisse et sa jambe gauche étaient un peu faibles, et souvent même cela le faisait boîter ; mais il y remédiait au moyen de sangles et d’éclisses…. Il souffrit également de la vessie et n’était soulagé qu’après avoir rendu des calculs en urinant.… Il eut dans le cours de sa vie, un assez grand nombre de maladies graves et dangereuses…. Il avait aussi des maladies annuelles qui revenaient à des moments déterminés.…. au début du printemps, il était pris d’une inflammation intestinale, et le vent du Midi lui donnait des rhumes de cerveau, de sorte que son organisme affaibli ne supportait facilement ni les froids ni les chaleurs. C’est à force de soins qu’il soutenait une santé aussi faible ».
La fin d’Auguste La fin d’Auguste
Le 19 août 14, à Nole, Auguste tombe malade. Il a 76 ans Le 19 août 14, à Nole, Auguste tombe malade. Il a 76 ans. Depuis la victoire d’Actium, il a exercé le pouvoir 44 ans moins 13 jours. Avant de mourir, il dit aux amis qui l’entourent de le congédier par des applaudissements comme au théâtre. Sa mort a un retentissement dans tout l’Empire. Depuis Nole, les décurions des municipes et des colonies transportent son corps à Bovillae, pendant la nuit, car les journées sont chaudes. Le jour, on le dépose dans la basilique de chaque ville, ou dans le plus grand temple. De Bovillae, les chevaliers le portent jusqu’à Rome, dans le vestibule de sa maison. Deux hauts personnages prononcent son éloge funèbre : Tibère et son fils Drusus.
Les sénateurs le hissent ensuite sur leurs épaules jusqu'au Champ de Mars où il est brûlé. Les enfants des familles patriciennes chantent une lamentation funéraire. Les membres de l’ordre équestre, « en tunique, sans ceinture, et pieds nus », recueillent ses restes et les déposent dans le Mausolée qu’Auguste a fait construire entre la voie Flaminienne et la rive du Tibre. Dès 9 a.C., Rome s’était résignée à voir Tibère commencer à régner, même si Auguste restait encore investi du principat. En 14, Tibère succède à Auguste. C’est le deuxième principat.
Dion Cassius, Histoire romaine, 56, 30 « A l'exemple des bouffons, il demanda à l'assistance d'applaudir, comme si l'on était arrivé à la fin d'un mime, il fit maintes railleries sur la vie humaine dans son ensemble. Ce fut ainsi qu'il trépassa, le 19 août, jour où il avait pour la première fois été consul, après avoir vécu 75 ans, 10 mois et 26 jours et avoir régné, depuis la victoire d'Actium, 44 ans moins 13 jours… ». Suétone, Vies des douze Césars, 99 « …La mort le prit doucement à Nole, dans sa 76ème année, en 14. Aux amis qui l'entouraient, il adressa les paroles qu'au théâtre on entendait souvent conclure une comédie « mon rôle est achevé, frappez des mains et congédiez-moi par vos applaudissements… ».
Documentation SALVIAT 1980 : SALVIAT F., TERRER D., À la découverte des empereurs romains et de leur famille d'après les historiens et les portraits en Gaule Narbonnaise, Dossiers de l'Archéologie, n° 41, 1980. SALVIAT 1983 : SALVIAT F., TERRER D., Portrait d’Auguste à Vienne, de Tibère au Musée de Lyon : un relief « dynastique » en Gaule, RAN, XVI 1983, p. 135-144. ETIENNE 1989 : ETIENNE R., Le siècle d’Auguste, Paris, Armand Colin, 2ème édition, 1989. Voir base NEsp, bibliographie générale, s.v. Auguste et NEsp, documents pédagogiques, sources, s.v. Suétone, Dion Cassius…
Textes et documentation Photographies Antoine CHENE Philippe FOLIOT Gérard REVEILLAC CNRS - Centre Camille Jullian Infographie Vincent DUMAS Jean-Louis TERRER Eric ZUCCOLI Textes et documentation Danièle TERRER Nos remerciements Au Musée d’Arles (IRPA) Au Musée de Saint-Rémy-de-Provence Au Musée de Vienne (Isère) Aix-en-Provence février 2006 Centre Camille Jullian ©