Histoire de la Compagnie Royale des Pénitents Bleus de Toulouse http://penitentsbleus31.free.fr

Création

Fondée le 29 septembre 1575, la royale Compagnie des Pénitents bleus de St Jérôme de Toulouse a été créée par Monseigneur Georges d'Armagnac (1501-1585), archevêque de Toulouse de 1562 à 1582 et Jean-Etienne de Duranti (1534-1589), Premier Président au Parlement de Toulouse, « pour demander à Dieu l'extirpation de l'hérésie (protestante), la conservation de la sacrée personne du Roy et pour l'heureux succès de ses armes. »  (en deux mots : prier pour la France)

Monseigneur Georges D’Armagnac Jean-Etienne de Duranti

Ses statuts ont été rédigés par le R. P Ses statuts ont été rédigés par le R.P. Edmond Auger (1530-1591), de la Compagnie de Jésus, et approuvés par Sa Sainteté le Pape Grégoire XIII le 5 décembre 1578

Les Saints Patrons de la Confrérie Saint Jérôme Notre-Dame de l’Assomption Sainte Marie-Madeleine

La Confrérie devint archiconfrérie en 1588 par la création de la Confrérie de Cahors, constituée sous le modèle de celle de Toulouse, puis par celle des cinquante autres qui suivirent jusqu'en 1879 : Agen, Aigues-Mortes, Aix-en-Provence, Auch, , Aurignac, Auvilar, Beaumont, Belpech, Béziers, Brives, Calabre, Carcassonne, Castelsarrasin, Castres, Caunes, Cologne (Allemagne), Condom, Feuilletin, Figeac, Florence (Italie), Gaillac, Gimont, La Redorte, Lauzerte, Lavaur, Lésignan, Limoges, Limoux, Marseille, Mirepoix, Montech, Montferrand, Mur-de-Barrès, Naillous, Narbonne, Pau, Périgueux, Pézenas, Rabastens, Rodez, Saint-Céré, Saint-Gaudens, Saint-Girons, Saint-Julien de Gras, Capou, Saint-Léonard, Sarlat, Thonon, Tulle et Villefranche-de-Rouergue.

La chapelle de la Confrérie a été construite rue du Lieutenant-colonel Pélissier à Toulouse (autrefois rue Duranti), en face de l'hôtel Duranti, de 1622 à 1625. Elle fut bénie solennellement le 25 mars 1625 sous le nom de chapelle Saint-Jérôme. C’est l’église paroissiale que nous connaissons aujourd’hui, miraculeusement préservée pendant la Révolution.

A : chapelle Notre-Dame de Bon Secours B : corps de l’église C : chapelle du Très Saint Sacrement D : sacristie E : chapelle Saint Joseph Du temps de la Confrérie des Pénitents Bleus de Toulouse, la chapelle se trouvait en B et un mur la séparait d’une salle de réunion des Confrères, où se trouve aujourd’hui le choeur.

En effet, pendant la Révolution, la Confrérie ayant été dissoute en 1792, la chapelle devint un temple décadaire dédié aux cérémonies de l'Être Suprême, puis église paroissiale en 1801 sous le nom d'église Saint-Jérôme. A la Restauration, les activités de la Confrérie reprirent tant bien que mal, et ce jusqu'à sa dissolution définitive le 6 mai 1858. La photo qui suit représente une procession de Pénitents se rendant à leur chapelle pour l'adoration Eucharistique. (c) Paroisse St Jérôme.

Règles et statuts

Article 4 - De la création des Officiers, de leurs obligations, et du jour destiné à cet effet   « D'autant que nulle Compagnie ou famille ne peut longuement subsister sans le gouvernement d'un chef accompagné d'un bon conseil et de quelques officiers, tous les ans la veille de la fête de St Jérôme, jour de St Michel, qui est le 29 de septembre, le matin, après avoir fait dire la Messe du Saint-Esprit, ouï l'exhortation et chanté le Veni Creator, tous les Confrères éliront du corps de la Compagnie, par pluralité des voix excédentes de la moitié, un Prieur avec un vice-Régent de pareille autorité que lui en son absence, personne vertueuse et adonnée aux exercices de pénitence, et de singulière prudence, à qui tous les confrères obéiront entièrement pour l'amour de Jésus-Christ et qui aura la charge totale de la Compagnie sans qu'il puisse pourtant rien ordonner de nouveau qu'avec le conseil de ses Censeurs et Officiers, et qui tiendra le premier et plus honorable lieu en toutes leurs assemblées et fera tous actes de Supérieur, et en son absence son vice-Régent. »

Article 15 - Des charges particulières des Confrères   « Les obligations des Confrères seront de garder étroitement les commandements de Dieu et de son Eglise, et les enseigner à leurs domestiques, amis et parents. D'avantage [= de plus,] de dire à genoux après être levé le matin, cinq fois le Pater Noster et autant d'Ave et faire tous les soirs l'examen de conscience devant que [= avant de] se coucher, et de dire le psaume De Profondis avec l'oraison à l'intention des [Confrères] décédés [le jour où l'on apprend leur décès], et se confesser et recevoir Notre Seigneur tous les premiers vendredis du mois ou l'un des dimanches de chaque mois, aux festivités de l'année, fêtes de Notre-Dame, fêtes des Patrons, de la Translation [= Assomption], de Sainte Marie-Madeleine, [le] Jeudi-Saint et [les] dimanches dans l'Octave de la Fête-Dieu. »

Processionnaire

la fête de l’Assomption Le voeu de Louis XIII et la fête de l’Assomption

Le roi  de France, Louis XIII, afin de proclamer sa reconnaissance ainsi que celle de tout son royaume à Marie après la naissance d'un héritier - le futur Louis XIV - et pour lui prouver sa confiance absolue, formule un vœu de consécration de lui-même, de sa famille et de la France, à Notre-Dame de l'Assomption. Ce vœu a été publié sous la forme de l'édit du 10 février 1638 et prononcé le 15 août 1638. Lors de la proclamation du vœu de Louis XIII,  la Reine Anne d'Autriche son épouse, est enceinte depuis deux mois. Le 5 septembre 1638, elle accouche d'un garçon que l'on prénomme Louis-Dieudonné et qui deviendra Louis XIV. Quant à la fête de l'Assomption, le 15 août, elle est officiellement, depuis le voeu de Louis XIII, une fête nationale française.

Le voeu de Louis XIII par Ingres (1820)

Les Pénitents en France aujourd’hui Maintenance des Confréries de Pénitents Pénitents bleus de Nice Pénitents bleus de Montpellier Pénitents blancs de Montpellier Pénitents blancs de Nice Pénitents blancs de Saugues Pénitents blancs de Ste Sigolène Pénitents blancs du Puy en Velay Pénitents blancs de Tence Pénitents blancs de Vence Pénitents rouges de Nice Pénitents gris d'Aix-en-Provence Pénitents gris d'Avignon.

Vestiges de confréries aujourd’hui disparues Pénitents bleus d'Aurignac (évocation) Pénitents bleus d'Aigues Mortes (évocation) Pénitents bleus à Ax les Therme (chapelle) Pénitents Bleus à Beaulieu sur Dordogne (chapelle) Pénitents bleus à Béziers (chapelle) Pénitents bleus à Digne-les-Bains (chapelle) Pénitents bleus à La Ciotat (chapelle) Pénitents bleus de La Redorte (évocation) Pénitents bleus à Montagnac (chapelle) Pénitents bleus à Montgesty (chapelle) Pénitents bleus à Narbonne (chapelle)

(suite) Pénitents bleus à Rabastens (chambres d'hôte) Pénitents bleus à Sarlat-la-Canéda (chapelle) Pénitents bleus de St-Junien (évocation) Pénitents bleus à Villefranche de Rouergue (chapelle) Pénitents blancs d'Aigues Mortes (évocation) Pénitents blancs à Avignon (chapelle) Pénitents blancs aux Baux de Provence (chapelle) Pénitents blancs à Carpentras (chapelle) Pénitents blancs à Cournonterral (chapelle) Pénitents blancs à Espalion (chapelle)

(suite) Pénitents blancs à Saint Paul de Vence (chapelle) Pénitents blancs à Sarlat-la-Canéda (chapelle) Pénitents blancs à Villeneuve sur Lot (chapelle) Pénitents gris d'Aigues Mortes (évocation) Pénitents noirs de Limoges (évocation) Pénitents noirs à Toulouse (chapelle en ruines (???)) Pénitents noirs à Villefranche de Rouergue (chapelle) etc.

Bibliographie

Règle du Tiers-Ordre franciscain séculier, St François d'Assise, 1221 (?) Livre de l'Office de la glorieuse Vierge Marie pour dire e's Compagnies des Pénitens séculiers du royaume de France et provinces adjacentes durant toute l'année. Jean Didier. Lyon, 1611. Des confrairies pénitentes où il est traité de leur institution, règles et exercices. Père Etienne de Molinier. Raymond Colomie imprimeur du Roi, Toulouse, 1625. Histoire de la royale compagnie de Messieurs les Pénitens bleus de Toulouse. Dr Jean-François Thouron. Jean Boude le Jeune, imprimeur du Roi, Toulouse, 1688. Processionnaire à l'usage des Compagnies de Messieurs les Pénitents Bleus. "Un Confrère toulousain". Jean Auridan Imprimeur et Marchand Libraire, Toulouse, 1722. L'Esprit de l'institut de la congrégation royale de Messieurs les Pénitens bleus, divisée en douze instructions avec les offices & les prières que les Confrères doivent réciter dans leurs saints exercices conformément à ce même esprit. "Un Confrère toulousain". Jean Auridan Imprimeur et Marchand Libraire, Toulouse, 1727. Les Pénitents. Origines, histoire, statuts des Pénitents du Midi de la France et plus particulièrement des Pénitents bleus de Toulouse dits de Saint Jérôme. Abbé B. Massabie. Marquestre et Cie, Toulouse, 1879. Le Prieur des Pénitents bleus (roman historique). Jean Grange. René Haton éditeur, 1883.

Revue historique de Toulouse, tome XI, janvier 1924. Revue historique de Toulouse, tome XII, janvier 1925. Revue historique de Toulouse, tome XIII, janvier 1926. Saint François d'Assise. Johannes Joergensen. Perrin, Paris, 1927. Mémoires de la Société archéologique du Midi de la France. Edouard privat éditeur, Toulouse, 1932, pp. 84 seq. Pénitents et sociétés toulousaines au siècle des Lumières. Jean-Luc Boursiquot. Annales du Midi, 1976. La dévote Compagnie des Pénitents gris de Toulouse. Mgr Jean Gaston. Eché éditeur, Toulouse, 1983. La France du XVIe siècle. Arlette Jouanna. PUF, Paris, 1996. Dieu pour tous et Dieu pour soi : Histoire des confréries et de leurs images à l'époque moderne. Marie-Hélène Froeschlé-Chopard. L'Harmattan, Paris, 2007. Confréries et dévotions dans la catholicité moderne (mi-XVe - début XIXe siècle). Bernard Dompnier et Paola Vismaria. Ecole Française de Rome, 2008.

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