LES DÉFIS DE LA PRÉVENTION ET DU TRAITEMENT DU SIDA LEÇONS ACQUISES ET IMPLICATIONS POUR L’AVENIR David Wilson Banque mondiale Mercredi 16 février 2004
REMERCIEMENTS (1) Nous sommes redevables à l’ONUSIDA, qui a garanti que les démarches fondées sur les droits – qui protègent les plus vulnérables – servent de guide pour la programmation SIDA Nous remercions l’ONUSIDA, l’UNICEF, l’OMS, le Service du recensement desUSA, l’USAID, l’ORC/MACRO et de nombreux gouvernements nationaux pour les données présentées ici
LES DÉFIS DE LA PRÉVENTION ET DU TRAITEMENT (1) La prévention du SIDA est confrontée à des défis profonds ONUSIDA note que les succès nationaux en Ouganda, Thaïlande, Cambodge remontent à plusieurs décennies – les déclins récents sont limités à certaines villes africaines – Addis, Kigali, Nairobi ONUSIDA note des tentatives encourageantes de prévention, suivies de plusieurs tentatives décevantes Majorité des ressources actuellement destinées au traitement
LES DÉFIS DE LA PRÉVENTION ET DU TRAITEMENT (2) Le traitement du SIDA est confronté aux mêmes défis Objectifs 3x5 difficiles à atteindre Accès équitable au traitement encore plus difficile
QU’APPRENONS-NOUS: VUE D’ENSEMBLE (1) Rôle sous-estimé de la circoncision masculine Rôle sous-estimé des partenariats simultanés VIH surestimé dans certains contextes – et on sous-estime sa diversité Importance sous-estimée de la compréhension des modes de transmission Importance sous-estimée des démarches distinctes pour des épidémies distinctes Importance sous-estimée des démarches simples, de santé publique de base
IMPORTANCE DE LA CIRCONCISION MASCULINE (1) Méta-analyses montrent que la probabilité d’infection au VIH chez les hommes circoncis est réduite de 50-70%
IMPORTANCE DE LA CIRCONCISION MASCULINE (1) Étude multicentre ONUSIDA a montré que la circoncision masculine est un indice majeur des variations régionales en VIH.
IMPORTANCE DE LA CIRCONCISION MASCULINE (2) Selon une étude des partenaires masculins de femmes séropositives à Rakai, hommes non circoncis et 0-50 hommes circoncis ont été infectés
Selon le dernier EDS du Kenya, le VIH était 11 fois plus élevé (ajusté) parmi les hommes non circoncis IMPORTANCE DE LA CIRCONCISION MASCULINE (3)
PRÉVALENCE VIH ET CIRCONCISION MASCULINE AU KENYA Sources: ORC/MACRO, Kenya CBS, 2004
Prévalence VIH dans la Province de Nyanza (où les circoncisions sont rares) deux fois plus élevée que dans les autres régions du Kenya (où la majorité des hommes sont circoncis) À Nyanza, 21% des hommes non circoncis et 2% de ceux qui le sont étaient infectés du VIH IMPORTANCE DE LA CIRCONCISION MASCULINE (4)
Explications biologiques plausibles Plus de cellules cibles du VIH (Langerhans et autres cellules) dans le prépuce qu’ailleurs Examens in vitro montrent que le prépuce absorbe le VIH 7 fois plus facilement que les autres muqueuses génitales IMPORTANCE DE LA CIRCONCISION MASCULINE (5)
CIRCONCISION MASCULINE ET INFECTION AU VIH
Nous avons sous-estimé à quel point le degré de contagion varie selon l’étape de la maladie et la manière dont les partenariats sexuels simultanés font avancer la transmission IMPORTANCE DES PARTENARIATS SIMULTANÉS (1)
RISQUE DE TRANSMISSION DU VIH SELON L’ÉTAPE DE LA MALADIE Maladie de conversion séropositive Infection asymptomatiqueProgression VIH 1/25 – 1/ /1.000 – 1/ /50 – 1/1.000 Sources: Pao et al, 2005
RISQUES RELATIFS D’INFECTION Sources: Cassell et al, 2005
PARTENARIATS SIMULTANÉS Sources: Cassell et al, 2005
POURCENTAGE DE JEUNES ACTIFS SEXUELLEMENT QUI DÉCLARENT DEUX PARTENAIRES MINIMUM DURANT LE MOIS PRÉCÉDENT Sources: Cassell et al, 2005
SURESTIMER LES ÉPIDÉMIES VIH – ET SOUSESTIMER LEUR DIVERSITÉ (1) Enquêtes anténatales utilisées pour estimer la prévalence VIH Enquêtes anténatales de grande valeur, mais estimations insuffisamment corrigées selon: L’âge Le genre La résidence urbaine-rurale Autres sources de données de prévalence VIH émergent, y compris les enquêtes de population, CDV et TME ONUSIDA à la pointe des efforts pour améliorer la précision des estimations anténatales
Pourquoi est-ce important? Masque la diversité – et donne l’impression que certaines épidémies sont plus généralisées qu’elles ne le sont en réalité SURESTIMER LES ÉPIDÉMIES VIH – ET SOUSESTIMER LEUR DIVERSITÉ (2)
ESTIMATIONS ANTÉNATALES ET FONDÉES SUR LA POPULATION Sources: NAC/NAP, , ORC/MACRO
PRÉVALENCE VIH PAR RÉGION AU GHANA Sources: GAC/NAP, 2004, ORC/MACRO
PRÉVALENCE VIH PAR RÉGION AU KENYA Sources: GAC/NAP, 2004, ORC/MACRO, 2000
Nous rappelle que nous avons à faire à trois épidémies très distinctes en Afrique – peut-être du fait de la circoncision masculine et des partenariats simultanés SURESTIMER LES ÉPIDÉMIES VIH – ET SOUSESTIMER LEUR DIVERSITÉ (3)
Pourquoi est-ce important? Masque la diversité – et donne l’impression que certaines épidémies sont plus généralisées qu’elles ne le sont en réalité SURESTIMER LES ÉPIDÉMIES VIH – ET SOUSESTIMER LEUR DIVERSITÉ (4)
PRÉVALENCE VIH PAR RÉGION Source: Adapté à partir du Rapport AFRO 2003 de l’OMS Afrique australe Afrique de l’Est Afrique centrale Afrique de l’Ouest % Prévalence VIH Rapport sur l’Épidémie mondiale du SIDA (Fig 8)
DYNAMIQUES DE LA TRANSMISSION (1) Définition conventionnelle – épidémie concentrée jusqu’à 1%, puis généralisée Les prescriptions convenues masquent la compréhension des modes de transmission du VIH – qui est infecté et pourquoi Suggérer une révision de la définition
DYNAMIQUES DE LA TRANSMISSION (2) Épidémie concentrée – si la transmission a lieu en grande partie au sein de groupes vulnérables et des interventions auprès des groupes vulnérables réduiraient le niveau d’infection dans son ensemble Épidémie généralisée – si la transmission a lieu surtout en dehors des groupes vulnérables et continuerait malgré des interventions efficaces au sein des groupes vulnérables Les épidémies concentrées ne se généralisent PAS forcément. PAS de progression automatique – à l’inverse, les dynamiques qui sous-tendent la transmission sont très résistantes, comme le montre le Congo
PRÉVALENCE VIH À KINSHASA, CONGO Sources: DRC PNLS, UNAID, 2003 Guerre civile et retrait des services Prévalence aux CAN
PRÉVALENCE VIH EN ASIE Sources: Chin, 2003
PRÉVALENCE VIH EN AFRIQUE DE L’OUEST Sources: US Bureau of the Census, 2003
COMPRENDRE LES MODES DE TRANSMISSION (4) Définition modifiée fait ressourtir les épidémies distinctes en Afrique australe, de l’Est et de l’Ouest – l’épidémie africaine n’est PAS homogène Considérez ces données du Ghana, du Kenya, du Zimbabwe et de la Zambie
COMPRENDRE LES MODES DE TRANSMISSION (5) En premier lieu, une épidémie concentrée à Accra, Ghana
MODES ÉLEVÉS DE TRANSMISSION VIH À ACCRA, GHANA, 2003 Sources: GAC/NAP and Cote et al data, 2004
COMPRENDRE LES MODES DE TRANSMISSION (6) Ensuite, une épidémie à maturité avec une transmission significative dans les groupes vulnérables à Nairobi, Kenya en 1989
MODES DE TRANSMISSION VIH À NAIROBI, KENYA, 1989 Sources: Moses and Pisani et al data, 2003
COMPRÉHENSION DES MODÈLES DE TRANSMISSION (7) Le changement modeste du comportement entre 1989 et 1998 signifie que la transmission au sein des groupes vulnérables reste significative au Kenya
MODES DE TRANSMISSION VIH À NAIROBI, KENYA, Sources: Moses and Pisani et al data, 2003
MODES DE TRANSMISSION VIH À NAIROBI, KENYA, Sources: Moses and Pisani et al data, 2003
COMPRENDRE LES MODES DE TRANSMISSION (8) Troisièmement, des épidémies généralisées au Zimbabwe et en Zambie
MODES DE TRANSMISSION VIH AU ZIMBABWE, 2002 Sources: Wilson and Cowan et al data, 2003
NOUVELLES INFECTIONS VIH EN ZAMBIE, 2004 Sources: Shields et al, 2004
COMPRENDRE LES MODES DE TRANSMISSION (9) L’âge le plus élevé lors de l’infection au VIH varie largement en Afrique
Dans de nombreux contextes, la compréhension des modes de transmission est essentielle pour la fourniture de services de soins et de traitement Proportion et concentration bien plus élevées des clients nécessitant le traitement au sein des groupes vulnérables – identifier les clients ARV au Ghana nécessite 50 fois plus de dépistage dans la population générale qu’au sein des groupes vulnérables COMPRENDRE LES MODES DE TRANSMISSION (10)
DÉPISTAGE EXIGÉ POUR IDENTIFIER LES CLIENTS ARV AU GHANA Sources: À partir des données du CGS/PNLS et Cote et al, 2004
DES DÉMARCHES DISTINCTES POUR DES ÉPIDÉMIES DISTINCTES (1) Des épidémies distinctes nécessitent des démarches distinctes qui répondent aux modes locaux de transmission qui sont démontrés Des épidémies concentrées et généralisées nécessitent des démarches distinctes qui dépendent des modes de transmission et sources de vulnérabilité
DES DÉMARCHES DISTINCTES POUR DES ÉPIDÉMIES DISTINCTES (2) En Afrique de l’Ouest, l’épidémie est clairement concentrée Celle de l’Afrique de l’Est est mixte Celle de l’Afrique australe est fortement généralisée
PARTENARIATS SEXUELS AU SWAZILAND Sources: FHI BSS, 2002
PARTENARIATS SEXUELS AU LESOTHO Sources: FHI BSS, 2002
PRÉVALENCE VIH PAR ÂGE EN AFRIQUE DU SUD Sources: GAC/NAP, 2004, ORC/MACRO
PRÉVALENCE VIH PAR ÂGE AU KENYA Sources: GAC/NAP, 2004, ORC/MACRO
PRÉVALENCE VIH PAR ÂGE AU GHANA Sources: GAC/NAP, 2004, ORC/MACRO
PRÉVALENCE VIH PAR ÂGE AU BURKINA FASO Sources: GAC/NAP, 2004, ORC/MACRO
Adopter des démarches qui ont fait leurs preuves dans les épidémies concentrées DÉMARCHES DISTINCTES POUR DES ÉPIDÉMIES DISTINCTES (2)
Prévalence (%) VIHTPHA*N. gonorroea T. vaginalisUlcères génitauxsC. trachomatis *Treponema pallidum haemagglutination assay Source: P. Ghys et al. AIDS 2003 PRÉVALENCE IST ET VIH PARMI LES TRAVAILLEURS DU SEXE À ABIDJAN, CÔTE D’IVOIRE
Sources: Pisani et al, 2003 TENDANCES IST/VIH PARMI LES TRAVAILLEURS DU SEXE À COTONOU, BÉNIN,
Les épidémies concentrées peuvent être interrompues en neuf étapes claires et simples DES DÉMARCHES DISTINCTES POUR DES ÉPIDÉMIES DISTINCTES (3)
DES DÉMARCHES DISTINCTES POUR DES ÉPIDÉMIES DISTINCTES (4) 1. Comprendre sans compliquer à l’excès. Définir et répondre aux moteurs principaux de transmission 2. Avoir le courage d’admettre que la transmission a lieu principalement au sein des groupes vulnérables et de les protéger 3. Garantir que le financement de la prévention au sein des groupes vulnérables est généralement proportionnel au nombre d’infections attribuées aux groupes vulnérables 4. Identifier les meilleures démarches qui ont fait leurs preuves pour le contexte et les déterminants clé de succès 5. Identifier tous les sites où les membres des groupes vulnérables sont nombreux 6. Dénombrer la taille des groupes vulnérables dans chaque site 7. Suivre systématiquement la couverture pour atteindre tous les membres des groupes vulnérables 8. Suivre systématiquement la qualité pour garantir la diffusion des déterminants clé de succès 9. Évaluer, de manière sélective, l’impact biologique pour garantir que les démarches restent efficaces et pour le plaidoyer
DES DÉMARCHES DISTINCTES POUR DES ÉPIDÉMIES DISTINCTES (5) Les épidémies à maturité sont beaucoup moins comprises – l’Ouganda demeure notre principe directeur
Sources: Cassall et al, 2005 TENDANCES DES COMPORTEMENTS ET VIH EN OUGANDA
Sources: Cassall et al, 2005 TENDANCES DES COMPORTEMENTS ET VIH EN OUGANDA
SOUS-ESTIMER L’IMPORTANCE DES DÉMARCHES DE SANTÉ PUBLIQUE? (1) Nous avons trop compliqué et politisé le VIH – et perdu de vue l’importance des principes simples de santé publique de base qui ont fait leurs preuves Obligation d’informer, informer, informer Obligation d’avertir, avertir, avertir
SOUS-ESTIMER L’IMPORTANCE DES DÉMARCHES DE SANTÉ PUBLIQUE? (2) Faire ce qu’il faut, le faire correctement, le faire suffisamment
SOUS-ESTIMER L’IMPORTANCE DES DÉMARCHES DE SANTÉ PUBLIQUE? Faisons-nous ce qu’il faut? Quelles preuves que le CDV et la CSP à l’intention de la population générale réduit la transmission – les méta-analyses récentes répondent non
SOUS-ESTIMER L’IMPORTANCE DES DÉMARCHES DE SANTÉ PUBLIQUE? Le faisons-nous correctement? Les TS ont plus de chances de recevoir un sermon ou une brochure que de bons soins de santé sexuelle
SOUS-ESTIMER L’IMPORTANCE DES DÉMARCHES DE SANTÉ PUBLIQUE? Le faisons-nous suffisamment? La couverture des populations vulnérables est inférieure à 5% dans la plupart des pays L’objectif le plus important est l’augmentation de la couverture en services adéquats 80% de la couverture des interventions qui sont correctes à 50% est préférable à une couverture de 20% des interventions qui sont correctes à 100%
SOUS-ESTIMER L’IMPORTANCE DES DÉMARCHES DE SANTÉ PUBLIQUE? La prévention est essentielle – 99% des habitants du Ghana n’ont pas le VIH