BELLES DES ANNEES 60 Diaporama réalisé en mai 2008 à l’occasion des 40 ans des évènements de « MAI 68 » sur des photographies, des textes et des fiches techniques de Jean-Paul BARRUYER
LES ANNEES « YE-YE » Au début des années 60, les jeunes découvrent de nouveaux rythmes venus d’outre-Manche et d’outre- atlantique. A 17 heures, autour du poste à transistors que les parents n’ont pas manqué d’acheter, ils se retrouvent pour écouter « Salut les copains », qui débute par le « Chouchou de la semaine » avant de proposer, par la voix de Daniel Filipacchi, les succès du hit-parade. Le jeudi, jour du congé scolaire, ou le dimanche, dans les surprises-parties, ils dansent le rock, le twist, le madison ou le hully-gully sur les succès du 45 tours vinyle qui tourne sur le Teppaz qu’on leur a offert pour Noël ou parce qu’ils ont bien travaillé à l’école. Leurs idoles s’appellent Johnny Hallyday, Sylvie Vartan, Sheila, Françoise Hardy, frank Alamo et les Beatles. Ce sont leurs « copains », au grand désespoir de parents qu’on appelle les « croulants ». C’est le temps où les familles commencent à panser les blessures d’une guerre d’Algérie qui leur a fait perdre un fils ou un frère, où la France accueille des centaines de milliers de pieds-noirs, obligés de quitter leur terre natale sans espoir de retour. C’est le temps des pionniers d’une télévision en noir et blanc, où l’on regarde « Age tendre et tête de bois », « Intervilles », « Les Raisins verts », « Le Temps des copains », « Janique Aimée », « Belle et Sébastien » et « Belphégor ». C’est le temps où jeunes se retrouvent le 22 juin 1963, place de la Nation à Paris, pour une nuit musicale historique. Dans « Le Monde », le socioloque Edgar Morin analyse ce phénomène et emploie pour la première fois le mot « yé-yé »… C’est le temps, enfin, où en France, le sourire aux lèvres, on savourait sa liberté et où l’on parlait d’amour plutôt que de chômage… Editions Chronique Editions Chronique mai 2007 mai 2007
MES BELLES A MOI… MES BELLES A MOI… Les années 60 ne sont plus aujourd’hui, pour la plupart de ceux qui les ont connues, qu’un grand moment de nostalgie fait de souvenirs plus souvent heureux que tristes. Ils en ont conservé des photographies dans des albums et parfois même quelques objets jalousement conservés au fond d’une armoire… Mais, la plupart du temps, il ne s’agit plus que de vagues images qui dorment au fond de leur mémoire et qui, périodiquement à l’occasion des commémorations médiatiques, ressurgissent pour venir entretenir un mythe qui, peu à peu, prend le pas sur la réalité… Et pourtant, à regarder de plus près, autour de nous, dans les rues ou à l’occasion de grands rassemblements de passionnés, vivent encore de nos jours, en chair et en os, ces belles des années 60 dans leurs robes colorées bien moins tristes que les grises d’aujourd’hui, car cette époque était faite pour elles de fantaisie plus que de conformisme. Elles témoignent encore avec fierté de cette époque de renaissance et de prospérité économique et nous ne pouvons nous empêcher, nous les hommes en particulier, de nous retourner sur leur passage avec des yeux grands ouverts d’envie et de plaisir… C’est en puisant dans mon immense album de photographies constitué ces dernières années à l’occasion de mes déplacements ou lors de grands rassemblements en région lyonnaise, que j’ai pu réaliser ce défilé émouvant de belles créatures qui ont enchanté les années 60 de ma jeunesse. J’ai dû en oublier, et non des moindres, alors je demande que l’on me le pardonne. Certaines sont nées au cours des années 50 et ont eu une carrière jusque dans les années 70. D’autres enfin, du moins leurs copies, ont vécu les évènements violents de mai 68 sur les barricades parisiennes et ont eu à souffrir de la colère de l’Homme quand elles ont été caillassées, retournées et même brûlées… Dans ce voyage temporel, elles nous demandent tout simplement de ne pas les oublier, ce qui serait au moins la preuve de notre intention de ne pas trop vite liquider les fantômes de Mai 68…
Et quelques belles étrangères…