BEATRIS Diaporama de Jacky Questel
La princesse Béatris, comme toutes les fillettes de son âge, devenait chaque jour un peu plus jeune fille. Mais sa maman ne le voyait guère… Elle ne pouvait aller aux bals de la cour, et ne fréquentait aucun jeune homme de son âge.
"Oiseau, mon bel oiseau bleu – disait-elle parfois – parce que je suis princesse, ne puis-je profiter de ma jeunesse, comme les autres jeunes ?" Mais il arrive que même dans les contes, les oiseaux bleus n’ont pas de réponse. Et son oiseau la regardait tristement, mais ne disait rien…
Après bien des hésitations, Béatris essaya d’expliquer à sa mère ce désir de grandir normalement, d’être comme "tout le monde". Cette seule expression fit bondir la princesse sa mère : une princesse, fille de princes, ne serait jamais "comme tout le monde« ! Cependant, par cette demande, elle comprit que sa fille grandissait, et accepta enfin de changer sa garde-robe. Béatris eut enfin des tenues dignes de son âge et de son rang.
Mais à quoi bon, si les seuls compagnons de sa jeunesse étaient son oiseau et son petit chat ?
Elle passait ses journées à se promener dans le domaine. Il faut dire que le jardin et le parc, autour du château, étaient plutôt sinistres ! Même Fripon, le chat, prenait parfois peur devant ces statues fantomatiques et Béatris avait beaucoup de mal à le calmer !
Elle aimait particulièrement aller du côté de l’étang et prenait plaisir à admirer les grenouilles, à cueillir les quenouilles des roseaux, et s’étonnait de se voir aussi belle dans le reflet dansant de cette onde transparente que troublait seule le saut des batraciens…
Ce que Béatris ignorait, c’est qu’un beau jouvenceau, depuis quelques temps, surveillait ses faits et gestes autour de l’étang. Renaud était de plus en plus attiré par cette belle jeune fille triste, et se scandalisait de la voir ainsi vivre en recluse.
Un jour, il s’enhardit, et osa s’approcher. Il y eut des présentations, de longues conversations. Les visites de la belle Béatris à l’étang se firent plus fréquentes. Et elle retrouva son sourire !
Après une année de rencontre, les deux jeunes gens décidèrent qu’il était temps de prendre une décision. Et Renaud annonça à Béatris, que le lendemain même, son père viendrait rencontrer la princesse sa mère, pour lui faire officiellement la demande.
Béatris ne savait pas ce qui dominait en elle : la joie ou l’anxiété Béatris ne savait pas ce qui dominait en elle : la joie ou l’anxiété. Toute la nuit, elle tourna et retourna le problème dans sa tête. Au matin, elle alla tout raconter à sa maman, avant l’arrivée du père de Renaud. La maman cria, la maman tempêta. Mais… Renaud était d’une très illustre famille, l’alliance était flatteuse… Elle se calma donc et se fit belle pour recevoir son auguste visiteur.
Tout ce passa mieux que ne le craignaient nos jeunes amoureux, et il fut convenu que, huit jours après, Béatris et sa mère viendraient au château voisin pour une présentation officielle.
A leur descente de carrosse, elles furent accueillies solennellement.
Renaud lui-même vint à leur rencontre, au grand dépit des dames de la cour qui auraient bien aimé devenir princesses…
Bientôt eut lieu le mariage, et jamais l’on ne vit de jeunes époux plus heureux, ni plus amoureux l’un de l’autre ! Ils firent la promesse que, lorsqu’ils auraient des enfants, ceux-ci seraient libres d’aller jouer et fréquenter les jeunes de leur âge !
Des petits princes naquirent : Une fille… Puis un garçon…
Les enfants grandirent… Béatris et Renaud tinrent leur promesse, et l’on put voir les petites princes courir et s’amuser en toute liberté avec tous les manants du village. L’expérience avait porté ses fruits, et le bonheur régna sans nuage !
Illustrations offertes par Rose-Marie Géroult Texte : Jacky Musique : Trouvères à la Cour de Champagne : Bele Beatris Diaporama de Jacky Questel, ambassadrice de la Paix Jacky.questel@gmail.com http://jackydubearn.over-blog.com/ http://www.jackydubearn.fr/