Un projet de livre décrit en 350 pages! Un seul /n/ dans son nom Deux vers défendant l’usage écrit du français, réservé aux « bons François » Publié, après autorisation royale, en 1579, soit 30 ans après la Défense de du Bellay. Anne-Marie Lanz
Henri Estiene 1532: naissance à Paris, de Robert, imprimeur; visites de François 1er et Marguerite de Navarre. 1543: instruction en grec, très doué. 1548: voyage en Italie (cherchant de vieux manuscrits) puis en Angleterre. 1551: Robert Estienne s’établit à Genève. Henri publie son premier ouvrage. 1557: fonde sa propre imprimerie à Genève, se donnant ainsi la possibilité d’imprimer cinq éditions d’ouvrages grecs, dont certains inédits. 1574: retour en France, pour être aux côtés d’Henri III qui l’appuie dans sa publication de la Precellence du François. Beaucoup d’errance et de soucis financiers; meurt en 1598 à Lyon, dans la pauvreté.
Bibliographie (succinte) 1557 Ciceronianum Lexicon groeco-latinum 1564 Fragmenta poetarumveterum latinorum 1566 Introduction au Traité de la conformité des merveilles ………anciennes avec les modernes 1570 Epigrammata groeca selecta ex Anthologia interpetata ad verbum et carmine 1575 Discours merveilleux de la vie et départements de la reine ………Catherine de Médicis 1579 Projet de livre intitulé de la précellence du langage françois En tout, plus de vingt-cinq écrits et plus de cent ouvrages publiés (manuscrits traductions,…)
De la precellence du François Un fougueux plaidoyer défendant la supériorité de la langue française, en comparaison avec Les langues classiques (ou sinon supérieure, du moins égale) Les langues romanes (italien et espagnol) Prouvant donc la supériorité du français sur TOUTES les langues.
De la precellence du François Supériorité du français p. 28 Garder la pureté du français. Veiller à ne pas perdre la beauté et la préciosité du français.
De la precellence du François Le français : meilleure langue actuelle Supériorité du français, non seulement dans l’éloquence, mais en toutes choses. Comparaison avec l’italien; Gravité ( accent, phonologie plus étendue, prononciation italienne efféminée, répétitive) Excellence du français à traduire des textes anciens Français plus fidèle au latin Richesse Pas d’invention de nouveaux mots, mais un enrichissement par les dialectes. p.31: Supériorité en toutes choses p.39: Gravité du langage italien et français p. 64: virilité du fr., mollesse de l’itl., monotonie: “de quelle patience faut-il que soyent armees les pauvres oreilles tant martelees de la repetition d’une mesme lettre?” p.51: Excellence du français à traduire des textes anciens (5 traductions excellentes en fr. contre une seule en it.) en citant aussi Ronsard. p. 79: fidelité au latin p. 106ss: richesse du fr.: pinsemaille, racledenare, serredenier, serremiette, pleurepain! Vennerier et fauconnerie (120ss.) gorge chaude, fureter, tenir en ses serres, animaux, jeux de paume, marine, monnaire… forsené (hors de son sens), forbourg, proverbes (250ss.) p. 174: enrichissement par les dialectes.
De la precellence du François Aperçu linguistique Nayfueté: bon exemple de diphtongue, non-voisement, pas d’accent, y
De la precellence du François Réception et commentaires d’une lecture au 21ème siècle. Difficulté à le suivre dans son parcours puisque le livre abonde en citations en grec, latin, et italien. Descartes n’a pas encore frappé (puisqu’il naît en 1596): Henri Estienne peut se contenter d’affirmer sans démontrer scientifiquement. Crédibilité de son affirmation remise en cause par sa propre production littéraire! Extrême richesse de langage et d’explications étymologiques.
Quelques enseignements utiles tirés de la Precellence du François Soulignant l’importance des proverbes, et de la richesse de ceux-ci en langue françoise, Estienne enseigne en ces termes “ le bon regime et la conservation de la santé”: “Apres la poire le vin, ou le prestre” “ Qui vin ne boit apres salade, est en danger d’estre malade.”
Bibliographie http://www.irht.cnrs.fr/publications/EH2.htm Estienne, Henri. Projet du livre intitule de la precellence du langage François. Paris: Jules Delalain, 1850.