LE BERGER Texte de Simone Robert. Extrait de ‘Le Chant des Cévennes’ 1993
Depuis quatre mille ans il marche sur la terre Ce vaillant troupelier entouré de mystère En guidant ses moutons qu’il a appris par cœur Sur des immensités colorées de fleurs
Le troupeau, c’est sa vie, une priorité. Il en oublie les siens ou sa propre santé Mais quand descend le soir et l’heure de la trêve Il garde en son regard une image de rêve.
Ses chiens ne quittent pas cet homme matinal Ivre de liberté, d’ouvrage pastoral. Fidèles compagnons, ils parent tout danger Pour la gloire et l’honneur de leur maître-berger.
La draille aux bords pierreux que le soleil avive Reste sa voie lactée quand il monte à l’estive Qu’invariablement il foule chaque année Depuis l’âge des temps, connu et respecté.
Il garde le troupeau jusqu’au jour finissant En auscultant le ciel de son esprit savant. Il craint par-dessus tout l’orage redoutable, Les bêtes affolées, le tonnerre implacable.
Si le berger ne sort pas souvent l’écritoire Pour dicter au vélin les faits de sa mémoire, S’il ne dessine point de tableaux sur la toile Il sait parler au vent, à la lune, aux étoiles.
Le BERGER Extrait de ‘Le Chant des Cévennes’ écrit en 1993 par Simone Robert Mis en images et, sonorisé par Jackdidier