Dr. HAMILTON NAKI LE CHIRURGIEN CLANDESTIN

Hamilton Naki, un sudafricain noir de 78 ans, mourut le 29 mai La nouvelle ne parut dans aucun journal, mais son histoire est une des plus extraordinaires du XXe siècle. Le cinéma l’a baptisé “Le chirurgien clandestin”. Naki était un grand chirurgien.

Ce fut lui qui en 1967 retira du corps d’une donneuse, le coeur qui allait être greffé dans la poitrine de Louis Washkanky en 1967, au Cap en Afrique du Sud, lors de la première opération de greffe cardíaque humaine qui connut le succès.

C’était un travail extrèmement délicat. Le coeur donné devait être retiré et préservé avec le maximum de soin.

Naki était probablement la seconde personne la plus importante de l´équipe qui fit la premiére greffe cardiaque de l’histoire. Mais on ne pouvait pas en parler, car il était noir dans le pays de l’Apartheid.

Le chirurgien en chef du groupe, le blanc Christiaan Barnard se transforma instantanément en célébrité.

Mais Hamilton Naki ne pouvait pas apparaître sur les photos de l’équipe. Et si par inadvertance on le voyait sur l’ une d’entre elles, la direction de l’hôpital prétendait qu’il s’agissait d’un employé du service de nettoyage.

Naki utilisait la blouse et le masque, mais il n’avait jamais étudié la médecine ou la chirurgie. Il avait abandonné l’école à 14 ans. Il était jardinier de l’Ecole de Médecine de la Ville du Cap.

Mais il apprenait rapidement et était curieux. Il changea de métier lorsqu’il finit par connaître toute la clinique chirurgicale, où les médecins blancs pratiquaient les techniques de greffe sur des chiens et des porcs.

Il commença par nettoyer les porcheries. Il apprit la chirurgie en assistant aux expériences sur les animaux. Il se transforma en un chirurgien exceptionnel à tel point que Barnard voulut l’avoir dans son équipe.

C’était enfreindre les lois sudafricaines. Naki un noir, ne pouvait ni opérer des patients, ni toucher du sang de blancs.

Cependant, l’hôpital fit une exception pour lui. Il le nomma chirurgien…. Mais clandestin…

Il était le meilleur. Il donnait des cours aux étudiants blancs, mais gagnait un salaire de technicien de laboratoire, le maximum que l’hôpital pouvait octroyer à un noir.

Il vivait dans une baraque sans électricité ni eau courante, dans un gheto de la periphérie du Cap

Hamilton Naki enseigna la chirurgie pendant 40 ans et se retira avec une pension de jardinier de 275 dollars par mois.

Mais cela lui importait peu. Il continua à étudier et à donner le meilleur de lui-même, malgré la discrimination.

Après la disparition de l’Apartheid, il reçut une décoration et un diplôme de médecin Honoris Causa.

Il ne s’est jamais insurgé contre les injustices dont il a souffert toute sa vie. Il ne s’est jamais insurgé contre les injustices dont il a souffert toute sa vie.

Malgré sa clandestinité et la discrimination, il n’a jamais cessé de donner le meilleur de lui même à... Sa passion de sauver des vies.

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