EN PLONGEE SUBAQUATIQUE L’ACOUSTIQUE EN PLONGEE SUBAQUATIQUE Qu’é qui dit Comité Départemental du Val de Marne – Marc TISON – Moniteur Fédéral 2e degré
L‘ACOUSTIQUE EN PLONGEE SUBAQUATIQUE Introduction Le plongeur lorsqu’il s’immerge est transporté dans un milieu ou ses perceptions auditives se trouvent fortement perturbées. Ce n’est pas vraiment le monde du silence car on entend dans l’eau des sons ou plutôt des bruits tels que le moteur d’un bateau, sa propre respiration dans le détendeur ou bien encore la sonnerie de son ordinateur. ….comprend rien Il convient en tout état de cause d’apprécier à leur juste mesure les sons et bruits qui nous parviennent, d'en faire une analyse correcte, pour éviter qu’ils soient parfois la source d’un accident.
L‘ACOUSTIQUE EN PLONGEE SUBAQUATIQUE Qu’est-ce qu’un son ? C’est une vibration propagée par une onde qui provoque une sensation acoustique. On peut caractériser le son par sa fréquence, par son intensité et par son timbre. La fréquence ou hauteur du son est de 20 à 20 000 vibrations par seconde (Herz). Son intensité, qui constitue l’amplitude des vibrations, est qualifiée de forte ou faible. Son timbre (lié aux harmonies) permet la distinction de deux sons émis par deux sources différentes.
L‘ACOUSTIQUE EN PLONGEE SUBAQUATIQUE INFRA-SON (------------------) SON (---------------------------------------) ULTRA-SON (------------------) 60Hz 125Hz 6000Hz 18000Hz Moteur hors-bord Cargo-Navire Parole
L‘ACOUSTIQUE EN PLONGEE SUBAQUATIQUE La propagation du son La sensation auditive est causée par les perturbations d’un milieu matériel élastique (l’air, l’eau, le bois, l’acier etc.…) et engendrée par la stimulation des éléments sensoriels de l’oreille interne (cellules ciliées), par des ondes acoustiques. Ainsi, la propagation du son et sa vitesse dépendra du milieu dans lequel il se propage, plus le milieu est dense, plus le son a une vitesse de propagation rapide. Dans le vide absolu, le son ne se propage pas. Dans l’air, sa vitesse à 0°C est de 331m/s et pour 1°C d’élévation de température, sa vitesse augmente de 0,6m/s. Dans l’eau, sa vitesse à 8°C est égale à 1435m/s soit 4,5 fois la vitesse du son dans l’air. On appréciera pour les commodités de calcul une vitesse de 1500m/s. Dans l’acier, la vitesse du son est de 5000m/s.
L‘ACOUSTIQUE EN PLONGEE SUBAQUATIQUE La direction du son Dans l’air, nous percevons les sons par les deux oreilles à la fois, ce qui permet au cerveau d’analyser la différence de temps mis par ces ondes sonores pour passer d’une oreille à l’autre. Ce décalage de temps perceptible entre les deux systèmes auditifs est de l’ordre de 1/2000ème de seconde. Dans l’eau, ce décalage passe à une vitesse comprise entre 1/8000ème et 1/10000ème de seconde. La perception auditive se fait toujours par les oreilles mais aussi par la boîte crânienne qui fait caisse de résonance. Le cerveau n’a plus la vitesse d’analyse nécessaire pour discerner la direction du son.
L‘ACOUSTIQUE EN PLONGEE SUBAQUATIQUE L’absorption Quel que soit le milieu, la sensation sonore s’affaiblit avec la distance entre la source et l’oreille. Dans l’eau, l’absorption croît avec la fréquence. Les sons aigus se propagent moins loin que les sons graves. Ainsi on entendra le bruit d’un cargo (60 à 125Hz) à un ou deux milles nautiques, alors que le bruit caractéristique d’un moteur hors bord (6000 à 18000Hz) ne sera audible que dans un rayon d’une dizaine de mètres. Application à la plongée L’ouïe participe de façon importante à la compréhension de notre environnement dans le milieu aérien. Au cours d’une plongée, les conditions normales de nos perceptions auditives ne sont plus réunies. Il faut réapprendre à écouter des sons que nous n’avons pas en mémoire. Une pratique régulière de la plongée doit permettre au plongeur d’accommoder ces nouvelles sonorités. La communication entre plongeurs, si elle est faite essentiellement de signes de sécurité communs à tous, nécessite que les plongeurs se regardent :
L‘ACOUSTIQUE EN PLONGEE SUBAQUATIQUE Cris dans le détendeur - Choc du couteau sur la bouteille - Coups répétés sur un rocher ou sur la tôle d’une épave - Pétard de rappel – Surrégime volontaire d’un moteur hors bord, sifflet moyenne pression, etc.. etc.… sont autant de possibilités de faire du bruit afin d’attirer l’attention d’une palanquée ou d’un plongeur isolé. Une autre application du son dans le milieu aquatique concerne les explosions. Il est bien évident que celles-ci sont hautement improbables et ont toujours lieu dans des zones bien déterminées (sites militaires – tirs d’obus – déminage, etc.…donc formellement ou temporairement interdit à la plongée). Une explosion provoque une onde de choc (+/- rapide selon le milieu - air/eau) dont la propagation est sphérique. S’il y a un obstacle solide (comme un corps humain) il y aura sur ce corps une absorption et une réflexion de l’onde de choc.
L‘ACOUSTIQUE EN PLONGEE SUBAQUATIQUE (suite)…le corps humain possède une densité proche de celle de l’eau, sauf pour les organes creux comme les oreilles, les sinus, les poumons et le système digestif et un certain nombre de lésions pourront être observées après une grosse compression et une forte détente. Aux poumons : gène respiratoire – respiration superficielle – hémorragie (les symptômes se rapprochent de la surpression pulmonaire. Aux oreilles : rupture des tympans avec délabrement de la chaîne des osselets, atteinte vestibulaire et cochléaire, perte plus ou moins définitive de l’équilibre et de l’ouïe. Aux intestins : possibilité de rupture des parois stomacales et abdominales. Conseils - Tout plongeur se doit être attentif et à ‘’l’écoute’’ de sa palanquée afin d’analyser correctement les informations qu'il percevra au fond et au cours de sa remontée vers la surface. Son organisation de plongée doit le rendre vigilent aux sites proches des zones militaires et aux exercices de déminage signalés par un drapeau rouge.
Qu’é qui dit A bon c’est fini