Imaginez un titre pour ce tableau (justifiez votre choix).

Écrivez maintenant une strophe inspirée de ce tableau. Aidez-vous, par exemple, de différents détails.

Comparez le poème « Clair de Lune » de Hugo au tableau de Delacroix. La lune était sereine et jouait sur les flots. —La fenêtre enfin libre est ouverte à la brise, La sultane regarde, et la mer qui se brise, Là-bas, d'un flot d'argent brode les noirs îlots […] Ce sont des sacs pesants, d'où partent des sanglots. On verrait, en sondant la mer qui les promène, Se mouvoir dans leurs flancs comme une forme humaine... —La lune était sereine et jouait sur les flots.

Cette toile s’intitule La Mort de Sardanapale. Elle a été peinte par Eugène Delacroix et exposée en 1827. Eugène Delacroix donne lui- même quelques explications sur sa toile : « Les révoltés l’assiégèrent dans son palais... Couché sur un lit superbe, au sommet d’un immense bûcher, Sardanapale donne l’ordre à ses eunuques et aux officiers du palais d’égorger ses femmes, ses pages, jusqu’à ses chevaux et ses chiens favoris ; aucun des objets qui avaient servi à ses plaisirs ne devait lui survivre. »

Cette toile, lors de son exposition au salon de 1827, a fait scandale Cette toile, lors de son exposition au salon de 1827, a fait scandale. A votre avis, pourquoi ?

Comparez la toile de Delacroix et le serment des Horaces de David (1784)

Quelques précisions sur Le serment des Horaces Ce tableau représente un moment de l’histoire romaine. Au VIIe siècle av. J.-C., pour mettre fin à une guerre sanglante entre Rome et Albe, chaque cité avait désigné ses champions : la première choisit les Horaces, la seconde les Curiaces. Or, les deux familles étaient unies par plusieurs mariages. Jacques-Louis David peint les Horaces avant le combat. À leur père, ils font le serment de vaincre ou de mourir pour la patrie. Sur le côté droit, les femmes n'écoutent que leurs sentiments de sœur, d'épouse ou de mère devant ce duel annoncé. Sabine, sœur des Curiaces et femme de l'aîné des Horaces, ainsi que Camille, sœur des Horaces et fiancée à l'un des Curiaces, inclinent tristement la tête. Derrière elles, la mère des Horaces embrasse ses petits-enfants. Ce moment de l’histoire romaine apparaît aussi dans la pièce Horace (1640) du célèbre auteur classique Corneille.

Quelques critiques écrites dans la presse suite à l’exposition de la Mort de Sardanapale : « Il ne sait pas dessiner » . « Il jette des seaux de peinture sur les toiles. » « Il peint avec un balai ivre. » « C’est un sauvage, un barbare, un maniaque, un enragé, un fou qu’il fallait renvoyer à son lieu de naissance » (Delacroix est né à Charenton où se trouvait un important asile d’aliénés).

L’avis de Victor Hugo est différent : Sardanapale est une chose magnifique, et si gigantesque qu’elle échappe aux petites vues. Du reste, ce bel ouvrage, comme beaucoup d’autres ouvrages grands et forts, n’a point eu de succès près des bourgeois de Paris : sifflets des sots sont fanfares de gloire . Je ne regrette qu’une chose, c’est qu’il n’ait pas mis le feu à ce bûcher : cette belle scène serait bien plus belle encore si elle avait pour base une corbeille de flammes. Lettre du 3 avril 1829 à Victor Pavie.

Sujet d’écriture : Lors de l’exposition de 1827, Victor Hugo rencontre, devant la toile de Delacroix, un critique scandalisé. Imaginez leur dialogue.