Les théories des cycles économiques Master 1 ESPE
Cycle économique : phase d’expansion simultanée de nombreux secteurs d’activité, suivie d’une phase de contraction, puis d’une reprise, qui débouche sur une nouvelle phase d’expansion (BURNS et MITCHELL) Régularité et prévisibilité (≠ fluctuations)
I) Débat sur l’existence des cycles A) Une vision de l’économie qui ne laisse pas de place à la cyclicité 1) L’absence de crise de surproduction J.B. SAY « les produits d’échangent contre des produits » « l’offre crée sa propre demande » Pas de déséquilibre global
2) L’état stationnaire RICARDO 3 classes : propriétaires fonciers => rente Capitalistes => profits Travailleurs => salaire minimum de subsistance
Accroissement de la rente Hausse des salaires (prix du grain) Baisse des profits Pas d’accumulation du capital État stationnaire Peut être retardé par abrogation des « corn laws »
3) La période des « 30 Glorieuses » J. FOURASTIE Forte croissance généralisée A. MADDISON TCAM PIB mondial + 4,9% (1950-1973) Politiques contra-cycliques Lissage de la croissance
B) Mise en évidence de fluctuations régulières dans l’économie 1) Le cycle des affaires C. JUGLAR Les crises commerciales et leur retour périodique en France, en Angleterre et aux Etats-Unis, 1862 8 ans
Expansion Crise Dépression Reprise Excès de confiance de la période d’expansion donne naissance aux cycles « la crise nait de la prospérité »
2) La mise en évidence des cycles longs N. KONDRATIEFF « l’économie mondiale et ses conjectures avant et après la guerre », 1922 30 à 50 ans
4 lois empiriques : Transformations économiques et sociales importantes lors de la phase ascendante Davantage de bouleversements ds phase ascendante Vague descendante s’accompagne d’une longue dépression dans l’agriculture Cycles moyens dans cycles longs
3) L’imbrication des cycles KITCHIN 1923 40 mois 3-4 Kitchin dans un Juglar 6-7 Juglar dans un Kondratieff
4) Les autres cycles W. NORDHAUS : cycle politique des affaires Cycles saisonniers Cycles agricoles
C) Le cycle de croissance PIB potentiel : utilisation maximale des facteurs de production compatible avec une inflation stable L’écart de production (« output gap ») : différence entre la production effective et le niveau calculé de la production potentielle
Effets de la crise sur la production potentielle : Si la crise n’a pas d’impact à long terme sur les variables d’offre, la croissance s’accélère après la crise et permet à la production potentielle de revenir sur sa trajectoire antérieure. Si la crise a un impact permanent sur l’offre, la perte de production est définitive. Le taux de croissance potentiel sera durablement affecté par la crise.
D) La nature des crises 1) Les crises frumentaires E. LABROUSSE Ancien régime Sous-production agricole engendre sur-production industrielle
2) Les crises mixtes 1750-1850 Économies en transition Origine agricole Csq industrielles et financières importantes
3) Les crises modernes XIXème Surproduction industrielle Pays guide (H. GUITTON) 1873 / 1929
II) Les facteurs explicatifs A) Le rôle de l’innovation 1) Les nouvelles combinaisons productives J.A. SCHUMPETER Innovation ≠ routine
5 types d’innovations Innovations majeures Grappes d’innovations Crédit
2) La théorie des cycles réels NEC Choc technologique imprévu Temporaire => hausse de l’investissement Substitution inter-temporelle Permanent => travailler moins et investir moins C. PRESCOTT et F. KYDLAND 1982 J.LONG et C.PLOSSER 1983
B) L’épargne et l’investissement comme déterminants des cycles 1) Vouloir d’achat et sous- consommation MALTHUS « principes d’économie politique » 1820 Concept demande effective : associe pouvoir d’achat et « vouloir d’achat » Consommateurs improductifs ont fort pouvoir d’achat, mais faible vouloir d’achat Épargne inutile empêche la C°
S. de SISMONDI « nouveaux principes d’économie politique » 1819. Distinction biens de subsistance / biens de luxe Excès besoins sur pouvoir consommer => sous consommation Excès pouvoir de consommer sur besoins => surproduction Conversion de l’épargne en machines
2) La baisse tendancielle du taux de profit K. MARX Irrégularité comme caractéristique du système 3 moments : Sphère de P° : création de valeur Sphère de circulation : transformation de la valeur d’échange en prix de marché 2ème sphère de circulation : transformation de l’argent en capital
Baisse tendancielle du taux de profit 𝑝𝑙 𝐶+𝑉 Hypothèses : taux d’exploitation stable rotation du capital stable composition organique du capital augmente
3) Le rôle des biens « essentiels » KONDRATIEFF distingue trois types de biens en fonction de la durée et des moyens nécessaires à leur production : Phase ascendante lors du renouvellement et de l’extension des biens « essentiels » Épargne abondante => tx i faibles => I ↗demande K => ↗ tx i => ↘I => phase dépression
4) l’effet de la guerre CIRIACY-WANTRUP prep guerre => P° équipements militaires Fin des hostilités => baisses des crédits militaires et des dépenses Effet génération Pb : GM2
5) L’anticipation des entrepreneurs J.M KEYNES Emc Profit anticipé Confiance « esprits animaux » ↗ I => ↗ P° => ↗ R => ↗ C => ↗ D => ↗ I … Retournement des anticipations
6) L’oscillateur SAMUELSON Combine multiplicateur et accélérateur Multiplicateur a un effet stabilisateur Accélérateur CLARK : décalages, déstabilisateur AFTALION métaphore poêle à charbon
Si effet accélération domine => oscillations explosives Si multiplicateur domine => oscillations amorties explosives amorties tps
C) L’impact de la monnaie et du crédit L’or CASSEL : prix ↗ car la qté de monnaie en circulation > nécessaire pr acquisition P° Découverte or Californie 1847 et Australie 1851 => 2ème Kondratieff Transvaal 1890 et Klondike 1896 => 3ème K Pb : mo scripturale F. SIMIAND et L. DUPRIEZ élargissent à l’ensemble de la gestion monétaire
2) Écarts de taux WICKSELL intérêts et prix 1898 E ont intérêt à investir à crédit si tx π > tx i ↗ prix => ↘ i réels => ↗ i nominaux => fin expansion
3) L’évaluation des risques H.P MINSKY Sous estimation des risques liés au financement externe ↗ charge de la dette > ↗ π escomptés Limitation crédit Vente des actifs
4) Influence de la politique monétaire Monétaristes Perturbe anticipations des agents M. FRIEDMAN : cycles US précédés par ↗ stock monétaire
5) Le détour de production HAYEK ↘ tx i facilite I et conduit à allongement du détour de P° Épargne forcée et surcapitalisation
D) La théorie de la régulation AGLIETTA, BOYER Mouvements éco liés à la succession des modes de développement Mode de développement combine régime accumulation et mode de régulation Formes institutionnelles Croissance stable lorsque formes des rapports sociaux compatibles entre elles et avec régime accumulation
Typologie des crises Perturbations externes Crise cyclique Crise du mode de régulation Crise du mode de P°
III) La synchronisation des cycles économiques réels A) Constat
KOSE, OTROK et PRASAD Facteur mondial et facteur spécifique responsables de 17% des fluctuations de la P°
Convergence des cycles conjoncturels au sein des pays développés Convergence au sein des pays émergents Découplage des cycles entre les 2 catégories de pays Synchronicité internationale des cycles stable
B) Explications Depuis 1980 moins de chocs généralisés Renforcement de l’intégration de groupes de pays DIPP