LA LEXICOGRAPHIE : LE DICTIONNAIRE

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Transcription de la présentation:

LA LEXICOGRAPHIE : LE DICTIONNAIRE Mme. MEDANE Université Hassiba Benbouali-Chlef- (Algérie)

Le dictionnaire apparaît spontanément comme le moyen privilégié d’accès à la signification des mots. Les dictionnaires sont d’ailleurs, étymologiquement, des recueils de mots : du XII e au XVe siècle, le mot dictions transcrit le mot latin dictionne, qui, à la suite du grammairien latin Priscien, remplaça verba, « mot ». La tendance populaire les a considérés comme des garants de l’existence des mots.

L’élaboration d’un dictionnaire impose aux lexicographes toutes sortes de choix qui tiennent aussi au public auquel est destiné l’ouvrage (ex : dictionnaire de langue pour jeunes enfants) qu’à la fonction de l’ouvrage. L’objet de la lexicographie est double : élaborer des dictionnaires et étudier d’un point de vue critique les dictionnaires à travers des formes et des contenus qu’ils proposent ( métalexicographie).

LES DIFFERENTES SORTES DE DICTIONNAIRE Tout d’abord on peut parler de dictionnaires encyclopédiques et de dictionnaires de langue. Il y a nécessairement des données d’ordre encyclopédique dans un dictionnaire dit de «  langue », mais l’inverse est vrai également. Quand nous nous demandons qu’est-ce que c’est ? nous cherchons aussi bien une information sur le mot que sur le référent.

Le dictionnaire encyclopédique prend pour objet la description des expériences et des connaissances humaines dont il traite au moyen de dénominations classées alphabétiquement. Le dictionnaire de langue a pour objet la description du sens des mots, des lexies, parfois des morphèmes, en tant qu’appartenant au système de la langue. Le dictionnaire de la langue est non seulement un ouvrage didactique, comme le dictionnaire encyclopédique, mais il reflète de plus en plus certaines conceptions des relations lexicales, que ce soit par des listes des unités ou par l’organisation interne des articles.

On peut aussi distinguer deux grandes catégories de dictionnaires de langues : dictionnaires généraux (dictionnaire de l’académie, le grand Robert de la langue français) dictionnaires spécialisés (dictionnaires de la Prononciations, dictionnaire de la Médecine).

LA MACRO-STRUCTURE DE DICTIONNAIRE DE LANGUE La nomenclature : on appel nomenclature d’un dictionnaire l’ensemble des mots qui figurent en entrée, c’est-à-dire en évidence en tête des article, le plus souvent en caractère gras ou même en lettres, capitales.

b) Classement et lemmatisation : outre la liste des mots, il faut encore déterminer la forme sous laquelle les mots apparaîtront dans le dictionnaire ainsi que le classement utilisé. La forme choisie pour figurer en vedette dans le dictionnaire est appelée lemme. La lemmatisation est également affaire de convention, puisque parmi toutes les formes d’un mot, il faut en retenir qu’une (ex : clé ou clef)

c) Regroupement ou dégroupement : Il y a beaucoup plus d’arbitraire dans l’organisation d’un dictionnaire qu’on ne le pense d’habitude. La notion de « mot. Différent. » ne va pas toujours de soi, exemple le mot «  pièce »dans : un appartement de cinq pièces – une pièce de cinq francs- un vêtement en pièce. Est-il un seul et même mot ?

Les dictionnaires de langue proposent deux conceptions différentes du lexique. 1-La conception polysémique : Selon laquelle le mot est une unité de langue qui a un noyau sémique fondamental qui se trouve dans ses différents sémèmes. Dans un dictionnaire les termes sémantiquement apparentés sont classés selon un ordre alphabétique : ainsi fleuriste aura une entrée différente de celle de fleur. 2- La conception homonymique : Selon laquelle le mot est une unité de discours définie par son contexte linguistique, exemple : voler comme un voleur et voler comme un oiseau, pourtant les deux termes remontent au même étymon. On constate que l’étymologie n’est pas un critère suffisant pour décider s’il faut regrouper deux sens sous une seule entrée ou s’il faut dégrouper sous deux entrées différentes.

LES MICRO-STRUCTURES

La métalangue : la définition lexicographique utilise un langage spécialisé appelé métalangue. Les termes de la métalangue sont les définisseurs. A- Définisseurs grammaticaux : n.(nom), m. ou masc. (masculin). F. ou fém. (féminin), etc. Pour la catégorie grammaticale, les deux entrées du dictionnaire « Le Petit Robert »concernat le terme « avant »on a : Dans la première « avant » est appelé «  prép. Adv. ». dans l’autre il est « n. m. » La catégorie grammaticale et le genre sont indiqués immédiatement après l’entrée.

B- Définisseurs sémantiques : « espèce de », « sorte de », « partie de », «  ensemble de », «  action de  (v)», «  qualité de ce qui est ». Les marques d’usages, donnent des renseignements sur la valeur de l’emploi du mot dans le temps (vx (vieux), mod (moderne), anc (ancien), cour (courant), etc. Ou qui précisent les conditions d’emploi (litt. (Littérature) Les indications sur le sous-domaine du lexique auquel appartient le défini agr. (agriculture), géog. (Géologie), gram. (Grammaire), vitic. (viticulture), etc.

L’entrée : ou adresse, mot-vedette ou lemme est une unité théorique dépouillée en principe de toute marque grammaticale. Par convention les verbes sont donnés à l’infinitif, les noms au singulier, les adjectifs au masculin singulier. La transcription qui suit entre crochets, nous indique la prononciation standard conformément à l’ (A.P.I.). La notice étymologique et historique : Elle indique, d’une part, la date à laquelle le mot se trouve attesté pour la première fois dans un texte français, et d’autre part, l’étymon, c'est-à-dire la forme qu’avait théoriquement le mot dans la langue source qui a donné le mot au français.

La définition : Etymologiquement définir un mot, c’est tracer les limites de sa compréhension. Le tout d’une définition linguistique est de donner un équivalent qui puisse commuter avec le mot-entrée. 1. Définition logique : (hypéronymique) elle indique d’une part la classe à laquelle le défini ou-genre prochain- et d’autres on les appelle aussi différences spécifiques. Ex : Alexandrin : «  vers (genre prochain) de douze syllabes (différences spécifiques). Marcher : « se déplacer (genre prochain) à pied vers un lieu déterminé (différence spécifique) . 2. Définitions sémantiques : consiste en une décompsition du terme défini en ses morphèmes constitutifs. Elle est très fréquente pour les mots dérivés qui représentent deux tiers du lexique. Ex : hydrophile= qui aime l’eau. Hydro=l’eau Phile= qui aime Recouper= couper de nouveau, etc.

3. Définition méronymique ou holonymique : Pour celle qui utilise le définisseur «  partie de », on parle de définition méronymique ; et «  ensemble de «  pour la définition dite holonymique. Ex : Bras : « partie du corps » Corolle : « ensemble des pétales d’une fleur ». 4. Définition par approximation : elle utilise les définisseurs de type « sorte de , espèce de ». 5. Définition synonymique : Elle est relativement rare, tout article de dictionnaire de langue comporte en partie une définition à caractère synonymique ou antonymique sous la forme des synonymes ou des antonymes auxquels le lexicographe renvoie.

Les exemples : les exemples permettent de placer le mot- entrée dans le discours, et donc de renseigner sur les constructions dans lesquelles il peut entrer, autrement dit sa distribution syntaxique ou lexicale. Les exemples sont particulièrement utiles pour les sens qui ne sauraient être mieux expliqués que par un contacte d’emploi concret. Il arrive que l’exemple remplace une définition en illustrant le sens par un contexte qui interdit toute autre interprétation. Enfin, l’exemple permet aux dictionnaires de langue d’apporter des renseignements d’ordre encyclopédiques de façon déguisée.