Le violon de famille
Ta voix plaintive s’est éteinte, Te voilà devenu muet à jamais, Le temps s’est arrêté avec ma peine Dans le grand salon que j’aimais… Je venais te voir c’était une habitude, Relaxant le soir en écrivant des vers. Tu étais là au cœur de ma solitude Installé à l’abri du monde pervers…
Sur le buffet aux tons noircis J’aperçois si souvent ton ombre, Tu déclinais tous mes soucis, Lamente-toi ici tout est sombre…
Serais-ce que le chagrin te tue, T’es harcelé comme un remord… La grande horloge qui s’est tue Depuis que mon grand-père est mort…
Dans le salon ancien à guipure abîmée Où fane le brocart du grand canapé, Toi, cher violon tu avais un souffle génial, Tu frissonnais des airs anciens de bal…
Tu dors comme de vieilles porcelaines Parmi les portraits, les bibelots et les vases… Ton bois a des odeurs moites de laine Et le salon délire dans son allure bizarre…
Toi le vieux violon de famille, Tu languis dans une vieille armoire. Quand je te vois mes vieux rêves brillent. Tu réveilles en moi une partie de mon histoire… Ginette Talbot
Bonne journée! Présentation Lise Gingras Musique: Serenade to springs par Rolf Loveland (Crystal Cà entre nòs) Texte: «Le violon de famille» Auteur Ginette Talbot Merci beaucoup Ginette pour cette source intarissable que sont tes poèmes 2009