Autotests Séminaire DES « Dépistage » CAEN - 22 Novembre 2005 LAOUENAN Cédric.

Slides:



Advertisements
Présentations similaires
Le Journal de bord Formation ECA 14/11/2009 DUERMG Paris 12 Créteil
Advertisements

Stigma and Discrimination Related to MTCT
Référence et contre référence
Les outils biologiques du dépistage
Plan national de lutte contre le VIH/SIDA et les IST
Diagnostic et suivi virologique de l ’infection par le VIH
Panorama réglementaire Textes internationaux
Stratégies de diagnostic et de dépistage du VIH au Burundi
Coopération internationale et gouvernance du sida au Cameroun. Reconfigurations de l'action publique au prisme de l'accès aux ARV.
Le rôle du programme national de lutte contre la tuberculose
Le programme d’actions en faveur de la BPCO: « Connaître,prévenir et mieux prendre en charge la BPCO » Colloque BPCO et travail 21 décembre 2007.
Étude de faisabilité sur les fréquences et les déterminants des pratiques à risque de transmission VIH et VHC chez les usagers de drogues, Marseille, sept.
InVS 23/11/2004 Points dActualités et Synthèse Unité VIH/Sida-IST-VHC Département des Maladies Infectieuses Institut de Veille Sanitaire.
InVS 27/11/2006 Autres points dactualité, perspectives et synthèse Réunion des Associations 27 novembre 2006 Unité VIH/Sida-IST-VHC Département des Maladies.
InVS 22/11/2005 Autres points dactualité, perspectives et synthèse Réunion des Associations 22 novembre 2005 Unité VIH/Sida-IST-VHC Département des Maladies.
Quelle différence doit-on faire entre dépistage et diagnostic ?
Behavioural vulnerabilities and HIV prevalence among persons with disabilities in Dakar region of Senegal and Bamako district and Koulikoro region of Mali.
Propositions de recommandations émises par les COREVIH Centre et Poitou Charentes/Aquitaine sur la prise en charge des patients VIH incarcérés.
JOURNEE FORMATION CIDDIST/CDAG NANCY 13 Septembre 2011
COREVIH Lorraine-Champagne-Ardenne, Nancy, le 17 novembre 2009
Nancy, 13 septembre 2011.
« Améliorer le dépistage pour traiter plus tôt. » Eric Billaud Infectiologie CHU Nantes Corevih des Pays de la Loire Plénière COREVIH.
Après 20 ans de lutte contre le sida dans les pays pauvres, 90 % des personnes infectées par le VIH Ne le savent pas ! Dr Gilles RAGUIN, GIP ESTHER et.
Dépistage du VIH dans les pays en développement
Le matériel de laboratoire en France
TRODs Habilitation des structures de prévention ou associatives
Droits et Reproductions Réservés – Association Frenchymymy
ANRS 1215/1290 Evaluation à long terme de la prise en charge des 400 premiers patients inclus dans lISAARV (1998–2008) Perceptions et pratiques liées à
Brigitte LEDOUX, infirmière Education Thérapeutique
Dépistage de l’hépatite C
LA PRISE EN CHARGE VIH Le test de dépistage
Service d'Hygiène Hospitalière D.Machefert
Etat des lieux et recommandations pour le dépistage du cancer du col de l’utérus 10ème journée nationale de l’Association Française pour la Contraception.
Younes YATINE / Coordinateur National des actions prévention HSH
Etude de faisabilité dun statut européen de la PME Résultats finaux.
REFUS DE SOIN ET MEDECINE D’URGENCE
Textes régissant en France la FIN de VIE
PATIENT VIVANT DANS UN CONTEXTE DE VIOLENCE. TACHE Décrire les différentes formes de violence, les éléments biopsychosociaux qui permettent de les dépister.
COUNSELING ET DEPISTAGE VOLONTAIRE ET ANONYME Renforcement des capacités Denis da Conceiçao – Courpotin 1DU BUJ 10 au 14 Nov 2008.
Le counseling pré test Dr Céline KANYOGE.
Les initiatives de dépistage et de prise en charge des entreprises privées : une comparaison Cameroun – Côte d’Ivoire Anne BEKELYNCK Marseille, le 14 décembre.
L’Agence : dates clés Agence du médicament / 1993 – 1999
décentralisation et partage du pouvoir (et acceptation du pouvoir !!)
De la prescription à l’exploitation des résultats aux Urgences
Social Sciences and Humanities Research Council of Canada Conseil de recherches en sciences humaines du Canada Fig. A | 1 | 12 | Conseil de recherches.
La compétence……c’est Un savoir agir validé, dans une situation
LA CONVENTION MEDICALE. La convention médicale Convention médicale unique destinée à organiser les rapports entre les médecins libéraux, généralistes.
Les dimensions sociales et culturelles de la maladie
Prévention de la transmission mère-enfant du VIH
Bucarest, 2 – 4 novembre 2006 Le rôle du Conseil de l’Europe
Rapprochement des référentiels d’économie droit BTS Assistant de Gestion PME-PMI BAC PRO « Gestion-Administration »
Nouvelles approches communautaires de prévention Journée inter-associative David MONVOISIN Paris, le 29 mars 2007.
DROIT, COMMUNICATION ELECTRONIQUE et GESTION DES RELATIONS DU TRAVAIL
L'éthique dans la recherche sur les maladies rares
Diagnostic Biologique des Borrélioses de Lyme
EPIDEMIOLOGIE Dr Anne Marie Py Médecin coordinateur de rezopau
Ophélie FERRANT Journée DES Santé Publique Rouen, le 21 novembre 2006
QRA, partie II: gestion des données Trousse de formation 2: le suivi de l'abus des drogues: politiques et pratiques.
Dépistage du VIH: états des lieux et nouvelles stratégies
Nouveaux outils de prévention et de réduction des risques VIH Michael Häusermann, Dialogai, Suisse 4 ème Conférence Francophone VIH/SIDA, mars 2007 NOUVEAUX.
Pourquoi se faire dépister ?
Evaluation des performances de la stratégie de dépistage de l’infection par le VIH basée sur l’utilisation de 2 tests Dr Florence Damond Laboratoire de.
Législation professionnelle
Le programme national de lutte contre la tuberculose Journée DES Nicolas Griffon 22/01/08.
NOUS SOIGNONS CEUX QUE LE MONDE OUBLIE PEU A PEU Soirée débat-échanges TRODs :bilan 2012 et perspectives Dr Jean-Marie SALEN Mme Chantal BISCHOFF.
Décrire les pathologies et les situations épidémiques ou une déclaration de maladie doit être effectuée obligatoirement en MG et préciser par quels moyens?
Evaluation du risque de transmission du VIH en cabinet de médecine générale Ségolène Gerbé de Thoré- d’Huart GEP du 24/06/14.
ETAT ACTUEL DE LA PANDEMIE HIV EN FRANCE EN 2015  D’après les études faites par l’Institut de Veille Sanitaire personnes découvrent leur séropositivité.
Avantages & Limites du partage de la confidentialité Avantages & Limites du partage de la confidentialité Fernand SOUBEIGA Association KASABATI «Ethique.
Finance d’entreprise, risques et rôle des banques Les dangers des interventions publiques auprès des banques et plus particulièrement ceux engendrant des.
Transcription de la présentation:

Autotests Séminaire DES « Dépistage » CAEN - 22 Novembre 2005 LAOUENAN Cédric

Contexte (1)  Évolution technologique de la médecine  Autotests existent déjà pour identifier un état ou pour surveiller un traitement (test de grossesse, glycémie, strepto-test, BU, TA, peak-flow…)  Problèmes posés pour le dépistage de maladies graves (VIH, génétiques…)

Contexte (2)  Autoprélèvement : sang sur buvard ou salive, codé, puis envoyé à un labo. Résultats téléphonés (VIH!) Autorisés par la FDA Commercialisés aux USA Aucun n’a le label CE en France L’individu se retrouve seul, face au résultat, sans intervention d’un professionnel de santé

Contexte (3)  Autoanalyse : entièrement à domicile (aléas de lecture et d’interprétation des résultats) Non agréés par la FDA Non commercialisés aux USA mais en vente sur Internet Disponibles au Canada par les professionnels de santé

Dépistage du VIH  En laboratoire : 2 Elisa +/- confirmation par Western Blot (très spécifique)  Fenêtre de séroconversion = 1 mois  Les consultations pré et post-test sont la pièce maîtresse du dépistage  Cadre législatif stricte : basé sur le volontariat (libre et éclairé) et l’anonymat

Autotests / VIH  Aspects négatifs : Privilégie la Se au détriment de la Sp Privilégie la Se au détriment de la Sp Avec Se et Sp = 99,8 % et une prévalence = 2/ % de FP 50% de FP Uniquement VIH 1 (VIH 2 = 3% des infections en France) Uniquement VIH 1 (VIH 2 = 3% des infections en France) Banalisation prise de risque Banalisation prise de risque Intervention téléphonique insuffisante Intervention téléphonique insuffisante Usages abusifs (sous pression d’un partenaire, d’un employeur, d’un assureur ou de la police) Usages abusifs (sous pression d’un partenaire, d’un employeur, d’un assureur ou de la police)

Autotests / VIH  Aspects négatifs : Perte de données épidémiologiques Perte de données épidémiologiques 9% des personnes réussissent à effectuer le test correctement (étude du CDC) 9% des personnes réussissent à effectuer le test correctement (étude du CDC) Aucune étude scientifique sur l’efficacité comparée aux sérologies classiques Aucune étude scientifique sur l’efficacité comparée aux sérologies classiques

Autotests / VIH  Aspects positifs : Diagnostic plus précoce et du nombre de personnes connaissant leur statut sérologique Diagnostic plus précoce et du nombre de personnes connaissant leur statut sérologique Respect de la confidentialité (évite toute stigmatisation) Respect de la confidentialité (évite toute stigmatisation) Aux USA : crainte de rupture de l’anonymat (pas de CDAG) En France : confidentialité et anonymisation garantis par la loi Rapidité / simplicité Rapidité / simplicité Utilisation dans les pays du Sud? Utilisation dans les pays du Sud? Coût à la charge de la personne Coût à la charge de la personne

Maladies génétiques  Situation très différente entre une prédisposition, une susceptibilité ou un diagnostic présymptomatique.  Rapport complexe entre génotype et phénotype  Rarement dans une situation d’urgence  Rend peu pertinent le recours aux autotests sans conseil génétique

Aspects éthiques  En faveur des autotests : Convention européenne des droits de l’homme (droit à l’information sur soi même) Convention européenne des droits de l’homme (droit à l’information sur soi même) Loi du 4 Mars 2002 sur les droits des malades Loi du 4 Mars 2002 sur les droits des malades  Questions en suspend : Interdiction = entrave à la liberté d’accès aux données personnelles Interdiction = entrave à la liberté d’accès aux données personnelles Si non remboursé = discrimination financière Si non remboursé = discrimination financière Partage du pouvoir entre malade et médecin Partage du pouvoir entre malade et médecin Consentement libre mais peu éclairé déconnecté d’une démarche global de santé Consentement libre mais peu éclairé déconnecté d’une démarche global de santé

Conclusion  Faible valeur diagnostique  Ne s’inscrivent pas dans une politique globale de prévention  N’ont de sens que dans le cadre d’une prise en charge pluridisciplinaire Avis de la CCNE : mettre en garde les usagers et restreindre l’usage de ces autotests. La CCNE souligne un marketing irresponsable qui entraîne une utopie perverse du libre accès à la connaissance à tout prix.

Sources  Avis n° 86 du Comité Consultatif National d’Éthique (CCNE) « Problème posés par la commercialisation d’autotests permettant le dépistage de le l’infection VIH et le diagnostic de maladies génétiques » - 9 décembre  Avis du Conseil National du Sida (CNS) sur la commercialisation des autotests VIH - Sidanet, 2005, 2(3) : 825  U.S. Food and Drug Administration « Testing yourself for HIV-1, the virus that causes AIDS », 23 janvier 2001  « les home-tests, une autosurveillance à domicile »,  Le quotidien du médecin (  CENTER FOR DISEASE CONTROL AND PREVENTION, HIV counseling and testing using rapid tests - United States 1995, MMWR, 1998, n° 47, pp  « Are Genetic Self-Tests Dangerous? Assessing the Commercialization of Genetic Testing in Terms of Personal Autonomy ». Theoretical Medicine and Bioethics Vol 25 (5-6), Sept 2004 :