Une présentation de André Hernandez

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Transcription de la présentation:

Une présentation de André Hernandez L’accent Une présentation de André Hernandez

De l'accent. En ai-je, moi. Pourquoi cette faveur De l'accent ! En ai-je, moi ? Pourquoi cette faveur ? Pourquoi ce privilège ? Et si je vous disais à mon tour, gens du Nord, Que c'est vous qui pour nous semblez l'avoir si fort,

De l'accent. En ai-je, moi. Pourquoi cette faveur De l'accent ! En ai-je, moi ? Pourquoi cette faveur ? Pourquoi ce privilège ? Et si je vous disais à mon tour, gens du Nord, Que c'est vous qui pour nous semblez l'avoir si fort,

Que nous disons de vous, du Rhône à la Gironde, "Ces gens-là, ils n'ont pas le parler de tout le monde !" Et que, tout dépendant de la façon de voir, Ne pas avoir d'accent, pour nous, c'est en avoir…

Mais non, je blasphème. Et je suis lasse de feindre Mais non, je blasphème ! Et je suis lasse de feindre ! Ceux qui n'ont pas d'accent, je ne puis que les plaindre ! Emporter de chez soi cet accent familier, C'est emporter un peu de terre à ses souliers.

C'est un peu, cet accent, invisible bagage, Le parler de chez soi qu'on emporte en voyage ! C'est pour le malheureux à l'exil obligé, Le patois qui déteint sur les mots étrangers ! Avoir l'accent enfin, c'est, chaque fois qu'on cause, Parler de son pays tout en parlant d'autre chose !...

Non, je ne rougis pas de mon fidèle accent Non, je ne rougis pas de mon fidèle accent ! Je veux qu'il soit sonore, clair, retentissant ! Et m'en aller tout droit, l'humeur toujours pareille, En portant mon accent fièrement sur l'oreille !

Mon accent, on devrait l'écouter à genoux Mon accent, on devrait l'écouter à genoux ! Il nous fait emporter la Provence avec nous, Il fait chanter sa voix dans tous mes bavardages Comme chante la mer au fond des coquillages !

Écoutez ! En parlant, je plante le décor Du torride Midi dans les brumes du Nord ! Mon accent porte en soi d'adorables mélanges D'effluves d'oliviers et de parfum d'oranges.

Il évoque à la fois le feuillage bleu-gris De nos chers oliviers aux vieux troncs rabougris, Et le petit village où les treilles splendides Éclaboussent de bleu les blancheurs des bastides !

Cet accent-là, mistral, cigales et tambourins, A toutes mes chansons donnent un même refrain, Et quand vous l'entendez chanter dans ma parole Tous les mots que je dis dansent la farandole !

L’accent Poème de Miguel Zamacoïs (1866-1955) dit par Odette Jouve Non, je ne rougis pas de mon fidèle accent ! Je veux qu'il soit sonore, clair, retentissant ! Et m'en aller tout droit, l'humeur toujours pareille, En portant mon accent fièrement sur l'oreille ! Mon accent, on devrait l'écouter à genoux ! Il nous fait emporter la Provence avec nous, Il fait chanter sa voix dans tous mes bavardages Comme chante la mer au fond des coquillages ! Écoutez ! En parlant, je plante le décor Du torride Midi dans les brumes du Nord ! Mon accent porte en soi d'adorables mélanges D'effluves d'oliviers et de parfum d'oranges. Il évoque à la fois le feuillage bleu-gris De nos chers oliviers aux vieux troncs rabougris, Et le petit village où les treilles splendides Éclaboussent de bleu les blancheurs des bastides ! Cet accent-là, mistral, cigales et tambourins, A toutes mes chansons donnent un même refrain, Et quand vous l'entendez chanter dans ma parole Tous les mots que je dis dansent la farandole ! De l'accent ! En ai-je, moi ? Pourquoi cette faveur ? Pourquoi ce privilège ? Et si je vous disais à mon tour, gens du Nord, Que c'est vous qui pour nous semblez l'avoir si fort, Que nous disons de vous, du Rhône à la Gironde, "Ces gens-là, ils n'ont pas le parler de tout le monde !" Et que, tout dépendant de la façon de voir, Ne pas avoir d'accent, pour nous, c'est en avoir… Mais non, je blasphème ! Et je suis lasse de feindre ! Ceux qui n'ont pas d'accent, je ne puis que les plaindre ! Emporter de chez soi cet accent familier, C'est emporter un peu de terre à ses souliers. C'est un peu, cet accent, invisible bagage, Le parler de chez soi qu'on emporte en voyage ! C'est pour le malheureux à l'exil obligé, Le patois qui déteint sur les mots étrangers ! Avoir l'accent enfin, c'est, chaque fois qu'on cause, Parler de son pays tout en parlant d'autre chose !... andre.hernandez@sfr.fr