Pape François les secrets de Jorge Mario Bergoglio
Jorge Mario Bergoglio, le pape François, est le 266e pape de l'Eglise catholique. Il s'agit du premier pape des Amériques, du premier pape jésuite, du premier pape à s'appeler François. Populaire auprès de nombreux fidèles, le souverain pontife a aussi sa part d'ombre. Méthodes musclées, relations avec la mafia, communication millimétrée... Découvrez les mystères qui entourent Jorge Mario Bergoglio devenu le pape François.
Ses larmes à cause de Benoît XVI Le pape Jean Paul II vient de mourir et le conclave chargé de lui trouver un successeur s'éternise. Après l'apparition de la fumée blanche, le monde découvre au balcon de l'église Saint-Pierre de Rome le visage de Joseph Ratzinger, nouveau pape sous le nom de Benoît XVI. Le cardinal argentin Bergoglio, futur pape François, est alors inconsolable. Il a perdu l'élection face à son rival allemand, alors qu'il était parvenu, selon le journal La Repubblica, à réunir jusqu'à quarante voix autour de sa candidature. Mais l'ablation de l'un de ses poumons dans sa jeunesse aurait inquiété les votants. D'autant que selon certaines versions, le cardinal Bergoglio aurait alors estimé que la charge aurait été trop lourde à porter... Pourtant, tout était prêt. Le futur François avait même choisi un nom de souverain, rapporte La Vie : Jean XXIV.
Il est menacé de mort Depuis son arrivée au Vatican, un évènement majeur a laissé penser que le pape était en danger. Le 21 juin 2014, le pape a prononcé l'excommunication des mafieux de la Ndrangheta, l'organisation criminelle qui terrorise la Calabre. De quoi se faire de puissants ennemis. L'an dernier, l'activisme du pape en la matière avait déjà inspiré ce commentaire à un célèbre juge italien anti-mafia cité par Le Point : "Si les parrains en ont le pouvoir, ils tenteront de l'arrêter. Le souverain pontife est en danger". Selon L'Obs, en juillet, une procession à Palerme s'est symboliquement arrêtée devant la maison d'un patron de la Cosa Nostra. Une menace a peine voilée au souverain pontife.
Il mène une chasse impitoyable envers ses ennemis Dans les couloirs feutrés du Vatican, la colère gronde. Un nombre grandissant d’évêques et de cardinaux s'expriment publiquement contre le pape François, raconte Guy Barret dans son ouvrage "Pape François : le grand malentendu". Notamment chez les éléments les plus conservateurs. Car derrière le gant de velours se cache une main ferme : dès son arrivée, le pape a fait le ménage chez les cardinaux. Il a sèchement renvoyé de la Congrégation des évêques Mauro Piacenza, un traditionaliste influencé par Mgr Lefèvre. Ou encore muté Raymond Leo Burke, ancien préfet du Tribunal suprême de la signature apostolique et proche des milieux intégristes américains. Sa dernière trouvaille ? Obliger les cardinaux à renoncer à leur charge à 75 ans. De quoi éliminer les éléments les plus rigides de l'Eglise.
Ses amours de jeunesse A 13 ans, le jeune Jorge aime le football (le club de San Lorenzo), le basket et les jolies filles. Fils d'un cheminot et d'une mère au foyer d'origine italienne, le jeune homme étudie pour devenir technicien chimiste. Il rencontre Amalia, une mince fille de bonne famille. Confidences et chastes promesses à Buenos Aires. "Si je ne me marie pas avec toi, je deviens curé" lui aurait promis Bergoglio. Les parents d'Amalia rejettent Jorge, qu'ils jugent pas assez élevé socialement. A 17 ans, le futur pape est de nouveau amoureux, rapporte Guy Barret dans son ouvrage "Pape François : le grand malentendu". D'une jeune fille, avec qui il danse le tango. Mais alors qu'il devait avouer ses sentiments lors d'une virée champêtre entre amis, il ressent le besoin d'entrer dans une église. Il deviendra vite séminariste...
Son obsession : l'argent de l'Eglise La culture de la transparence n'a jamais eu sa place au Vatican. L'Institut pour les œuvres de la religion (IOR), la banque officielle de l'Etat n'a cessé de faire parler d'elle en mal au cours des dernières décennies : spéculation dans des paradis fiscaux, implication dans la faillite retentissante de la banque Ambrosini, détournements, blanchiment et pots-de- vins. Est-ce sur le point de changer ? Alors que Benoît XVI avait largement fermé les yeux, François se lance en 2014 dans une vaste réforme de la curie romaine : il annonce la création d'un "secrétariat pour l'Economie" chargé de remettre de l'ordre dans les finances. Il place l'un de ses très proches, le cardinal George Pell, à la tête de cette organisation, composée pour moitié de banquiers laïques de tous les pays.
Un pape politique, qui ne prend pas parti, au moment où il est devenu cardinal © STR TELAM / AFP Difficile de placer François sur l'échiquier politique. Pour les conservateurs, il est un dangereux gauchiste, auteur fin 2013 d'un violent réquisitoire contre la finance mondiale, "sans visage", "une économie de l'exclusion [...] qui tue". Pour les progressistes, son attitude est ambigüe. S'il multiplie les déclarations en faveur de la communion des divorcés, il demeure fermement opposé à la présence de femmes au sein de l'Eglise. Et s'il ne revendique aucune paroisse idéologique, le pape prend des positions fermes. En 2010 en Argentine, il s'est violemment heurté à la présidente péroniste Christina Kirchner, qui voulait légaliser le mariage homosexuel. Le cardinal avait évoqué une "finalité destructrice du plan de Dieu", devenant, selon l'ancien président Nestor Kirchner, l'opposant numéro 1 de l'exécutif. Le futur pape, au moment où il est devenu cardinal
Un habile tacticien Le pape n'est-il pas avant tout un bon tacticien ? Capable de défendre l'émancipation des plus pauvres, il demeure formellement opposé à l'introduction des femmes dans l'Eglise. Pour ses critiques, il joue la montre et évite de prendre position. Pour ses partisans, il est victime de la "résistance passive" orchestrée dans l'ensemble de l'Eglise. De plus, pour certains vaticanistes, la communication millimétrée à corrigé le déficit d'image du cardinal Bergoglio. Il n'y a pas si longtemps, à Rome, on le trouvait froid et cassant avec les prêtres...
Il s'apprête à partir... ou pas François sent-il la fin se rapprocher ? "Je le sais, ça durera peu de temps. Deux ou trois ans. Et puis, à la Maison du Père !", déclarait-il à des journalistes médusés, en août dernier, au retour d'un voyage officiel en Corée. Une déclaration pas si surprenante, d'autant que la démission du désormais "pape honoraire", Benoît XVI, constitue un précédent : un pape peut aujourd'hui partir s'il sent ses forces l'abandonner. Mais cette menace de départ serait en fait une "stratégie", selon l'historien Philippe Levillain cité récemment dans L'Obs, "un bon moyen de voir la parole se libérer et d'identifier ses ennemis". De quoi pousser les cardinaux à entamer leur campagne électorale pré-conclave, mettre en marche leurs réseaux et se laisser aller aux déclarations inamicales. Et donc à dévoiler leur jeu...
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