sur une musique de Peter Tchaikovsky
Une poésie de Léon Dierx ( )
Sous des massifs touffus, au fond désert du parc, La colonnade antique arrondissant son arc, Dans une eau sombre encore à moitié se profile;
Et la fleur que le pampre ou que le lierre exile, Parfois brille furtive aux creux des chapiteaux;
L'eau sommeille; une mousse y fait de sourds cristaux; A peine un coin du ciel en éclaircit la moire, De sa lueur mourante où survit la mémoire, Des regards clairs tournés vers des cieux éclatants;
L'eau profonde ressemble à nos yeux; ces étangs Où chaque siècle ajoute, avec d'obscurs mirages, Au poids de sa lourdeur l'ombre de ses ombrages;
Elle dort, enfermant près du pur souvenir, Le pan du bleu manteau qu'elle veut retenir;
Mais sur le ténébreux miroir qui les encadre, Des cygnes familiers, éblouissante escadre, Suivent le long des bords un gracieux circuit;
Ils glissent lentement, en bel ordre et sans bruit; Nobles vaisseaux croisant devant un propylée, Comme un reste orgueilleux de gloire immaculée.
Lac des Cygnes – Ouverture – Peter Tchaikovsky Photographie – Dirk Vermeirre Création Florian Bernard Tous droits réservés 2005
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