Je me réveillai en sursaut après un cauchemar, ce même cauchemar que je fais depuis ma naissance, mais chaque fois, chaque nuit, ce cauchemar semble se rapprocher de moi comme s'il devenait petit à petit une réalité.

Je me levai et descendis à la cuisine. Je pris une tasse mais elle m'échappa des mains. Je voulus ouvrir le tiroir mais je ne parvins pas à l'ouvrir entièrement.

Je sortis pour prendre l'air, histoire de me changer les idées après cette épouvantable nuit. J'achetai le journal, mais à peine levai- je mes yeux, je heurtai une femme, étrangement, je n’eus ni douleur, ni sensation. La femme, que j'avais heurtée continua son chemin, comme s’ il ne s’était rien passé du tout. En revanche, le journal n’était plus dans mes mains mais sur le sol.

Saisi par la terreur, je courus voir ma mère. Celle- ci était une femme très gentille tout comme l’avait été mon père qui était désormais décédé depuis un an dans un accident de voiture. Je voulus frapper à sa porte mais ma main semblait passer à travers. Je réessayai et parvins à frapper deux ou trois coups. Ma mère entrouvrit la porte, regarda à l'extérieur puis referma la porte aussitôt. Ne m’avait-elle pas vu ou étais-je devenu fou ?

Je retournai dans ma chambre, mais quelque chose avait changé, un tableau que je n'avais jamais vu auparavant, un tableau me représentant sur un pont de bois. Je me rendis compte que ce n’était pas n’importe quel pont mais celui sur lequel je me promenais avec mon père, un an plus tôt. Je sentis que je devais m’y rendre, je fermai la porte et repartis.

Je parvins sur le petit pont. Le ciel était étrangement rouge comme du sang. J’aperçus deux personnes vêtues de noir qui se dirigeaient vers moi comme si elles me connaissaient. Plus, elles avançaient plus je reconnaissais les traits du visage de l'une d'elles. Celle-ci me héla: "Lucas". Je reconnus aussitôt la voix de mon père, gravée au plus profond de ma mémoire. Mais, tout à coup des cris atroces retentirent dans ma tête. Je me bouchai les oreilles pour les estomper. Cette personne en noir était mon père et semblait indifférente à tout cela. Pourquoi mon père est-il là et qui était cette autre personne en noir?

« DRINGGGG … » J’éteignis mon réveil. Une voix connue continuait à résonner dans ma tête. Celle de mon père ? Mais cela faisait déjà un an qu’il était mort … Impossible !