Intercommunale de Soins Spécialisés de Liège POUR UNE SYNERGIE DES COMPÉTENCES EN PSYCHIATRIE : L'EXEMPLE DU PÔLE ALCOOLOGIE D’ISoSL Pr Emmanuel Pinto Université de Liège Intercommunale de Soins Spécialisés de Liège
Evolution de l’offre de soins en psychiatrie Part accrue des maladies mentales dans le volume global des soins Enjeu : Optimiser les soins en tenant compte des besoins des pratiques médicales actuelles des coûts liés aux pathologies et à leur traitement Questions : Place de l’hôpital/ambulatoire Constitution de réseaux rationnels Formation des professionnels
La consommation d’alcool dans le monde Europe + forte proportion de consommateurs + haut niveau de consommation d'alcool au monde Consommation per capita (litres/an) <2.50 2.50 – 4.99 5.00 – 7.49 7.50 – 9.99 10.00 – 12.49 ≥12.50 Données non disponibles Not applicable WHO. Global status report on alcohol and health, 2011 Données de 2005
La consommation d’alcool en Europe Consommation d’alcool par adulte en 2009 (en litres d’alcool pur) En 2009 En Europe : 12,5 litres d’alcool pur/habitant/an En Belgique : 12,0 litres d’alcool pur/habitant/an Rehm J et al. Centre for Addiction and Mental Health 2012
Le pourcentage de décès attribuables à l’alcool est plus important en Europe que dans toute autre région Pourcentage de décès attribuables à l’alcool sur tous les décès, par sexe et région OMS (2004) AFR=African region; AMR=American region; EMR=Eastern Mediterranean region; EUR=European region; SEAR=southeast Asian region; WPR=Western Pacific region Rehm et al. Lancet 2009
La dépendance à l’alcool est fréquente L'alcoolodépendance constitue un des troubles mentaux les plus fréquents en Europe, avec une prévalence de 3,4 % chez les individus de plus de 15 ans. Wittchen et al, 2011
La dépendance à l’alcool en Belgique On estime à 228.900 le nombre de patients alcoolo-dépendants en Belgique Au-delà de la dépendance à l’alcool, on estime que plus de 10% des Belges présentent une consommation d’alcool problématique. Cet usage problématique de l’alcool augmente de façon linéaire et statistiquement significative depuis 2001: 7% en 2001 8% en 2004 10% en 2008 Rehm&Shield, 2012 Gisle, 2008
Impact de l’alcool sur l’individu et son entourage par rapport à d’autres substances d’abus Classements des drogues en terme d’impact sur l’individu: 1. Crack / Cocaïne 2. Héroïne 3. Metamphétamine 4. Alcool Classements des drogues en terme d’impact sur l’entourage: 1. Alcool 3. Crack / Cocaïne 4. Tabac Nutt et al. Lancet 2010
Impact social de la dépendance à l’alcool Impact relationnel Violence, Crime, Accidents Perte de productivité Famille et amis Accidents / Blessures Perturbation de la vie familiale Violences domestiques Négligence / Maltraitance à enfant Problèmes financiers Société Menaces verbales / Harcèlement Accidents (y compris routiers) Vols / Vandalisme Violence Homicide Travail Accidents / Blessures Perte de productivité Conflits Absentéisme Chômage WHO. Global status report on alcohol and health, 2011 Anderson & Baumberg. Alcohol in Europe, 2006 IAS factsheet, 2009 Rossow & Hauge. Addiction 2004 Caetano & Cunradi. Addiction 2002
L’usage d’alcool contribue à la survenue et/ou à la gravité de la violence conjugale Prévalence de l’usage d’alcool chez le mari dans les cas de violence conjugale Percentage of cases Leonard & Quigley. J Stud Alcohol 1999;60(4):537–545 *p<0.001; Chi-square analysis
Morbidité liée à l’alcool L’alcool est la cause directe de plus de 30 maladies: - cirrhose alcoolique - syndrome d’intoxication foetale - dépendance alcoolique - gastrite alcoolique…. L’alcool contribue au développement de plus de 60 maladies: - cancers: oesophage, foie, seins,… - maladies cardiovasculaires: hypertension,… - cirrhose du foie - dépression et autres maladies mentales - pancréatite aigue et chronique - épilepsie,…. Page 2245, chez l’homme (figure 2A) (12è cause chez la femme et 5è cause pour les 2 sexes) WHO. Global Status Report on Alcohol, 2011
Le risque de mortalité augmente avec le niveau de la consommation d'alcool Risque annuel absolu de décès suite à une maladie liée à l’alcool* Risque, au cours de la vie, de mort violente liée à l'alcool Hommes Femmes Risque annuel de décès (%) 20 40 60 80 100 Consommation d’alcool (g/jour) 7 5 3 2 6 4 Risque de décès (%) 18 12 16 8 10 14 *Dépendance à l’alcool, cirrhose hépatique, cancers liés à l’alcool, et maladies cardiovasculaires Rehm et al. Addiction 2011
30% à 75% des coûts liés à l’alcool sont attribuables à la dépendance Coût social de l’alcool dans l’UE en 2010 (en milliards €) Coût social total de la consommation d’alcool en Europe = 155,8 milliards d’€ Dont 50 à 120 milliards dus à la dépendance à l’alcool Rehm J et al. Centre for Addiction and Mental Health 2012
En Belgique Le coût total annuel induit par l’utilisation problématique d’alcool est de 6 milliards d’euros Van Der Laenen et al, 2011 - Pacolet et al, 2004
En Belgique En 2008, les dépenses publiques belges pour le traitement des personnes souffrant d’un problèmes d’alcool dans le secteur hospitalier s’élevaient à plus de 553 millions d’euros 2,26 % des journées d’hospitalisation en Belgique sont imputables à l’alcoolisme En psychiatrie, 25 % des coûts sont liés à l’alcoolisme Van Der Laenen et al, 2011 Pacolet et al, 2004
"Treatment gap" Treatment gap* (%) L’abus et la dépendance à l’alcool représentent le “treatment gap” le plus important parmi les maladies mentales – moins de 10% des patients présentant un abus ou une dépendance à l’alcool sont traités *Treatment gap = différence entre le nombre de patients nécessitant un traitement pour une maladie mentale et le nombre de patients recevant un traitement Kohn et al. Bull World Health Organ 2004 16
Pourquoi un tel "treatment gap"? Traitements1-3 Manque de traitements efficaces Schémas de traitement compliqués avec l'abstinence comme seul objectif de traitement Société2 Le public est peu ou pas conscient que la dépendance à l'alcool est une maladie du cerveau Le public est peu ou pas conscient du fardeau que représente la consommation d'alcool et la dépendance Médecins4-7 Préférence pour une intervention psycho-sociale Soins primaires: aptitudes à dépister, diagnostiquer et traiter limitées Peu de motivation face à ces patients difficiles et qui prennent beaucoup de temps, ainsi que du manque d’options de traitement efficace Stigma social Patients8 Cherchent peu à se faire traiter à cause: Stigma Croyances ou expériences négatives avec un traitement/le but du traitement Traitement ne résoudra pas leur problème Vie privée Déni de la sévérité du problème 1. VisionGain. The global anti-addiction market, 2008–2023, 2008; 2. Decision Resources. Addiction Disorders, January 2007; 3. Decision Resources. Spectrum. Therapeutic Markets: Opportunities and Pipeline Analysis, 2010; 4. Informed. GP Segment Research, 2010; 5. Zaicom. Evaluating the nalmefene business opportunity in EU, 2011; 6. GP Segmentation Research, 2012; 7. Alonso. Acta Psychiatr Scand 2004:109(Suppl. 420):47–54; 8. Sobell et al. Addiction 2000;95(5):749–764
Le pôle alcoologie au sein d’ISoSL – Secteur A Genêts Site Petit Bourgogne Centre Louis Hillier CHS l’Accueil Lierneux
Le pôle alcoologie au sein d’ISoSL Genêts Site Petit Bourgogne Centre Louis Hillier CHS l’Accueil Lierneux
Adaptation de l’offre de soins Développement des prises en charge ambulatoires Psychiatres MG formés en alcoologie Choix du site d’hospitalisation Durée de l’hospitalisation Accroissement de l’offre de post-cure GAT Lierneux Centre Louis Hillier
Consultations spécialisées au sein d’ISoSL – Secteur B Gastro-entérologie Cardiologie Pneumologie Neurologie Phlébologie
Une offre de soins variée… mais peu coordonnée Gastro-entérologie Cardiologie Pneumologie Neurologie Phlébologie Genêts Centre Louis Hillier CHS l’Accueil Lierneux
Mise en commun des compétences SECTEUR A SECTEUR B Mise au point somatique Prise en charge alcoologique The reasons for drinking is positive and negative reinforcement driven. Identification des interlocuteurs Coordination des soins Relais connus Rationalisation de la prise en charge Economies d’ensemble 23
Enjeux en amont Formation des médecins Prévention primaire Durant le cursus des études médicales Formation continue Prévention primaire
Formations spécifiques en alcoologie The reasons for drinking is positive and negative reinforcement driven. Etudes médicales Spécialistes en formation Recherche clinique Déstigmatisation Amélioration des compétences Accroissement des connaissances 25
Formations spécifiques en alcoologie SSMG GLEM The reasons for drinking is positive and negative reinforcement driven. Etudes médicales Spécialistes en formation Médecins généralistes Recherche clinique Déstigmatisation Amélioration des compétences Accroissement des connaissances 26
Interventions dans le monde du travail SERVICE SANTÉ AU TRAVAIL ULg CITES CITES ENTREPRISES The reasons for drinking is positive and negative reinforcement driven. CITES - ISoSL Service de Santé au travail – Ulg Consultation alcoologiques Prévention CCT 100 Accompagnement 27
Interventions à destination du public Conférences Portes ouvertes Intervention de différentes spécialités Psychiatres Internistes Psychologues Intervenants sociaux Information - Déstigmatisation
Comment travailler ensemble ? SSMG GLEM SERVICE SANTÉ AU TRAVAIL ULg CITES