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Ouzbékistan Boukhara - 6 -
Boukhara est une oasis au cœur du désert du Kyzyl Koum. Surnommée la « Perle de l’Islam », elle fut interdite longtemps aux infidèles… Au Moyen Âge, elle fut, cependant, un important centre commercial où affluaient des commerçants d’Asie centrale, d’Iran, d’Inde, de Russie, de Chine. C’est de ce passé que subsistent les « Toq », structures couvertes de coupoles et de voûtes, construites aux XVe et XVIe siècles. Contrairement au centre de Khiva, celui de Boukhara reste vivant et habité.
Les coupoles de Tok-i-Tilpak Fourouchon sont restées telles que construites au XVIe siècle.
Le bassin de Liab-I-Haouz
L’ensemble Liab-I-Haouz constitue l’endroit privilégié pour la détente en fin de journée, rêver, écouter conteurs et chanteurs, observer danseurs et jongleurs, etc. Le bassin central date de Les mûriers qui le bordent, ont été plantés, eux, à la fin du XVe siècle… Construite en même temps, la mosquée Khanaga Nadir Divanbegi se reflète dans les eaux du bassin. A l’est du site, la medersa Nadir Divanbegi date de Elle est utilisée, maintenant, pour des repas accompagnés de spectacle.
La medersa Nadir Divanbegi et sa frise un peu hérétique, avec ses oiseaux fantastiques.
Demeure des émirs de Boukhara durant plus d’un millénaire, la forteresse de l’Ark se dresse sur une butte artificielle de 800 m de diamètre et 20 m de hauteur, en bordure de la place du Reghistan. La première forteresse date du VIIe siècle, mais dans sa forme actuelle, elle a été érigée au XVIe. Elle accueillait habitants et comprenait palais, harem, salle du trône, salle de réception, bureau, hôtel de la monnaie, donjon et quartier des esclaves… En 1920, elle fut détruite à 80% par un incendie. Ce qui restait fut transformé en musée historique.
Intérieur de la mosquée qui subsiste.
Iwan de bois, à trois côtés, abritant le trône de l’émir, en marbre. Il fut le témoin de nombreux couronnements.
La mosquée Bolo-Haouz datant de 1712, près d’un bassin aux marches de marbre, est l’une des plus belles de la ville. L’iwan qui repose sur vingt piliers en bois de karagatch a été rajouté au XIXe siècle. Ces piliers, d’une finesse extrême, donnent à l’ensemble une impression de légèreté inhabituelle. La décoration des plafonds de bois et celle des stalactites peintes ornant les piliers sont admirables. Chaque vendredi, l’émir, en tenue d’apparat, sortait de sa forteresse pour y aller faire ses prières.
Mosquée Bolo-Haouz
Édifié au Xe siècle, le cube de briques, qui constitue le mausolée Ismaïl Samani, est l’édifice de Boukhara le plus ancien, conservé dans son état d’origine. Retrouvée en 1930, la « perle d’orient » était noyée au milieu d’autres tombes, enfouie sous plusieurs mètres de terre… Le cube est le symbole de la terre et de la stabilité tandis que le dôme demi-sphérique est la représentation sogdienne de l’univers.
Le tombeau Ismaïl Samani, c’est l’édifice parfait, aux quatre côtés identiques, avec des sculptures tant à l’intérieur (voir ci-contre) qu’à l’extérieur.
La medersa Ouloug Beg fut construite par ce prince astronome de Samarcande. Elle reflète sa passion pour l’astronomie (des étoiles) et une inscription à l’entrée affirme que « La recherche du savoir est un devoir sacré de tous les musulmans, hommes et femmes ». Peu de ses contemporains et successeurs ont partagé ces convictions puisque les medersas restent interdites aux femmes…
La medersa Ouloug Beg et sa cour intérieure.
La place Po-I-Kalon recevait, il y a encore un quart de siècle, un marché bruyant où se négociaient les ventes de coton. Elle est bordée par la medersa Mir-I-Arab qui est la plus prestigieuse de l’Asie centrale, à l’avant-garde de la renaissance musulmane dans le pays. 120 étudiants y suivent un cycle d’études de cinq ans. La mosquée Kalon qui lui fait face est conçue pour accueillir, le vendredi, la totalité de la population mâle de la ville. Enfin, haut de 48 m, le minaret Kalon est le symbole de la ville depuis neuf siècles.
A gauche, la medersa Mir-I-Arab qui ne se visite pas. Ci-dessous, l’intérieur de la mosquée Kalon et un détail de la cour.
108 marches permettent d’accéder en haut du minaret. Avant de les atteindre, un coup d’œil sur les coupoles de la mosquée.
A 6 km de la ville, la nécropole de Tchor Bakr fut construite au XVIe siècle autour des tombeaux des quatre frères Bakr. La secte Khodjoroum de derviches soufis, fut la première à s’y installer. L’ensemble comprend une mosquée, une khanaka (lieu d’étude, de prière et halte pour le repos des pèlerins) et une medersa, faisant face à la nécropole.
Ensemble de Tchor Bark et porte d’une cabine individuelle servant encore aux ablutions.
Au cours des siècles, de nombreux nobles de Boukhara se firent construire une sépulture auprès des tombes des saints… Cela se traduit, parfois, par un enchevêtrement de monuments plus ou moins en ruines (en arrière de celles-ci), donnant beaucoup de charme à ce lieu.
A la différence d’autres villes situées sur la route de la soie, Boukhara a su conserver un caractère oriental. On peut déplorer, toutefois, que les vendeurs aient envahi plusieurs des monuments anciens… Cela reste, cependant, une étape fort agréable. Mais, pour vraiment l’approfondir, il faudrait, certes, plus de 48 heures!!!
Musique : Art du Dotar Bayat-I Dotar Documentation : Guides Olizane et Petit Futé Photos, conception et réalisation : Marie-Josèphe Farizy-Chaussé Juillet 2007
A bientôt