Les ajoncs et genêts de Bretagne Clique =>
Les ajoncs et les genets de Bretagne. Le créateur dans sa sagesse, avait créé le monde. Il y avait posé les fleuves, les montagnes, les lacs, les forêts, les fleurs de toutes les couleurs, enfin, tout ce qui faisait que son monde était si beau. Mais tant d’ouvrage, l’ayant épuisé, il oublia quelque peu la Bretagne, n’y laissant que la furie des vagues, les rochers imposants, les landes , le vent, et les goélands. Pourtant, dans ces paysages bien rudes, les habitants de Bretagne, ne cessaient de remercier le créateurs d’une telle bonté . On vit fleurir partout sur les landes, de petites chapelles de granit, très humbles mais si belles, des calvaires un peu partout aux carrefours des routes. Le diable voyant tant de dévotions, n’en pouvait plus dormir et en était furieux. Il demanda audience au créateur, pour tenter de s’approprier les lieux …..
« Grand créateur, comment expliquez vous tant de remerciements, pour une terre aride, où vous avez oublié de faire pousser des fleurs ? Assurément, vous ne méritez pas de garder autant d’âmes à votre dévotion. La Bretagne me revient donc de droit » Dieu s’avisa de son oubli, s’en excusa, mais ne voulant céder cette fière Bretagne , il proposa au diable un arrangement .
Le diable, se voulant malin, dit qu’en Bretagne, partout où il ferrait fleurir des flammes, faisant disparaître la couleur des cieux ,les habitants des lieux , rejoindraient son enfer . Alors, il descendit sur terre pour y semer sur les landes bretonnes, les ajoncs hérissés de piquants , qui flamboieraient bientôt sous les vents d’océan. Puis il s’assit sur un nuage d’orage, pour voir pousser son œuvre. Les plantes poussèrent en prenant tout leur temps, puis elles fleurirent de février au début de l’été, parfumant la Bretagne d’un parfum de souffre et de miel. Dépité de voir les fleurs de feu si vite se faner, dans un accès de colère, il décrocha un éclair et en zébra tous les paysages de Bretagne, semant dans ces griffures de colère, les graines de la fleur de misère, le flamboyant et coupant genet. Puis, il s’assit à nouveau sur un nuage d’orage, et regarda fleurir sa colère. Le genet sortit de terre, tenace, et sévère, puis fleurit d’un feu soutenu de mai à l’automne. Le diable exultait, il la tenait enfin cette Bretagne, puisque les flammes qu’il avait semées fleurissaient sur toute la Bretagne, ne laissant plus de place au bleu du ciel
Il retourna trouver le créateur, pour le mettre devant le fait accompli ,qu’il devait lui céder la Bretagne. et toutes les âmes qui l’habitaient, puisqu’il avait fait fleurir tant de flammes, que la couleur des cieux n’y pouvait plus fleurir. Lorsque le diable surgit aux cieux, Dieu, était occupé avec ses angelots, à découper des morceaux de ciel, pour les remplacer par de petits nuages cotonneux . Il laissa le diable exprimer ses revendications, tout en continuant son ouvrage., se contentant d’un sourire incrédule et quelque peu narquois. Le diable s’énervant, saisit le créateur par le bras, pour qu’il le suive jusqu’au bord du ciel, afin de voir son œuvre de feu illuminant la Bretagne. Ce faisant, tous les petits morceaux de ciel découpés, tombèrent des plis de la robe de Dieu, et atterrirent sur les landes bretonnes. Un énorme nuage de vapeur couvrit toute la région, car les parcelles de ciels, tombant dans les fleurs de flammes , s’évaporaient .
Mais ce que le diable n’avait pas prévu, c’est qu’autour des chapelles, et des calvaires les habitants désherbaient, et que sur les coteaux abruptes où nul ne vivait, les ajoncs et les genets n’avaient pu prendre racine .Alors, on vit pousser autour des calvaires, et des chapelles de granit, de splendides plantes, qui bientôt fleurirent du bleu le plus profond, en boules nombreuses et denses. Dieu venait de faire naître les hortensias de Bretagne . Et sur les coteaux abruptes, et les orées de forêt, les mauves et roses de l’horizon du ciel, poussèrent en bruyères parfumées. Et c’est ainsi que le diable, se croyant plus malin que Dieu, dut renoncer à jamais à la fière Bretagne, toute fleurie des couleurs de l’enfer et des cieux.
Photos prises sur le web Ha oui, j’allais oublier, quelques petits morceaux de nuage cotonneux, tombant dans les champs des paysans , poussèrent aussi, tout en boules blanches et cotonneuses, et c’est ainsi, que fleurirent les premiers choux fleur de Bretagne. PPS et texte: Nola Photos prises sur le web Musique :Enez Bonno Didier Squiban
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