Le début de la Révolution culturelle Pour réduire ses adversaires au sein du P.C.C., Mao multiplie entre 1962 et 1966 les initiatives qui préparent au grand affrontement avec le parti que sera la Révolution culturelle. En mai 1964 paraît la première édition des citations du président Mao (Petit Livre rouge) dont Lin Biao se sert aussitôt pour développer dans l’armée le culte de Mao. Le 17 mars 1966, devant le Bureau politique, Mao propose de déclencher contre les intellectuels une révolution culturelle.
En avril est constitué par le Bureau politique le petit groupe de la Révolution culturelle avec Jiang Qing, Chen Boda, Kang Sheng. Leur rôle est de traquer les éléments « bourgeois » dans le parti, l’armée, le gouvernement. Mao se retire alors à Hangzhou tandis que la Chine commence à connaître une agitation de plus en plus vive. Tout commence le 1er juin Ce jour-là, les étudiants se mobilisent à la suite de la lecture d’une affiche murale, placardée à l’université de Beida, à Pékin, par une enseignante en philosophie. L’un des passages du texte engagent les jeunes à « briser tous les contrôles et les maléfiques complots des révisionnistes, résolument, radicalement, totalement, complètement. »
Dans les semaines qui suivent, les lieux d’enseignement sont désertés et la jeunesse s’organise en gardes rouges. Dès le 26 juillet, le Parti communiste ferme les écoles et les universités pour une durée indéterminée. 50 millions d’adolescents se mettent en marche contre tous les pouvoirs afin de concrétiser le slogan de Mao Zedong : »On a raison de se révolter. »
Au nom du « Petit Livre rouge », le recueil des pensées de Mao, les gardes rouges humilient, battent et torturent les enseignants, les écrivains, les cadres politiques des provinces et tous les adversaires au Parti communiste. Ils forcent leurs victimes à faire d’interminables et épuisantes séances d’autocritique. Ils maltraitent tellement ces hommes et ces femmes que certains préfèrent se suicider. Ainsi le célèbre écrivain Lao She choisira la mort plutôt que le supplice.
Les gardes rouges s’en prennent également à tous les symboles de la culture, incendiant bibliothèques et musées. Ce vent de folie provoque dans les villes une psychose mais peu de résistance. En effet, les gardes rouges ont l’appui du « Grand Timonier », comme Mao se fait appeler. A la fin de 1966, la jeunesse a réussi à renverser l’ordre établi.
En 1967, des clans se forment. Les jeunes qui ont pris le contrôlent des villes se divisent. A Canton, durant l’été, un affrontement en deux factions provoque 900 morts. Le pouvoir central commence à s’effrayer de ce mouvement trop radical qu’il a lui-même engendré. Il envoie l’armée pour rétablir l’ordre. L’anarchie règne alors dans tout le pays. C’est une véritable guerre civile qui s’instaure entre une jeunesse fanatisée et les dirigeants de Pékin, bien incapables d’endiguer le processus.
En 1968, dans les universités réouvertes, des équipes de propagation de la pensée de Mao Zedong, ramènent à la soumission politique les adolescents qui sont allés bien trop loin. Pendant l’hiver, les gardes rouges sont dissous et 20 millions de jeunes sont arrêtés et envoyés dans des camps de rééducation politique ou des institutions punitives. La reprise de certaines villes par l’armée se transforme en véritable boucherie. Dans le sud de la Chine, les combats sont très violents. A Wuzhou, des bombardements au napalm détruisent la ville et font des milliers de victimes.
Il faut hommes pour reconquérir Guilin. En été, tout le Sichuan connaît des combats meurtriers et les gardes rouges sont massacrés. Après avoir exalté la jeunesse, Mao Zedong l’a fait massacrer. L’anéantissement des fers de lance de la Révolution culturelle produit une nouvelle génération meurtrit et désemparée. Cette période sanglante a déstructuré pour longtemps la société chinoise.
Entre 1949 et 1976, année de la mort de Mao Zedong, des camps de travaux forcés sont éparpillés dans tout le pays. En détruisant la personnalité de chaque individu, ce système vise à créer un « homme nouveau ». Dès 1949, un millier de prisonniers insurgés sont enterrés vivants. Dans le Shanxi, en 1951, une dizaine d’hommes sont décapités et leur foie arraché. Pendant la famine de , les camps se transforment en mouroir. 3 à 4 millions de personnes y meurent de faim. La dernière grande vague de répression, après le printemps de Pékin, en 1989, a conduit à plus de arrestations.
1956 : Les Cent Fleurs Au printemps, Zhu Enlai lance un nouveau slogan : »Que cent fleurs s’épanouissent, que cent écoles rivalisent ». Il s’agit de séduire les intellectuels, assez réservés face au régime, en favorisant le débat littéraire et artistique. Le mouvement donne lieu à une sévère critique des dirigeants. Il retombe alors aussitôt. : Le Grand Bond en avant Dès 1956, Mao s’inquiète de l’écart entre les villes et les campagnes. Il proclame qu’il est que la Chine « marche sur deux jambes » (industrie et agriculture). Il organise dans les campagnes la mis en place de « communes populaires » dans lesquels le travail est réparti en brigades et où sont construits des petits hauts-fourneaux à moindre prix. On passe à la collectivisation de la vie privée. Cette politique agricole aura comme conséquence une famine sans précédent.