Mikheil (Nikolozis dze) Saakachvili
Eduard shevardnadze
Après 1989, la disparition de l'URSS a permis la création de trois nouveaux États (l'Arménie, la Géorgie et l'Azerbaïdjan), anciennes républiques soviétiques, alors que les six républiques dites « autonomes » de Ciscaucasie sont restées au sein de la Fédération de Russie. Les trois nouveaux États indépendants ont été confrontés à de graves difficultés économiques et déchirés par de multiples conflits : l'Arménie et l'Azerbaïdjan se disputent le Haut-Karabakh, alors que la Géorgie doit faire face au séparatisme en Abkhazie, ainsi qu'en Ossétie du Sud et en Adjarie.1989URSSArménieGéorgieAzerbaïdjanHaut-Karabakh AbkhazieOssétie du SudAdjarie Peu de temps avant la dislocation de l'Union soviétique en 1991, un mouvement d'indépendance se forme en Tchétchénie, alors que la Russie refuse d'accepter toute sécession. Le général Djohar Doudaev, ancien pilote de chasse de l’Armée rouge, prend le pouvoir à la suite d'un coup d'État mené le 5 septembre par un « Comité exécutif du Congrès national tchétchène ». Le discours anti-communiste, nationaliste et social de Doudaev s'oriente vite vers un discours de libération nationale et religieuse avec une référence historique forte, ce qui enflamme les masses. L'indépendance est déclarée le 2 novembre Doudaev devient vite le symbole de la lutte pour l’émancipation visée par les insurrections de Chamil au XIX e siècle. L'Ingouchie se sépare de la Tchétchénie rebelle le 4 juin 1992, en affirmant son attachement au centre fédéral.1991TchétchénieRussieDjohar Doudaev2 novembre1991XIX e siècleIngouchie4 juin1992 Sous différents prétextes, deux guerres sanglantes et destructrices entre la Tchétchénie et la Russie éclatent en et en TchétchénieRussie
Les richesses en hydrocarbures ne constituent pas le seul enjeu du nouveau « Grand jeu » entre puissances pour le contrôle des marges méridionales de l'ancienne URSS. Une des raisons pour lesquelles la Russie a fait la guerre en Tchétchénie est de conserver son influence dans l'ensemble du Caucase. Cette stratégie a en partie échoué avec la défaite russe de 1996, qui a démontré la faiblesse de l'armée russe. Malgré les oppositions de Moscou, Aslan Maskhadov est reçu à Tbilissi en août 1997 et à deux reprises à Bakou pour discuter d'une coopération pancaucasienne.Russie1996 MoscouAslan MaskhadovTbilissi1997Bakou La région acquiert vite une plus grande importance dans la pensée stratégique américaine. Le politologue américain Zbigniew Brzezinski met l'accent sur l'Azerbaïdjan et l'Ukraine comme « verrous » du continent eurasien. Dans la même veine, des programmes de coopération européens visent à désenclaver le Caucase et l'Asie centrale et à les relier aux marchés européens. Le TRACECA est un vaste programme institutionnalisé par plus de trente-deux États et treize organisations internationales, qui vise au rétablissement de la route de la soie. Le GUAM, une alliance souvent présentée comme une CEI alternative regroupant la Géorgie, l'Ukraine, l'Azerbaïdjan et la Moldavie, est fondée en 1997 sous les auspices des États-Unis.américaineZbigniew BrzezinskiAzerbaïdjanUkrainecontinent eurasienroute de la soieGUAMCEIGéorgieUkraineAzerbaïdjanMoldavie1997États-Unis Cet engagement accru des Américains et des Européens et le reflux russe ont des implications sur les orientations politiques des États du Sud caucasien. L'Azerbaïdjan envisage, en janvier 1999, d'abriter des bases de l'OTAN. En Géorgie, les accords sur la présence militaire russe sont progressivement dénoncés alors que les accords de coopération militaire avec les pays de l'OTAN se multiplient. Forte de ce soutien, la position géorgienne face au conflit tchétchène évolue rapidement : c'est aujourd'hui le seul pays de la région à avoir accordé le statut de réfugiés aux civils fuyant les combats.Européens1999OTANréfugiés
Le conflit qui oppose la Russie à la Géorgie dans la province séparatiste d'Ossétie du Sud s'est mué en véritable guerre samedi 9 août, alors que s'ouvrait un nouveau front en Abkhazie. L'incertitude persiste sur le nombre de victimes. L'Union européenne a souligné que "la poursuite des actions militaires" affecterait sa relation avec la Russie dans une déclaration commune samedi. La Maison Blanche a mis en garde dimanche la Russie contre le risque de conséquences "importantes" qu'auraient sur les relations avec les Etats-Unis la poursuite d'une "escalade disproportionnée et dangereuse" de la part de la Russie dans le conflit avec la Géorgie.
Le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner a quitté Paris, dimanche 10 août, pour Tbilissi et Moscou en mission de médiation, alors que la France assure la présidence tournante de l'Union européenne Il doit présenter un plan en trois points : respect de l'intégrité territoriale de la Géorgie, cessation immédiate des hostilités et rétablissement de la situation qui prévalait antérieurement sur le terrain.