Impressionnisme: dégager l’essentiel La photographie, découverte au XIXème siècle, remet en question le rôle de la peinture. Les jeunes peintres, dont Claude Monet, essayent de trouver une nouvelle tâche pour l’art: ils vont s’intéresser à la lumière et au changement que la lumière qui change opère sur l’apparence des paysages et des objets. Pour ce faire, ils sortent en plein air, où ces changements sont les plus évidents, et peignent rapidement et en série des peintures rappelant les esquisses, où les traits sont apparents et les couleurs pures, se mélangeant optiquement sur la toile. La photographie découverte en 1838 et consacrée par l’exposition universelle de 1867 (la théorie de Newton, et les couleurs du spectre visible, sont dorénavant connus du grand public) Les thèmes favoris sont les grandes surfaces d’eau, mais aussi les paysages urbains, modernes et mondains.
L’Impressionnisme (de la première exposition en 1874 à la dernière, huitième, en 1886): le groupe Le nom d’ « Impressionnistes » s’attache à Claude Monet, Camille Pissaro, Alfred Sisley, Auguste Renoir, Berthe Morisot (ensuite l’américaine Mary Cassat). D’autres artistes sont associés au mouvement, mais s’en distancient chacun de sa façon: Édouard Manet, Edgar Degas, Paul Cézanne. Le mouvement impressionniste ne dure « officiellement » que 12 ans, de la première exposition du groupe en 1874, jusqu’à la dernière, huitième, en 1886. Avant la fin du siècle, l’impressionnisme gagne une vaste audience parmi les artistes et le public, mais de ce fait, cesse d’être un mouvement d’avant-garde: dorénavant, une autre peinture va occuper le devant de la scène: l’impressionnisme laisse la place au post-impressionnisme.
4-5 Le post-impressionnisme Georges Seurat (1859-1891) Paul Cézanne (1839-1906) Vincent Van Gogh (1853-1890) Paul Gauguin (1848-1903) Henri de Toulouse Lautrec (1864-1901)
Le Postimpressionnisme: le terme Toute peinture d’importance après 1880, se rapporte plus spécifiquement au groupe d’artistes qui tous passèrent par la phase impressionniste, en adoptèrent les principes, puis, insatisfait de sa portée, portèrent leur recherches plus loin. Ces peintres, dont Georges Seurat, Paul Cézanne, Vincent Van Gogh, Paul Gauguin, Henri de Toulouse Lautrec pour ne citer qu’eux, vont évoluer dans des directions différentes. La peinture postimpressionniste n’est donc pas un style homogène, reconnaissable comme l’impressionnisme. Nous allons aujourd’hui commencer notre étude des peintres postimpressionnistes par Georges Seurat, voir quelle direction prend son œuvre, puis, dans les semaines qui suivent nous allons voir quelles ont été les directions prises par les autres…
4-9-1 Le post-impressionnisme Georges Seurat (1859-1891) Paul Cézanne (1839-1906) Vincent Van Gogh (1853-1890) Paul Gauguin (1848-1903) Henri de Toulouse Lautrec (1864-1901)
Georges Seurat (1859-1891) Georges Seurat (1859-1891), le premier des peintres postimpressionnistes dont on va parler, pendant sa courte carrière arrêtée par sa mort à l’âge de 32 ans, se consacra à un petit nombre d’œuvres de très grandes dimensions pour lesquelles il avait préalablement exécuté un grand nombre d’études préliminaires. Voyons un de ses premiers grand tableau, La baignade à Asnières (1883/84): Claude Monet (1840-1926) Georges Seurat, La baignade à Asnières (1883/84)
Georges Seurat, La baignade à Asnières (1883/84)
Georges Seurat, La baignade à Asnières (1883/84)
Georges Seurat, La baignade à Asnières (1883/84) Si le sujet de cette toile, une scène de loisir, est d’un genre très populaire dans l’époque impressionniste, la technique de Seurat, couvrant la surface de la toile de petites taches de couleurs pure de façon systématique et impersonnelle, ne relève plus d’une « impression prise sur le vif ». Georges Seurat, La baignade à Asnières (1883/84)
Le divisionnisme ou le pointillisme La technique de Seurat, couvrant la surface de la toile de petites taches de couleurs pure de façon systématique et impersonnelle, qui vont se mélanger optiquement dans l’œil de l’observateur révèle l’importance que ce peintre accorde à la méthode et à la théorie comme base de sa peinture: ce procédé va être appelé Pointillisme ou Divisionnisme. Seurat, La Tour Eiffel, 1889 Seurat, La Tour Eiffel, 1889
Son chef d’œuvre: Un dimanche après-midi à la Grande Jatte, 1884/86
Les couleurs pures, brillantes et l’effet scintillant et translucide de ses toiles, sa beauté intemporelle a dû plaire à Seurat, et l’emmène lui aussi à affirmer l’autonomie de sa peinture: sa Grande Jatte n’est plus une plage ordinaire, mais une scène de calme beauté intemporelle, et montre une dimension spirituelle et transcendante de l’œuvre de Seurat. Un dimanche après-midi à la Grande Jatte, 1884/86
La surface de la toile: La parade 1887/88 Alors que le peu de modelé et de profondeur de champ dans sa Parade, les figures soit de face soit de profil (rappelant le hiératisme de l’art égyptien), réaffirme la surface de la toile… le tableau organisé en coordonnées cartésiennes La surface de la toile: La parade 1887/88
La parade, 1887/88
Les poseuses, 1888, est un exercice de style, voyez l’auto-citation au mur…
D’autres oeuvres de Seurat: Le Chahut (1889-90), Le Cirque (1890-91), reprennent, aussi à sa façon, ces autres thèmes chers aux impressionnistes: lieux d’amusement et du plaisir: le cabarte, le cirque…
Autres peintres pointillistes… La carrière de Georges Seurat fut interrompu par sa mort prématurée en 1891. Ce procédé fut continué par un autre peintre pointilliste, Paul Signac, alors que d’autres peintres impressionnistes et postimpressionnistes s’essayent à la méthode, tel Camille Pissarro, Vincent Van Gogh, Paul Gauguin, puis aussi Matisse…
Paul Signac, Le petit déjeuner, 1885
Paul Signac, La Seine à Herblay, 1889
Signac, Le Palais des Papes, Avignon, 1900 Paul Signac va à nouveau élargir les taches de couleurs mais aussi les libérer du modèle, ces couleurs ne sont plus forcément les vrais couleurs du paysage vu… Signac, Le Palais des Papes, Avignon, 1900
Paul Signac, Portrait de Félix Fénéon
D’autres peintres impressionnistes et postimpressionnistes s’essayent à la méthode, tel le peintre impressionniste Camille Pissarro (1892)…
..ou Van Gogh, Boulevard de Clichy , 1887
…ou Matisse (Luxe, calme et volupté, 1904-1905) qui va, nous allons le voir, pousser plus loin, avec le fauvisme, cette émancipation des couleurs annoncée par Signac.
Le pointillisme (ou divisionnisme) de Seurat La technique de Seurat, couvrant la surface de la toile de petites taches de couleurs pure de façon systématique et impersonnelle, qui se mélangent optiquement dans l’œil de l’observateur va être appelé Pointillisme ou Divisionnisme. Un dimanche après midi à la grande Jatte, peinte en 1883/84 par Seurat, s’il reprend le thème typique des impressionnistes (bord de l’eau, plaisirs mondains), ainsi que les couleurs brillantes, ne relève plus d’une « impression prise sur le vif », mais d’un long et méthodique travail d’atelier. Seurat, lui aussi, affirme la surface et l’autonomie de la toile (peu de modelé et profondeur de champ, l’impression de stabilité intemporelle de sa grande Jatte confirment une dimension spirituelle et transcendante de son œuvre). D’autres peintres vont s’essayer à la méthode, tel Paul Signac, Camille Pissaro, ou bien Van Gogh, Gauguin…
Son chef d’œuvre: Un dimanche après-midi à la Grande Jatte, 1884/86
Signac, Le Palais des Papes, Avignon, 1900 Paul Signac va à nouveau élargir les taches de couleurs mais aussi les libérer du modèle, ces couleurs ne sont plus forcément les vrais couleurs du paysage vu… Signac, Le Palais des Papes, Avignon, 1900