Constat global pour actions locales NASA/NOAA Jean-Paul MOTTIER
Relever de multiples défis pour nous et nos enfants! Premier défi Compte tenu des capacités intrinsèques de la terre et des limites physiques de celle-ci, la croissance démographique, combinée à l’augmentation de la consommation individuelle, suscite réflexions et inquiétudes grandissantes (confère l’indicateur d’empreinte écologique mis au point par Mathis Vackernagel et William Rees qui ramène la consommation énergétique d’un individu – alimentation, transport, logement, habillement – à une surface énergétique équivalente qu’il est nécessaire de disposer pour répondre aux besoins énergétiques, en supposant que ceux-ci soient couverts par des ressources et des énergies renouvelables). Second défi Pour Thomas Malthus (Essai sur le principe de population,1789), la population a spontanément tendance à croître selon une progression géométrique alors que la production agricole s’effectue selon une progression arithmétique. En prolongeant les tendances sur le long terme, ces deux dynamiques apparaissent incompatibles entre-elles. Thomas Malthus en déduit que l’humanité devrait connaître des périodes de famines et une paupérisation croissante conduisant la population mondiale à s’ajuster, tant bien que mal, au rythme de progression des ressources agricoles disponibles (tension sur les ressources alimentaires, baisse de la natalité, décroissance des flux de bien-être, état stationnaire). Certains cercles de réflexion considèrent que le raisonnement de Malthus peut être appliqué et étendu aux ressources énergétiques non renouvelables (charbon, pétrole, gaz naturel, uranium) dont certaines risquent de s’épuiser face à l’augmentation de la demande mondiale (réserves prouvées). Par ailleurs, d’autres experts admettent que les activités humaines engendrent des dysfonctionnements et des déséquilibres sur l’environnement qui menacent certains cycles naturels (gaz à effet de serre et changement climatique). Ces déséquilibres pourraient entraîner des tensions sur le marché des ressources naturelles (eau douce, sol à vocation agricole, forêt, biodiversité). Ces ruptures brutales et ces pénuries risquent d’hypothéquer l’avenir, elles pourraient compromettre l’évolution du monde vivant sur la terre, y compris l’espèce humaine. Aux yeux des adeptes du principe de précaution, la planète constitue un capital naturel critique dont la capacité n’est pas extensible à l’infini : 10 milliards d’êtres humains ne pourront pas vivre sur la terre avec le même mode de vie que celui des quelque 750 millions d’habitants actuels des pays industrialisés. Troisième défi La cohésion sociale est un élément nécessaire et indispensable à la stabilité sociale (le vivre ensemble). Les écarts grandissant entre les situations économiques des ménages sont porteurs de conflits potentiels. La pression de l’immigration autant que les tragédies lointaines rendent le sujet sensible en Europe. La fracture économique Nord-Sud est également ressentie comme un facteur d’instabilité, à l’échelle planétaire. Ainsi que le rappelle la Déclaration de Rio, la guerre exerce une action intrinsèquement destructrice sur le développement.
Constat :évolution des concentrations de CO2 et des températures au cours des temps géologiques Différentiel de température en °C Concentration de CO2 en ppmv L’effet de serre est un phénomène naturel, pourquoi en parle-t-on aujourd’hui ? Qu’est-ce qui a changé ? Ce qui est différent, c’est l’ampleur et la rapidité du phénomène. La température de l’atmosphère a varié au cours des âges suite à divers phénomènes physiques notamment liées aux variations de la rotation de la terre autour du soleil. Sur cette courbe qui représente l’évolution des concentrations en CO2 et des températures de l’atmosphère depuis 150.000 ans avant notre ère, on constate une corrélation forte entre ces deux variables. C’est cette corrélation mise en évidence par l’analyse de carottes de glace de l’Antarctique qui a déclenché la prise de conscience de l’effet de serre. Plusieurs modèles existants permettent d’expliquer, sur longue période, les variations de température par les évolutions de concentrations de CO2, et ainsi d’induire une relation de cause à effet. Le graphique présente ensuite l’augmentation de la teneur en CO2 prévisible dans ce XXIe siècle et l’augmentation de température à en attendre. Nous nous trouvons maintenant confrontés à une situation d’une ampleur et d’une rapidité que la terre n’a jamais connue. La biosphère est un système qui évolue. Les grands cycles bio-géochimiques vont être modifiés sous l’effet des émissions humaines, notamment le cycle du carbone. La reconstitution des « archives climatiques » porte maintenant sur plus de 800.000 ans. La compréhension du climat s’affine. Mais il faut comprendre qu’il s’agit là encore d’une science jeune et en constante évolution. Les diagnostics évolueront donc. Mais il faut agir sans attendre, on ne peut se livrer à des expériences sur les conditions mêmes d’habitabilité de la planète. Le principe de précaution soit d’imposer. Les concentrations sur le graphique sont exprimées en ppmv : parties par million volumique : 300 ppmv = 0,3 moles de CO2 pour 1000 moles de gaz atmosphérique. Source :M. Lorius, Laboratoire de glaciologie et de géophysique de Grenoble, 1990. Source : C. Lorius, LGGG-CNRS
Augmentation des températures sans précédent sur le dernier millénaire
Projection de l'augmentation des températures vers 2085 (moyenne : +3,1°C).
Scénarios GIEC de réchauffement du climat augmentation de la température moyenne à la surface du Globe 5,8 °C 1,4 °C
Augmentation des précipitations (projection vers 2071 Augmentation des précipitations (projection vers 2071. Source IPCC/SRESA2) (Source: http://www.climat.be/fr/milieu.html) On va vers une radicalisation des précipitations (plus de pluie là où il pleut déjà, plus sec là où il fait déjà plus sec) et une augmentation générale de la température des continents avec un réchauffement très net du pôle Nord.
Nombre de jours avec de la neige à 1500m dans les Alpes Scénario optimiste Présent 2050 Comme ministre du tourisme, je constate que la pratique du ski sera profondément bouleversée. Sur ce schéma du massif alpin, vous voyez apparaître en bleu, clair ou foncé, les secteurs qui connaissent plus de 140 jours d'enneigement par an à 1500 m. Vous constaterez comme moi que de nombreuses stations perdront plus d'un mois d'enneigement à l'horizon 2050. (Source: Marc Gillet, ONERC)
L’évolution des glaciers continentaux 1850 1960 La majorité des glaciers de la planète ont vu leur taille diminuer fortement depuis les années 1860-1900 (M. Gillet) Le glacier de l’Argentière (Alpes)
Modification des aires de répartition des végétaux
Les émissions de gaz à effet de serre en France (Source: Pierre Radanne)
Évolution des émissions par grands secteurs (Source: Pierre Radanne)
Découvertes annuelles de gaz depuis 1900, et comparaison avec les découvertes annuelles de pétrole Source Exxon Mobil, 2002 (Source: http://www.manicore.com/documentation/reserve.html) Si nous combinons les découvertes à la baisse, avec un taux de "jaillissement naturel" déjà très élevé, nous constatons que le gaz ne permet donc pas autant cette "réserve d'optimisme pour l'avenir" que le pétrole nous a offert, avec la réévaluation constante des réserves malgré une quasi-absence de découverte de nouveaux réservoirs. Il reste la question des hydrates de méthane, mais qui est pour l'heure extrêmement spéculative.
Production mondiale de pétrole en millions de barils/jour La courbe indique la production réelle jusqu'en 2002, puis des extrapolations diverses selon les sources : La courbe ASPO représente la production maximale possible selon cette association. "ASPO" signifie Association for the Study of Peak Oil, qui regroupe des géologues pétroliers à la retraite, des experts professionnellement actifs, et qui organise un séminaire annuel sur la question des réserves pétrolières restantes (voir leur site Internet pour précisions). "Shell" se réfère bien sûr à la compagnie du même nom ; il s'agit là aussi d'une courbe donnant la production maximale possible selon cette société, qui pense donc que le début du pic (en fait un plateau) devrait intervenir vers 2025 ; c'est aussi la date approximative indiquée dans le rapport annuel 2003 de Total, "AIE" signifie "Agence Internationale de l'Energie", et la courbe montrée porte sur une prévision de consommation, non sur une prévision de production. Ce graphique montre clairement que la prévision de demande par cette agence ne correspond pas aux possibilités de production selon de nombreux experts pétroliers. Source : Total, 2004 (Source: http://www.manicore.com/documentation/reserve.html)
Evolution de la population mondiale depuis le néolithique Source : musée de l'Homme La consommation d’énergie croît puisqu'il y a de plus en plus de monde sur notre planète. Par contre il est intéressant de noter que la croissance démographique mondiale connaît, si on la regarde sur une longue période, un point anguleux - c'est-à-dire une évolution bien plus rapide que celle d'une exponentielle - précisément au moment où l'homme a découvert l'énergie fossile, c'est-à-dire l'énergie concentrée. Qu'est-ce à dire ? Que beaucoup d'hommes peut signifier beaucoup d'énergie consommée, mais aussi le contraire : beaucoup d'énergie disponible permet de faire vivre beaucoup d'hommes. L'abondance de notre espèce à la surface du globe ne serait alors pas plus durable que la civilisation de l'énergie abondante. A méditer ! (http://www.manicore.com/documentation/articles/palais_mai2001.html)
Poids démographique en 2025 Europe 6% États-unis 4% Asie Pacifique 58% Premier défi Compte tenu des capacités intrinsèques de la terre et des limites physiques de celle-ci, la croissance démographique, combinée à l’augmentation de la consommation individuelle, suscite réflexions et inquiétudes grandissantes (confère l’indicateur d’empreinte écologique mis au point par Mathis Vackernagel et William Rees qui ramène la consommation énergétique d’un individu – alimentation, transport, logement, habillement – à une surface énergétique équivalente qu’il est nécessaire de disposer pour répondre aux besoins énergétiques, en supposant que ceux-ci soient couverts par des ressources et des énergies renouvelables). Second défi Pour Thomas Malthus (Essai sur le principe de population,1789), la population a spontanément tendance à croître selon une progression géométrique alors que la production agricole s’effectue selon une progression arithmétique. En prolongeant les tendances sur le long terme, ces deux dynamiques apparaissent incompatibles entre-elles. Thomas Malthus en déduit que l’humanité devrait connaître des périodes de famines et une paupérisation croissante conduisant la population mondiale à s’ajuster, tant bien que mal, au rythme de progression des ressources agricoles disponibles (tension sur les ressources alimentaires, baisse de la natalité, décroissance des flux de bien-être, état stationnaire). Certains cercles de réflexion considèrent que le raisonnement de Malthus peut être appliqué et étendu aux ressources énergétiques non renouvelables (charbon, pétrole, gaz naturel, uranium) dont certaines risquent de s’épuiser face à l’augmentation de la demande mondiale (réserves prouvées). Par ailleurs, d’autres experts admettent que les activités humaines engendrent des dysfonctionnements et des déséquilibres sur l’environnement qui menacent certains cycles naturels (gaz à effet de serre et changement climatique). Ces déséquilibres pourraient entraîner des tensions sur le marché des ressources naturelles (eau douce, sol à vocation agricole, forêt, biodiversité). Ces ruptures brutales et ces pénuries risquent d’hypothéquer l’avenir, elles pourraient compromettre l’évolution du monde vivant sur la terre, y compris l’espèce humaine. Aux yeux des adeptes du principe de précaution, la planète constitue un capital naturel critique dont la capacité n’est pas extensible à l’infini : 10 milliards d’êtres humains ne pourront pas vivre sur la terre avec le même mode de vie que celui des quelque 750 millions d’habitants actuels des pays industrialisés. Troisième défi La cohésion sociale est un élément nécessaire et indispensable à la stabilité sociale (le vivre ensemble). Les écarts grandissant entre les situations économiques des ménages sont porteurs de conflits potentiels. La pression de l’immigration autant que les tragédies lointaines rendent le sujet sensible en Europe. La fracture économique Nord-Sud est également ressentie comme un facteur d’instabilité, à l’échelle planétaire. Ainsi que le rappelle la Déclaration de Rio, la guerre exerce une action intrinsèquement destructrice sur le développement. 95% de l’accroissement démographique se fera dans les pays en développement.
Avoir la « Développement Durable attitude » Lutte contre le changement climatique et protection de l’atmosphère Préservation de la biodiversité, protection des milieux et des ressources Cohésion sociale et solidarité entre territoires et entre générations Emploi et dynamique de développement suivant des modes de production et de consommation responsables Épanouissement humain et accès à tous à une bonne qualité de vie.