Marguerite Duras: Vie et oeuvre Sabirova Nathalie 201fl
Marguerite Duras, (Marguerite Germaine Marie Donnadieu) est née en 1914 en Indochine où ses parents étaient enseignants, Marguerite Donnadieu grande en Asie du Sud Est, à l'exception de deux années lors desquelles elle habite en France près de la ville de Duras, qui lui prêtera son pseudonyme. En 1932, elle part seule pour Paris et est admise à la Sorbonne. En 1935, elle est embauchée au ministère des Colonies où elle écrit sous le nom de Marie Donnadieu un texte de propagande qui justifie la présence coloniale française en Asie.
À partir de 1943, date de la publication de son premier roman, Les impudents, elle devient membre de la Résistance au sein d'une cellule dont le chef, Morland, sera plus tard connu sous son vrai nom de François Mitterrand. En automne 1944, elle rejoint également le Parti Communiste. L'année 1950 elle publie Un barrage contre le Pacifique, roman autobiographique sur l'Indochine, sa mère et son enfance mais également une prise de position politique qui contre le système colonial, et dont René Clément tirera un film en 1958.
Duras utilise un style moderniste, avec par exemple Le squale (1955) et Moderato cantabile (1958) qui seront loués pour leur style fait presque entièrement de dialogues tournant autour de non-dits. En 1959, lorsque le cinéaste Alain Resnais lui demande d'écrire le scénario d'un de ses films, Duras compose l'un des films les plus marquants de l'histoire du cinéma, Hiroshima, mon amour, récit de l'histoire d'amour d'une actrice française et d'un architecte japonais sur fond de la 2ème Guerre Mondiale.
Se reconnaissant dans la révolution de mai 68, elle écrit Détruire, dit-elle (1967), mettant aux prises le désir et les conventions sociales et Nathalie Granger (1972), roman féministe qui relie la violence et la frustration des jeunes. Dans les années 80 Dumas continue à écrire et réaliser un grand nombre de romans et de films. L'Eden cinéma (1977) reprend ainsi un de ses exercices favoris, la répétition de thèmes ou d'intrigues d'une ancienne oeuvre.
Son plus grand succès populaire arrive en 1984 à l'âge de soixante-dix ans avec L'amant est la somme de toute l'œuvre de Duras, un récit d'amour et de passion, un retour aux thèmes biographiques et asiatiques de ses précédents romans, une narration minimaliste. Le roman sera récompensé du prix Goncourt, et sera porté à l'écran par Jean-Jacques Annaud. La santé de Duras devient pire déjà à cette époque, surtout à cause de sa forte consommation d'alcools. Elle continue à écrire jusqu'à sa mort, le 3 mars 1996.
Ses œuvres Pionnière du nouveau roman, elle écrit dans les années 60 des œuvres dans lesquelles les éléments formels sont réduits au minimum, les protagonistes insaisissables, l'intrigue remplacée par une succession de détails, et dont les traits essentiels sont les silences et les hésitations.
Romans et récits Les Impudents, 1943. La Vie tranquille, 1944. Un barrage contre le Pacifique, 1950. Le Marin de Gibraltar, 1952. Les Petits Chevaux de Tarquinia, 1953. Des journées entières dans les arbres, 1954. Le Square,1955. Moderato cantabile, 1958. Dix heures et demie du soir en été, 1960. L'Après-midi de Monsieur Andesmas 1962. Le Ravissement de Lol V. Stein, 1964. Le Vice-Consul, 1966. L'Amante anglaise, 1967. Détruire, dit-elle, 1969. Abahn Sabana David, 1970.
Ah ! Ernesto, 1971. L'Amour, 1972. Vera Baxter ou les Plages de l'Atlantique. L'Homme assis dans le couloir, 1980. L'Homme atlantique, 1982. La Maladie de la mort, 1982. L'Amant, 1984. La Douleur, 1985. Les Yeux bleus, cheveux noirs, 1986. La Pute de la côte normande, 1986. Emily L., 1987. La Pluie d'été, 1990. L'Amant de la Chine du Nord, 1991. Yann Andréa Steiner, 1992. Écrire, 1993.
Théâtre Les Viaducs de la Seine-et-Oise, 1959. Miracle en Alabama, de William Gibson, 1963. L'Amante anglaise, 1968. India Song, 1973. L'Éden Cinéma, 1977. Agatha, 1981. Savannah Bay, 1982 La Musica deuxième, 1985. Le Théâtre de l’amante anglaise, 1991.
Cinéma 1960 : Hiroshima mon amour. 1966 : La Musica 1969 : Détruire, dit-elle 1971 : Jaune le soleil 1972 : Nathalie Granger 1974 : La Femme du Gange 1975 : India Song 1976 : Des journées entières dans les arbres 1976 : Son nom de Venise dans Calcutta désert 1977 : Le Camion 1977 : Baxter, Vera Baxter 1978 : Le Navire Night 1981 : Agatha et les lectures illimitées 1981 : L'Homme atlantique 1982 : Dialogue de Rome 1985 : Les Enfants
Citations Il reste toujours quelque chose de l’enfance, toujours... (Des journées dans les arbres) C’est une merveille d’ignorer l’avenir. (Des journées dans les arbres) Même la guerre est quotidienne. (Des journées dans les arbres) Écrire, c’est aussi ne pas parler. C’est se taire. C’est hurler sans bruit. (Écrire) Il faut éviter de penser à ces difficultés que présente le monde, quelquefois. Sans ça, il deviendrait tout à fait irrespirable. (Hiroshima mon amour)
La Pluie d’été À la fin de sa vie, Marguerite Duras revisite dans La Pluie d’été tous les grands thèmes de son œuvre. Servie par une distribution inspirée, cette version privilégie l’humanité des personnages. C’est un récit d’apprentissage : comment un enfant issu d’un milieu défavorisé va s’émanciper. Comment un enfant sans culture va inventer une forme de connaissance singulière. Le génie de Duras est de créer une langue très orale, populaire, du «mauvais français». À travers ces mots simples, les personnages sont traversés par des questions vertigineuses: l’amour et la folie, la puissance du désir, la déchéance sociale et la guerre, la transmission et la création...
La présentation est préparée par Natalia Sabirova, étudiante de 2e année, l’Université pédagogique de la ville de Moscou