Léopold Ier Léopold Ier (duc de Saxe, prince de Saxe-Cobourg-Gotha), premier roi des Belges, est né le16 décembre 1790 à Cobourg (capitale du duché de Saxe-Cobourg, aujourd'hui en Bavière) et est mort le 10 décembre 1865 à 11 h 45 au palais de Laeken(Bruxelles) en Belgique. Proche parent des souverains russes, à 5 ans, le jeune Léopold est nommé colonel du Régiment Izmaïlovski en Russie, et, à 12 ans, il devient général. Il épouse le 2 mai 1816 la princesse de Galles Charlotte, héritière du trône de Grande-Bretagne et d'Irlande, dont il sera d'ailleurs profondément épris. Cependant, après avoir donné naissance le 5 novembre à un fils mort-né, la princesse meurt le 6 novembre 1817 à l'âge de 21 ans. Le prince en restera toute sa vie inconsolable. En 1818, il remarie sa sœur Victoria, veuve depuis quatre ans au duc de Kent, frère cadet du Prince-Régent. Il devient ainsi un des principaux conseillers de sa nièce, la future reine Victoria. Il refuse en 1830 la couronne de Grèce, pays qu'il juge trop instable et trop éloigné du centre de l'Europe. En Belgique, le Congrès national a proclamé l'indépendance, le 4 octobre 1830, lors de la révolution contre les Pays-Bas. Le Congrès belge propose alors à Léopold de devenir roi des Belges, qui le connait pour son passé militaire (il s'est battu contre Napoléon). Roi officiellement depuis le 26 juin 1831, il prête serment à Bruxelles le 21 juillet suivant.
Le 2 août 1831, il apprend que les Pays-Bas reprennent la guerre contre la Belgique. Léopold demande l'aide de Paris et de Londres. Il défend en personne la route de Bruxelles. Devant l'arrivée des Français, les Néerlandais se retirent. Pour défendre son nouveau titre royal, et en gratitude à la France, il épousera la fille de Louis- Philippe, Louise-Marie d'Orléans. Ce n'est qu'en 1839 que l'indépendance belge sera définitivement garantie. Le 9 août 1832, il épouse Louise-Marie d'Orléans, la fille du roi des Français Louis-Philippe Ier qui lui donna quatre enfants : Louis-Philippe (1833-1834) Léopold (1835-1909) qui lui succédera et épousa en 1853 Marie Henriette d'Autriche (1836-1902) Philippe, comte de Flandre (1837-1905) Charlotte (1840-1927) (ainsi nommée en hommage à sa première épouse) À l'extérieur, Léopold sait se servir de ses relations familiales pour protéger le jeune royaume de Belgique face aux menaces françaises sous le règne de Napoléon III. Il aide à maintenir la paix en Europe, notamment en restant neutre pendant les événements français de février 1848. Dans le royaume, il aide à l'ouverture de la première ligne de chemin de fer en Europe continentale : le premier train belge roule entre Bruxelles et Malines le 5 mai 1835. Il est le sujet du premier timbre postal de Belgique, surnommé les Épaulettes. Il échoue à faire passer des lois pour réguler le travail des enfants et des femmes.
Léopold II Léopold II (9 avril 1835 - 17 décembre 1909), deuxième roi des Belges (17 décembre 1865 - 17 décembre 1909), souverain de l'État indépendant du Congo (1884-1908), a succédé à son père, Léopold Ier, sur le trône belge en 1865. Par sa mère Louise-Marie d'Orléans, il est le petit-fils de Louis-Philippe Ier, roi des Français. Léopold II devient roi en 1865, à la mort de son père Léopold Ier, et détient jusqu'à présent le record de durée de règne de la dynastie belge (44 ans). Dès avant son accession au trône, il voyage en songeant à des débouchés économiques pour la Belgique. De Grèce, il envoya à son père Léopold Ier une plaque de marbre sur laquelle il avait fait graver ces mots : « Il faut à la Belgique une colonie ». Il est surnommé le « Roi Bâtisseur » car il a transformé des villes comme Bruxelles ou Ostende et a constitué un important domaine en Ardenne. À Bruxelles, il est à l'origine de l'édification des serres royales de Laeken, du Pavillon Chinois, de la Tour Japonaise, de l'Arc de triomphe du parc appelé aussi Arcades du Cinquantenaire, du tracé de l'avenue de Tervuren, du palais de justice et de la transformation du palais royal de Bruxelles. À l'occasion de son soixante-cinquième anniversaire en 1900, le roi Léopold II émet le souhait de léguer à l'État belge son important patrimoine privé à condition de ne pas l'aliéner, de préserver ses beautés naturelles et de mettre certains biens à la disposition de la famille royale belge et de la Nation. Son objectif était que ses biens immobiliers appartiennent à la Belgique, et ne soient pas divisés entre ses trois filles dont deux d'entre elles avaient épousé des princes étrangers.
Léopold II s'efforce de rendre la Belgique moins vulnérable : il obtient la construction des fortifications de Liège, Namur et Anvers, et la réforme du service militaire qu'il signe quelques jours avant sa mort en 1909 Suite au décès de son fils Léopold en 1869 et à l'article 85 de la Constitution qui interdit à ses filles de monter sur le trône, c'est son neveu Albert, fils du comte de Flandre, qui lui succède en 1909. La Belgique est, à cette époque, la deuxième puissance économique du monde et dispose désormais d'une colonie - léguée par Léopold II - qui va lui apporter d'énormes débouchés pendant plusieurs décennies et accroître son prestige sur le plan international.
Albert Ier Albert Ier, prince de Belgique, duc de Saxe, prince de Saxe-Cobourg-Gotha et héritier présomptif de la couronne (1905-1909) est né à Bruxelles le 8 avril 1875. Il est le troisième roi des Belges à partir du 23 décembre 1909, à la mort de son oncle Léopold II. À partir de la Première Guerre mondiale, il est surnommé le Roi Chevalier. Passionné d'alpinisme , il meurt dans un accident d’escalade à Marche-les-Dames le 17 février 1934. En 1914, la Grande Guerre éclate. Le 31 juillet en fin d'après-midi, trois jours après la déclaration de guerre de l'Autriche-Hongrie à la Serbie, Albert Ier réclame devant le Conseil des ministres la mobilisation générale immédiate de l'armée. La Belgique est un pays neutre. Jusqu'en 1918, le roi refusa de rejoindre le commandement unique interallié et de participer aux grandes offensives ce qui permit de limiter le taux de mortalité dans l'armée belge. Le roi Albert est surnommé le « roi chevalier » car il s’est battu aux côtés de ses soldats dans les tranchées de l’Yser. Son épouse, la reine Elisabeth, en tant qu’infirmière, soignait les blessés. Après la guerre, il va consacrer une partie de ses efforts à favoriser la reconstruction et le redressement économique du pays par de multiples initiatives et interventions dans les domaines économique et social (ex : construction du canal Albert)
Léopold III Léopold III (3 novembre 1901, 25 septembre 1983) est le quatrième roi des Belges; il a régné du 23 février 1934 au 16 juillet 1951. Il était le fils d'Albert Ier et d'Élisabeth de Bavière. Léopold III a abdiqué au terme de la longue polémique et de la crise nationale suscitée par son comportement controversé lors de la Seconde Guerre mondiale. En 1926, il rencontra à Stockholm la princesse Astrid de Suède. Le mariage eut lieu le 10 novembre de la même année et ils eurent trois enfants : Joséphine-Charlotte de Belgique, Baudouin, cinquième roi des Belges (1951-1993) ; Albert, Albert II, sixième roi des Belges (1993-2013). En 1935, un accident de voiture à Küssnacht (Suisse) causa la mort de la reine Astrid et blessa le roi, qui était au volant. La disparition de cette reine très populaire fut ressentie comme un deuil national particulièrement douloureux. Le 11 septembre 1941 il épousa Lilian Baels dont il eut trois enfants : Alexandre, Marie-Christine, Marie-Esmeralda. Le 10 mai 1940 a lieu l'attaque allemande redoutée. C'est ce que l'on appellera la campagne des 18 jours. Le roi a estimé nécessaire d'arrêter les combats là où ceux-ci devenaient impossibles de par l'épuisement des réserves de munitions et aussi en conséquence du réembarquement anglais à Dunkerque préparé depuis le 25 mai et qui ne prévoyait rien pour les Belges. Faute de quoi les choses menaçaient de tourner au massacre. Il est fait prisonnier.
Léopold III se remaria secrètement en septembre 1941 et l'annonce en fut faite dans toutes les paroisses le 7 décembre. Il épousait une jeune roturière Lilian Baels, lui refusant le titre de reine et l'élevant au rang de princesse de Réthy. Les enfants que le roi eut avec Lilian n’entrèrent pas dans la succession au trône. Il s'agissait sans doute de montrer que les enfants de la défunte reine Astrid ne risquaient pas d'être évincés de leurs droits, cela afin de ne pas déplaire à l'opinion publique qui restait très attachée au souvenir de la reine disparue. Mais les Belges furent défavorablement impressionnés par l'annonce machiavélique faite par les autorités allemandes que le Führer Adolf Hitler avait fait envoyer des fleurs et un mot de félicitations à l'occasion du mariage, ce qui parut accréditer l'opinion que la nouvelle épouse avait des sympathies pro-allemandes. Après la guerre, au moment de rentrer en Belgique, des émeutes éclatent. Beaucoup de Belges sont contre le retour du roi. La question royale est posée : le roi doit-il revenir et reprendre ses fonctions de roi? 57% de la population votent pour le retour du roi. À peine le souverain rentré le 22 juillet 1950, des troubles éclatèrent, surtout dans les provinces wallonnes. Le roi abdique donc en faveur de son fils le prince Baudouin qui prête serment en juillet 1951. De 1944 à 1950, c’est Charles, le frère de Léopold III, qui est régent du royaume.
Baudouin Ier Baudouin (Château du Stuyvenberg, le 7 septembre 1930 -Motril, Espagne, 31 juillet 1993), est le cinquième roi des Belges, du 17 juillet 1951 jusqu’à sa mort. À la suite de l'abdication de son père le 16 juillet 1951, Baudouin devient le cinquième roi des Belges, le 17 juillet 1951, à presque 21 ans. Pendant plus de 10 ans, le jeune roi subit la forte influence politique de son père et de sa belle-mère, allant jusqu’à refuser de serrer la main de ceux qui s’étaient opposés à Léopold III pendant la guerre. Un an après son mariage avec Dona Fabiola de Mora y Aragon, Baudouin choisit de s’éloigner ; il ne rencontrera plus son père et sa belle-mère qu’en de rares occasions. Il est surnommé « le roi triste ». Cela peut s’expliquer par le fait qu’il ait perdu sa maman alors qu’il était très jeune et par le fait qu’il soit monté sur le trône dans ces conditions. En 1955, accueilli chaleureusement par des populations indigènes, Baudouin effectue une tournée triomphale au Congo belge, visitant toutes les régions d'une colonie qui est alors à son apogée. En 1959, quatre ans après ce voyage qui n’apporte pas de changement fondamental dans la politique belgo-congolaise, il doit annoncer l'intention du Gouvernement d'accorder l'indépendance au Congo. Baudouin est connu pour être un homme profondément croyant, catholique. Il n’apprécie pas l’évolution de la société qui amène une proposition de loi sur l’avortement qu’il refuse de signer. Le roi Baudouin et la reine Fabiola n’ont pas eu d’enfants. C’est donc son frère Albert qui lui succédera.
Albert II Albert II de Belgique (né le 6 juin 1934 au château du Stuyvenberg), est le 6e roi des Belges après la mort de son frère Baudouin et jusqu'à son abdication le 21 juillet 2013. Il est le second fils du roi Léopold III et de la reine Astrid, née princesse de Suède. Suite au décès de son frère Baudouin, Albert prête serment le 9 août 1993 comme sixième roi des Belges. Contrairement à ses cinq prédécesseurs, il règne sur un État fédéral, dont il a signé la nouvelle constitution le 17 février 1994. Albert II estime que son rôle principal est d'encourager et de soutenir l'entente entre le niveau fédéral, les trois régions et les trois communautés. Il prône une meilleure connaissance des trois langues nationales et dénonce en 2006 le « séparatisme explicite ou feutré ». Lors de l'affaire Dutroux en 1996, le couple royal reçoit durant une semaine tous les parents d'enfants disparus. Le roi prononce ensuite des discours très critiques envers la police et la justice. Il milite pour la création à Bruxelles de Child Focus, le centre européen pour enfants disparus, dont la reine Paola devient présidente d'honneur. Comme son frère, Albert II est un européen convaincu qui soutient toutes les initiatives en faveur de la construction européenne, comme le passage du franc belge à l'euro ou la création d'une future armée commune. Sur le plan religieux, le couple royal est croyant et pratiquant mais, contrairement au roi Baudouin, le roi Albert II garde ses convictions religieuses sur le plan privé et respecte les choix démocratiques du Parlement. Durant la crise politique de 2010-2011 qui dura 541 jours (la plus longue de l'histoire politique belge), Albert II montra son agacement dans son discours traditionnel prononcé lors de la Fête Nationale belge, le 21 juillet 2011. Il y rappela fortement son rôle constitutionnel en tenant à mettre en garde sur l'attitude des responsables politiques belges peu favorables à s'entendre pour former un gouvernement et ainsi à trouver un compromis pour sauvegarder l'avenir du pays.