Aperçu de la campagne 2014 Slogan Les semences d’aujourd’hui sont le pain de demain. Thème Justice intergénérationnelle Deux axes La durabilité du point de vue des ressources naturelles et de la justice sociale au travail
Le jean est un vêtement universel, qui unit des générations dans le monde entier, en faisant fi des frontières entre celles-ci.
Justice intergénérationnelle: penser à nos enfants Eviter de faire aux autres ce qu’on ne voudrait pas qu’ils nous fassent (règle d’or) Imaginons que nous consommions comme si nos enfants produisaient ce que nous consommons ! comme si l’on prenait les matières premières utilisées dans notre propre jardin ! de manière à ce que les mêmes conditions de vie soient possibles pour tous les habitants actuels et futurs de la planète ! La règle d’or est toujours et encore la règle de base. Toutes les grandes religions monothéistes connaissent la règle d’or. Ne pas faire subir à autrui ce que l’on ne voudrait pas avoir à subir soi-même, voilà le principe qu’elle exprime en substance. Imaginons que nos enfants sont, une fois devenus adultes, les producteurs de ce que nous consommons. On voudrait qu’ils aient des conditions de travail correctes ! De même en ce qui concerne les ressources naturelles, si le coltan ou le cuivre de nos appareils étaient pris dans notre jardin, dans notre rue, dans notre environnement, on voudrait que cela soit fait correctement, non ? Enfin, et c’est le renvoi à la notion de durabilité : il faut consommer afin que tous et toutes puissent vivre de la même manière.
Justice intergénérationnelle : prendre la durabilité au sérieux Etendre la justice sociale et l’équité sur l’axe du temps Eviter d’épuiser le « capital », mais le préserver pour les générations à venir → vivre des « intérêts » Consommer les ressources à un rythme compatible avec la capacité de renouvellement cyclique de la nature. Si l’on brûle tout le pétrole, si l’on utilise tout le fer, que restera-t-il pour les générations à venir ? Si l’on consomme l’eau, l’oxygène, le sol, le bois de la forêt, etc. plus vite que leur régénération et leur production par la biosphère, comment pourra-t-on survivre sur la durée ?
Justice intergénérationnelle: prendre la durabilité au sérieux Etendre la justice sociale et l’équité sur l’axe du temps (suite) Développer des pratiques agricoles respectant le droit à l’alimentation en nourrissant le sol pour les générations à venir. Le droit à l’alimentation a besoin d’un climat sain La souveraineté alimentaire et le Droit à l’alimentation sont au centre du travail d’Action de Carême et de Pain pour le prochain et des campagnes œcuméniques. Un mot en particulier pour le sol : les techniques agricoles retenues doivent permettre aux générations futures de vivre sur la même terre que la nôtre. On peut prendre cette affirmation à tous les échelons. Sur le plan local, il faut préserver la capacité d’un sol donné dans le Sahel, aux Philippines ou dans les montagnes colombiennes de produire sur la durée, l’alimentation de la population locale. Les populations du Sud sont déjà confrontées aux changements climatiques. Pour être à même de produire elles-mêmes leur nourriture, il est important de leur donner les moyens de s’adapter à ces changements. Et sur le plan global, on ne va pas quitter la terre.
L’œcuménisme – une responsabilité pour notre maison commune Justice, paix et sauvegarde de la création Oikos – la terre est notre maison commune → oikumené (= toute la terre habitée → œcuménisme) Les Eglises ont été précurseurs Commission Brundtland « invente » le développement durable Oikos est le mot grec pour «maison». L’œcuménisme (comme le mot «économie») proviennent de la même racine. La préservation de l’environnement vital pour les générations futures est un enjeu théologique. Plus encore, il s’agit d’un enjeu œcuménique. Le processus «Justice, paix et sauvegarde de la création» a été lancé dans les années 80 par le Conseil œcuménique des Eglises COE (réunit aujourd’hui 349 Eglises chrétiennes à travers le monde). Il avait pour but d’inciter les Eglises et paroisses du monde entier à réfléchir à leur responsabilité pour préserver l’environnement pour les générations futures. (Vancouver 1983) Peu après, la commission Brundtland élabore son rapport, critique la croyance idéologique en un développement technologique et économique linéaire, qui ne tient pas compte des limites écologiques et sociales de la planète. La commission de l’ONU préconise, comme seule piste d’avenir, le «développement durable». Le COE met en place un groupe de travail sur le changement climatique en 1988, en vue du Sommet de la terre à Rio en 1992. Il a été interpellé par les Eglises du Sud, notamment celles des îles du Pacifique (Fidji, Samoa, Papouasie-Nouvelle-Guinée) qui étaient déjà confrontées aux soucis d’une population faisant l’expérience des conséquences du réchauffement climatique.
L’avenir du Développement durable « Le développement durable est un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs. Deux concepts sont inhérents à cette notion : le concept de « besoins », et plus particulièrement des besoins essentiels des plus démunis, à qui il convient d’accorder la plus grande priorité, et l’idée des limitations que l’état de nos techniques et de notre organisation sociale impose sur la capacité de l’environnement à répondre aux besoins actuels et à venir. » La définition de la commission Brundtland met déjà l’accent sur les générations futures et sur les besoins des plus démunis qui vivent majoritairement dans les pays du Sud. Elle pointe du doigt les limitations que nous imposons à l’environnement. La « pyramide des besoins » n’est pas la même au Nord qu’au Sud ! Force est de constater qu’entre les alertes lancées dans les années 80, le sommet de la terre de Rio en 1992, et le récent sommet «Rio + 20», plus d’une génération s’est écoulée (1 gén = 25 ans). Mettre l’accent sur le développement durable sera le plus grand enjeu des années à venir. La suite de la présentation vous le montrera.
Les changements climatiques Aborder le développement durable, c’est immanquablement parler des changements climatiques, de leurs effets et du rôle qu’y jouent les individus (des pays industrialisés), c’est-à-dire nous. Nous le savons depuis quelques années déjà: le climat est en train d’évoluer. Les tempêtes deviennent plus violentes, les inondations et les sécheresses plus fréquentes. En moyenne mondiale, dix des onze dernières années, de 2001 à 2011, ont compté parmi les plus chaudes depuis le début des mesures des températures. Ce sont les plus pauvres qui souffrent le plus de ces manifestations climatiques extrêmes : ceux qui luttent déjà au quotidien pour se nourrir sont démunis lorsqu’il s’agit de reconstruire une habitation détruite par une tempête ou d’évacuer les boues et gravats qui ont recouvert leurs terres. Le Groupe d’experts sur le climat, le GIEC, l’a de nouveau confirmé cette année: la probabilité est de 95 % que le réchauffement global soit d’origine humaine. Cela signifie que, si nous le voulons, nous pouvons aussi agir là-contre et diminuer les émissions de gaz à effet de serre.
Des changements insidieux Les changements climatiques Des changements insidieux Le climat a changé dans de nombreuses régions dans lesquelles Action de Carême et Pain pour le prochain sont actives, comme dans cette île des Philippines sur laquelle est présente Action de Carême : le niveau de l’Océan y a augmenté et les palmiers n’y poussent plus, car la différence entre la marée basse et la marée haute s’est accrue. Les palmiers ont de la peine à résister aux vagues plus hautes et sont immergés dans de l’eau plus salée qu’auparavant. L’histoire de ces palmiers est un exemple des changements insidieux amenés par la modification du climat. Ces changements passent longtemps inaperçus, mais ils ont des effets désastreux sur les moyens de subsistance des habitants des régions concernées, et donc sur leur vie tout court. Ainsi, les récoltes de céréales comme le maïs ou le blé diminuent lorsque les températures moyennes augmentent. De même, lorsqu’il pleut moins qu’auparavant durant une période relativement longue, forêts et arbres disparaissent, pour laisser place à la steppe. Et pour peu qu’on n’entretienne pas correctement cette dernière, elle se transforme en désert. Ces changements insidieux ont de lourdes conséquences pour les pauvres. Luttant jour après jour pour se nourrir, ils n’ont ni les moyens, ni les connaissances, ni le temps pour réagir de manière adaptée.
Fonds spécial climat et développement Action de Carême et Pain pour le prochain se sont engagés durant la campagne de Carême 2009 pour plus de justice climatique. Cette année-là en effet, des négociations internationales étaient prévues pour déterminer à nouveau de combien les pays industriels devaient réduire leurs émissions de gaz à effet de serre pour que les températures moyennes n’augmentent pas plus que de 2°C. Afin de jeter un pont entre le Nord et le Sud, les deux œuvres d’entraide créèrent alors le Fonds spécial climat et développement. Au Nord, les paroisses et les particuliers peuvent faire preuve de solidarité avec le Sud en faisant un don. Une paroisse ou un particulier qui épargne en gérant mieux l’énergie dans son ménage peut verser la somme ainsi économisée dans le Fonds spécial climat. Ce faisant, ils permettent au Sud de se développer tout en ménageant les ressources au Nord. Au Sud, les organisations partenaires des deux œuvres d’entraide peuvent adapter leurs projets aux effets des changements climatiques. Les dons leur permettent de prendre des mesures supplémentaires et de poursuivre leur travail sur place, malgré l’évolution du climat.
Jusqu’à maintenant, plus de 25 projets ont bénéficié du soutien de ce fonds. Les étoiles rouges indiquent qu’Action de Carême ou Pain pour le prochain ont soutenu plusieurs projets d’organisations partenaires dans le pays. De nombreux projets ont vu le jour lorsque des organisations partenaires, après avoir suivi sur place une formation donnée par Pain pour le prochain, ont pu mieux évaluer les conséquences des changements climatiques sur leur projet. Nous présentons brièvement ici quelques projets :
Sumatra occidental, Indonésie Ce projet mené en Indonésie buttait notamment sur un problème: la végétation avait disparu de nombreux coteaux en raison du déboisement. Dernièrement, les fortes pluies sont devenues plus fréquentes, provoquant des glissements de terrain qui ont détruit des routes, envahi les champs de petits paysans et même emporté des maisons. Des études scientifiques menées sur place attribuent aux changements climatiques la responsabilité de ces fortes précipitations. Dans le cadre de ce projet, une collaboratrice de l’EPER a analysé la situation à l’aide de l’instrument d’analyse du climat mis au point par Pain pour le prochain. Cette méthode permet d’établir, en collaboration avec les paysans, les dangers menaçant leurs moyens de subsistance – champs, récolte, animaux, maisons – mais aussi les effets du climat sur leur santé et leur communauté. Se fondant sur les résultats de cette analyse, les collaborateurs du projet ont décidé d’adopter de nouvelles mesures. Ces mesures ont été financées grâce au Fonds spécial climat, ce qui a permis d’éviter d’attendre trois ans que ne débute une nouvelle phase du programme. Parmi les mesures supplémentaires prises, on compte : le reboisement à l’aide d’arbres et de vétiver (une herbe) afin de stabiliser les coteaux; l’introduction de nouvelles méthodes de culture pour le jardin potager; la sensibilisation des services gouvernementaux au déboisement et à ses conséquences; l’amélioration du sol notamment par le recours au compost.
Droits fonciers dans le Nord du Brésil Ce projet mené au Brésil met l’accent sur la protection de la diversité biologique et la limitation des risques que représentent les changements climatiques et environnementaux. Dans le Nordeste brésilien, dans l’Etat de Piauí, le partenaire local d’Action de Carême, la Commission pastorale de la terre CPT, travaille avec de petits paysans et les aide à faire valoir les droits que leur accorde la réforme agraire. Pratiquement tout l’Etat de Piauí se trouve dans le Cerrado, une région recouverte d’une steppe arborisée accueillant de nombreuses espèces d’animaux et de plantes. Le Cerrado est un véritable paradis pour les plantes médicinales, mais depuis quelques années la déforestation y bat son plein : de vastes champs de soja remplacent la végétation d’origine. Et c’est là que nous pouvons adapter notre style de vie. Depuis la crise de la vache folle, il n’est plus permis de nourrir le bétail avec des protéines animales, ce qui a fait monter en flèche les ventes de fourrage concentré à base de soja. Or, près des deux tiers du soja importé en Suisse provient du Brésil. Sur place, les petits paysans ont de plus en plus de peine à survivre en raison de la déforestation. Certains sont expulsés manu militari de leurs terres; d’autres voient les parcelles sur lesquelles ils travaillent être « vendues » à un magnat du soja lors d’une procédure opaque. Il y a eu, et il y a encore, des cas de contamination de l’eau, du sol et de personnes, car le recours aux herbicides et aux pesticides a fortement augmenté, notamment parce qu’on y plante toujours plus souvent du soja génétiquement modifié. La CPT, le partenaire local, a tenté d’agir sur plusieurs plans, en collaboration avec l’Université de l’Etat de Piauí. Elle a d’une part étudié les dispositions légales et les instruments de protection de la biodiversité et de prévention des catastrophes. Se fondant sur le savoir traditionnel sur le Cerrado, elle a d’autre part recensé les problèmes et impacts sur l’environnement qui portent directement à conséquence pour les habitants et habitantes de la région, et a élaboré des pistes de solutions. Les résultats ont été présentés en octobre 2013, mais nous ne disposons malheureusement pas encore de données détaillées sur le sujet.
Des fourneaux contre le déboisement Le diocèse catholique de Kitui se préoccupe de longue date déjà des changements climatiques et de leurs répercussions sur la région. Kitui se trouve à l’est de Nairobi, au Kenya, et s’étend sur une surface représentant environ trois quarts de la Suisse. C’est une région plutôt sèche. La déforestation y représente un grave problème, car les familles cuisinent au bois et produisent du charbon. Aller chercher du bois, une tâche traditionnellement dévolue aux femmes, devient toujours plus pénible, car il faut aller de plus en plus loin pour en trouver. Conscient du problème, le diocèse de Kitui a présenté un projet au Fonds spécial climat : soutenir la diffusion d’un fourneau économique et sensibiliser la population à la déforestation et à la gestion des ressources naturelles que sont l’eau et les arbres. Le four peut être construit par les habitants eux-mêmes avec des matériaux bon marché. Il utilise moitié moins de bois qu’un fourneau conventionnel, ce qui est particulièrement important dans une région où vivent de nombreuses familles pauvres, qui ne peuvent même pas se permettre d’envoyer leurs enfants à l’école. Le projet a débouché sur quelques résultats très probants: la diffusion des fourneaux, par exemple, a été un succès. Des ateliers ont été menés dans plusieurs villages, et les habitants y ont appris comment se construire un fourneau économique. L’année suivante, un projet similaire a été lancé dans le diocèse de Nyeri. Un donateur d’envergure s’est annoncé, ce qui laisse penser que ces fourneaux vont encore se répandre dans la région.
Des potières au Togo DM échange et mission travaille depuis longtemps avec des communautés du sud du Togo, à travers le réseau SECAAR. La poterie y est une activité traditionnelle des femmes, qui produisent leurs marchandises et les écoulent sur les marchés de la ville la plus proche. Ce revenu est important pour les familles, car il permet de payer l’écolage des enfants et les frais de santé. Or le bois, qui sert à cuire les poteries, devient toujours plus rare. Les femmes n’ont pas seulement besoin de bois pour les poteries, mais aussi pour en faire du charbon de bois et pour cuisiner. Le réseau SECAAR souhaitait donc sensibiliser les femmes aux conséquences de leurs habitudes, de la déforestation et des changements climatiques sur leur vie de tous les jours. Il a ensuite mis sur pied des activités telles que reforestation, création et gestion de pépinières ainsi qu’acquisition de connaissances de base en matière environnementale. En collaboration avec DM, l’organisation locale, et les potières, Pain pour le prochain a fait une analyse à l’aide de l’instrument d’analyse du climat. Les résultats confirment la stratégie adoptée : il est urgent de poursuivre les reforestations. L’analyse conclut également qu’il faut enseigner d’autres techniques de combustion aux potières, afin de diminuer la consommation de bois. Lors de l’évaluation du projet, il est ressorti que les femmes sont conscientes de la nécessité de la reforestation. Cependant, comme elles n’ont aucun droit de propriété, et qu’elles doivent demander à leur mari ou à leur famille l’autorisation de planter des arbres, tous les groupes de femmes n’ont pas pu participer à la reforestation. Le projet est maintenant dans sa deuxième phase: il s’agit d’aborder le sujet du droit coutumier et de l’accès des femmes à la terre avec les chefs traditionnels, les politiciens et d’autres personnes influentes. Le projet a débouché sur une résultat aussi inattendu que réjouissant: afin de disposer d’eau pour une pépinière, il a fallu réparer la citerne d’une école. Durant la saison des pluies, on y a récolté tant d’eau que celle-ci n’a pas seulement suffi à arroser la pépinière, mais a également permis de construire un bâtiment scolaire supplémentaire: cette annexe était prévue depuis longtemps, mais comme l’eau nécessaire à la fabrication du ciment manquait toujours, elle n’avait jamais été construite. Le conseil des parents de l’école envisage maintenant de vendre l’eau récoltée dans la citerne et de rassembler ainsi des fonds pour l’école. Pour résumer: ce projet a permis d’aborder des sujets délicats qui sont autant d’entraves au développement de la région (droits fonciers des femmes). Et un village au moins a pu se rendre compte que l’initiative personnelle paie (réparation de la citerne).
Colombie: une agriculture adaptée Les photos que vous voyez ont été prises dans les Andes. Ces collines avait été déboisées, on y avait répandu pendant longtemps des engrais, des herbicides et des pesticides sur les champs. Les sols étaient lessivés et avaient perdu une bonne partie de leur fertilité : les paysans n’en retiraient plus beaucoup de nourriture pour leurs familles. De plus, la pluie emportait le peu d’humus qui s’accumulait sur les coteaux. Semillas de Agua, une organisation partenaire d’Action de Carême, voulait connaître plus précisément la situation. Elle a analysé la teneur en carbone des sols et a fait deux constats : premièrement, les sols cultivés de manière douce contiennent plus de carbone que ceux traités avec des engrais chimiques; deuxièmement, une teneur plus élevée en carbone va de pair avec une augmentation de la fertilité des sols. Semillas de Agua a donc organisé des formations avec des communautés locales, des paysans, des prêtres et des politiciens. Elle y a transmis des informations sur le climat, les changements climatiques et leurs conséquences pour la région et y a montré de nouvelles techniques aptes à rendre la terre à nouveau fertile. Les participants y ont entre autres été initiés à la technique de la culture en courbes de niveaux afin de lutter contre l’érosion: le niveau est déterminé à l’aide d’un triangle (photo du bas). Le long de ces courbes, en fonction de la déclivité, on plante ou installe des haies, des murs de pierre ou des arbres, ou l’on creuse des rigoles. Au lieu de s’écouler en emportant l’humus, l’eau reste sur les champs. La formation a été très bien reçue. A l’origine, cinq formations avaient été prévues, mais deux communautés supplémentaires ont demandé à pouvoir y participer. D’autres communautés ont maintenant fait savoir qu’elles étaient intéressées. Ces méthodes, simples, aident en effet les familles de petits paysans vivant dans un contexte de guerre civile à produire suffisamment pour se nourrir sur des sols très en pente.
Bangladesh : replanter la mangrove Wie geht es Ubinig? Nachfragen beim Heks L’un des premiers projets à bénéficier du soutien du Fonds spécial climat se trouve sur les côtes du Bangladesh, une région dans laquelle on arrache la mangrove pour implanter des élevages de crevettes. La mangrove ne protégeant plus les champs, ceux qui se trouvent à proximité de la mer sont régulièrement inondés. Lorsque l’eau de mer atteint les rizières, les récoltes sont perdues, et à long terme, le sol se salinise et le riz n’y pousse plus. Une région sans mangrove est également moins riche en poissons : bon nombre d’espèces ont besoin de cette végétation pour frayer, et les petits poissons se réfugient dans les racines de la mangrove, là où l’eau est peu profonde, pour échapper à leurs prédateurs. Ubinig, le partenaire local de l’EPER, souhaitait tester une nouvelle méthode pour planter de la mangrove, afin de régénérer la région. Ses collaborateurs ont commencé par voir où il était envisageable de planter de la mangrove et ont fait les démarches administratives nécessaires. Le village a participé à la mise en place de la pépinière et au repiquage de la mangrove. Il a aussi fallu faire surveiller les lieux, car les nouvelles plantations de mangrove ont été détruites plusieurs fois. Les résultats ne se sont pas fait attendre, et cette réussite a contribué à la popularité du projet. Les responsables sont même parvenus à un joli succès : un grand propriétaire terrien, qui détruisait la mangrove pour installer des élevages de crevettes, avait l’habitude de payer des pots de vin aux autorités, aux juges et à la police. En mettant sur pied une campagne d’information, les responsables du projet ont pu faire arrêter ce propriétaire, qui n’a pu cette fois corrompre policiers et juges. Cet épisode a donné confiance aux habitants du village: ils ont vu pour la première fois que la loi peut aussi être appliquée aux riches. Ce projet a débouché sur des résultats très encourageants. De plus, un donateur plus important a été trouvé une fois le projet terminé, ce qui a permis de le poursuivre.
Merci! Ces six exemples vous ont montré comment le Fonds spécial climat soutient des projets et des partenaires de projet. Avec votre aide, nous pouvons faire encore plus. Préservons notre Terre et préservons la Création – car nous n’avons qu’une Terre. Merci.