Passer la frontière à Melilla, l'espoir fou des migrants tempsreel.nouvelobs.com
Photo-choc où les uns rêvent de rejoindre un monde qui les ignore : une golfeuse frappe une balle tandis que des migrants sont assis au sommet d'un grillage-frontière entre le Maroc et l'enclave espagnole de Melilla, sur la côte nord-ouest de l'Afrique, le 22 octobre. Une image qui met en lumière la pression migratoire existant dans ce territoire. Le point en images.
Vue aérienne du golf de Mellila, jouxtant la frontière avec le Maroc Vue aérienne du golf de Mellila, jouxtant la frontière avec le Maroc. "C'est un portrait de la réalité, pas celle de Melilla, mais celle de l'Espagne, de l'Europe..." : voici comment José Palazón décrit la photo précédente – celle du golf et des migrants – qu'il a lui-même prise. Président de l'association Prodein, qui intervient à Melilla, il a raconté au "Huffington Post" combien il a trouvé la scène "épouvantable".
La Garde civile espagnole tente de déloger des migrants, à Melilla, le 22 octobre. Selon Abdelmalik el Barkani, préfet de Melilla, le nombre de ces tentatives de passage en force aurait "presque doublé" en un an. "L'an dernier, il y a eu 38 assauts. Cette année 58", a déclaré le délégué du gouvernement le 21 octobre.
Un migrant peine à escalader un grillage-frontière lors d'une tentative de passage entre le Maroc et Melilla, le 22 octobre. Lors de cette seule journée, plus de 200 immigrants clandestins ont tenté leur chance. Certains sont restés juchés des heures durant sur l'une des structures surplombant le terrain de golf.
Des migrants à califourchon sur un grillage entre le Maroc et Melilla, le 22 octobre. Face à cette pression migratoire, le Parti populaire du chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy veut durcir la loi. Profitant de l’examen d’un texte sur l’immigration, il a déposé un amendement visant à refouler plus facilement les clandestins interceptés à la frontière. "Inacceptable", pour Maria Serrano, porte-parole d'Amnesty International en Espagne, qui fustige des "expulsions sommaires".
Dans ce contexte, les ONG dénoncent fréquemment des abus de la part des forces de l'ordre. Mi-octobre, Prodein a ainsi diffusé une vidéo dans laquelle un membre de la Garde civile frappe avec une matraque un jeune Camerounais ayant franchi la clôture. Une séquence qui a provoqué l'indignation en Espagne. Le préfet, lui, dément tout usage abusif de la force, s'appuyant sur une version plus longue de la vidéo montrant une autre réalité.
Côté marocain également, les autorités sont pointées du doigt Côté marocain également, les autorités sont pointées du doigt. Ici, le 3 mars 2014, Mohamed, 35 ans, venu de Conakry, en Guinée, montre les blessures qui lui ont été infligées, dit-il, par la police marocaine, à Nador, ville frontalière de Melilla, en juin 2013.
Le Maroc a décidé de la construction d'une nouvelle barrière à la frontière avec Melilla. La voici en cours de construction, le 9 juillet. Dans cette région de Méditerranée, les migrants essaient également de passer par Ceuta, autre enclave espagnole. D'autres tentent leur chance en embarquant clandestinement à bord d'un bateau se rendant du Maroc au port espagnol de Tarifa. C'est ainsi que fin août, deux enfants marocains de 8 et 9 ans ont été retrouvés accrochés au châssis d'un camping-car qui transitait de cette façon.
Des migrants sont repoussés par des membres de la Garde civile, entre le Maroc et Melilla, le 24 avril 2014. L'Espagne a lancé un appel à l'Union européenne pour que cette dernière l'aide à contenir les vagues d'immigrants d'Afrique subsaharienne et du Maghreb affluant aux portes ses deux enclaves en Afrique du Nord.
Des candidats à l'immigration clandestine au sommet d'un grillage-frontière séparant le Maroc de Melilla, le 3 avril 2014.
Des migrants d'origine sub-saharienne se reposent, le 20 février 2014, dans le mont Gourougou, au Maroc, près de la frontière avec Melilla, où ils espèrent pouvoir passer clandestinement. Certains attendent là depuis deux ans.
Vue du golf de Melilla, le 8 décembre 2013 Vue du golf de Melilla, le 8 décembre 2013. Plus loin, la ville marocaine de Nador, et le mont Gourougou. Entre les deux, une frontière. Pour certains, tenter de la passer, c'est littéralement risquer sa vie : en septembre 2013, Chakib al-Khayari, un responsable de l'Association Rif des droits de l'Homme (ARDH), une ONG locale, avançait le nombre de 41 migrants morts en l'espace de deux ans en tentant d'atteindre Melilla et Ceuta.
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