les grands courants marins et leurs différents moteurs, les échanges de chaleur et de gaz entre l'atmosphère et les océans, la dimension biologique de ces échanges, Eric GUILYARDI dépeint la nature complexe et fragile de ces équilibres fondamentaux pour l'ensemble de la biosphère. Moussons, El Niño, cyclones, climat tempéré, ressources halieutiques, autant de réalités dont la multiplication, la raréfaction ou les perturbations dépendent des océans. Au cœur de la mécanique climatique, l'océan joue son rôle de tampon et absorbe un quart de nos émissions de CO2. Il en contient d'ailleurs gigatonnes, soit cinquante fois plus que l'atmosphère. Mais il se réchauffe, ce qui réduit sa capacité d'absorption. Un réchauffement qui le dilate, son niveau s'est élevé de 20 cm depuis Et il s'acidifie, ce qui réduit la mobilisation du carbone par le zooplancton, et, à terme, met en péril l'ensemble de la chaîne alimentaire marine et diminue la captation du CO2 par l'océan. Loin du catastrophisme, Eric GUILYARDI n'en est pas moins alarmiste. Et son métier l'a conduit à un constat accablant, je cite : « L'océan est une machine dont nous commençons à peine à comprendre la complexité. Malgré son immensité, sa formidable inertie, et ses eaux profondes millénaires, c'est une machine fragile. En moins de 2 générations, l'empreinte de l'Homme a atteint la démesure de ses vastes bassins et se fait sentir dans chacun de ses recoins. Objets dérivants sur les plages d'atolls déserts, sacs en plastique retrouvés à 5000 mètres de profondeurs, pollutions locales, voire régionales, innombrables, ressources surexploitées, ingestions du CO2 atmosphérique relâchés par nos usines, nos chauffages, nos climatiseurs, nos voitures, nos cimenteries... l'océan garde-manger est devenu un océan poubelle. » Fin de citation. Et de nous avertir qu'au delà du seuil critique de 450 particules par millions de CO2 atmosphérique [1], les phénomènes d'emballement se multiplieront. Il le répète dans sa conclusion : il y a urgence. Pour mieux comprendre ces enjeux, découvrez « Océans et climat, quel avenir ? » d'Eric GUILYARDI, dans l'excellente collection Les Petites Pommes du Savoir, aux Editions le Pommier. [1] Oscillant pendant des centaines de milliers d'années entre 180 et 280 particules par millions, il est aujourd'hui de 380 ppm