Je suis heureuse de vous offrir aujourd’hui des tranches de vie, les souvenirs d’une vieille dame. Je n’ai pas changé un iota à son manuscrit. Simplement,

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Transcription de la présentation:

Je suis heureuse de vous offrir aujourd’hui des tranches de vie, les souvenirs d’une vieille dame. Je n’ai pas changé un iota à son manuscrit. Simplement, j’ai sélectionné les passages que je préférais… Mais je lui laisse la parole…

Papa était parti à la guerre de 14 au mois d’août. Il avait déjà six enfants. Au mois de mars 1915, il a été renvoyé chez lui, et je suis née en décembre 1915 ; mes parents étaient gardiens d’une usine hydro-électrique à côté d’Oloron-Ste-Marie, pour leur plus grand bonheur. Je suis née dans ce coin béni, un peu sauvage, à l’écart des villages environnants, bercée dès ma naissance par le bruit de l’eau et celui des grosses turbines qui fournissaient l’électricité des environs. Pour faire tourner ces turbines, il fallait des courroies. Sans aucune protection, bien sûr ! Il y avait une d’au moins 30 cm de large. Elle ne tournait pas très vite, heureusement pour moi, parce qu’une de mes soeurs, qui me tenait dans ses bras, m’a laissée tomber sur cette courroie en marche. J’en ai une marque indélébile sur le front. Il a dû y avoir une belle panique !!!

Sur le gave actionnant les turbines, qui était large et tumultueux, il y avait une passerelle. en deux parties : la première sur une réserve d’eau, et l’autre, plus longue, sur le gave. Il fallait voir comment elle était fabriquée ! Des planches, même pas attachées les unes aux autres ! Nous courrions là-dessus comme sur le pré. Tout de même, un jour, une des jumelles – elles étaient très petites et toutes menues – est tombée du côté du bassin, qui était la réserve pour faire tourner les turbines. Papa a dû aller chercher une épuisette (assez grande quand même !) avec un long manche, pour cueillir ma sœur dans l’eau. L’histoire, qui aurait pu être un drame, a très bien fini. Et ça n’a pas empêché tous les enfants de repartir en courant sur la passerelle !

Au milieu du gave, il y avait une minuscule petite île : le rêve ! L’été, combien de fois papa nous disait : « Allez ! On va goûter sur l’île ! » Quelle fête à chaque fois ! Maman nous préparait le panier. Papa avait une grande barque, indispen- sable pour son travail. Avec force cris de joie, nous embarquions pour aller sur l’île. Ce n’était qu’à quelques mètres de distance, mais quelle joie, quelle fête !

Nous avions un grand et beau pré, et nos parents ont eu la très bonne idée d’acheter une vache laitière, une bretonne blanche avec beaucoup de taches noires. Nous l’avions appelée « Biche ». Comme elle était gentille ! Elle nous regardait avec ses grands yeux remplis de bonté. Défense absolue par les parents de lui donner le moindre coup de bâton ! Elle nous donnait beaucoup de lait. C’est maman qui avait l’habitude de la traire. Il est arrivé une fois qu’elle soit absente, et papa a essayé de la traire, mais Biche n’a pas voulu lui donner son lait. Elle ne le donnait qu’à maman. Mais il y avait un moment très triste dans sa vie, à intervalles réguliers, mais heureusement assez espacés : puisque nous avions du lait, c’est qu’il y avait eu un veau ! Mais, quand celui-ci était assez grand, il partait pour la boucherie… Pauvre maman vache ! Elle beuglait à fendre l’âme jusqu’au lendemain matin. Nous, les enfants, nous en étions tous malades, parce que nous l’aimions beaucoup.

Comme nous avions beaucoup de lait, j’ai le souvenir d’une très bonne crème épaisse que maman nous préparait dans un bien joli récipient en cuivre. En fin de journée, l’été, elle nous mettait cette bonne crème dehors, et chacun, avec sa petite cuillère, en mangeait à volonté. Qu’est-ce qu’on se régalait ! Et qu’est,ce qu’on s’amusait ! Et nos parents, très heureux de nous voir si heureux… Biche nous donnait beaucoup de bon lait parce qu’elle avait ce grand pré pour elle toute seule. Quand les plus grands étaient à l’école, c’est moi qui allais la chercher, avant mes six ans. Et toujours avec plaisir. Le pré était long. Je l’appelais de loin. Elle me regardait arriver, et, bien souvent, quand j’étais près d’elle, je me suspendais à sa queue. Et tout gentiment, elle me traînait vers la maison. Brave Biche !!!

Je me souviens, à deux reprises, nous avions eu un orage très violent. Maman dit aux hommes qui aidaient mon père dans son travail : « Elle va s’affoler, elle va avoir peur ! Allez la chercher, je vous prie ! » Ils discutaient, entre adultes, et voilà les hommes partis. Mais… Ils en mettent du temps à revenir avec Biche ! La raison ? Biche n’a pas l’habitude d’entendre des voix d’homme, elle ne veut pas se laisser ramener. Ils reviennent bredouilles, tout confus. Que faire ? Maman trouve une solution : Elle m’appelle : « tu vas aller chercher Biche ! je vais bien te couvrir. Les hommes vont t’expliquer ou elle est, ils vont te suivre de loin. » Me voilà partie, bien emmitouflée, parée contre le vent et la pluie. Quand je vois Biche, je l’appelle de loin. Et voilà notre gentille Biche qui arrive tout doucement. Les hommes restent cachés, pour ne pas l’effrayer. Je la conduis à son étable, et les hommes rentrent à leur tour, pour la bichonner et bien l’essuyer.

Nous avions aussi un beau chien noir et blanc, tout frisé comme toutes les filles de la maison ! Pour maman, c’était un fidèle collaborateur, le gardien de ses enfants. La bande que nous étions, nous nous amusions beaucoup avec lui. Et quand mes sœurs, toutes plus âgées que moi, ont commencé à aller à l’école, comme il y avait un bois à traverser, c’était Black qui les accompagnait. Et malheur à l’adulte qui aurait voulu s’approcher de l’un des enfants ! Il déclarait vite forfait. Et, quand c’était l’heure de la fin de l’école, maman l’envoyait nous chercher. Il était toujours là, fidèle au poste, quand l’école était finie. Je n’y suis pas allée longtemps, juste quinze mois avant de quitter l’usine. J’avais six ans quand j’ai commencé.

Un jour, comme tout être vivant, notre Black est devenu vieux, et il a fallu s’en défaire. La peau était très belle, et pouvait faire une magnifique descente de lit. Mais maman ne l’a jamais voulue pour la maison. C’est un des frères de papa qui l’a voulue. Je crois bien que c’est mon père qui tué Black d’un coup de fusil, pour qu’il ne souffre pas, et mon oncle a fait préparer la peau à une tannerie à Oloron. Elle était vraiment très belle ! Mais maman l’avait trop aimé, ce brave Black. Il n’était pas question pour elle de mettre ses pieds sur sa belle peau ! Et pour nous non plus…

Des moments aussi très agréables que nous avons vécus ensemble, c’est l’été, quand le gave était assez bas. Papa nous avait préparé une fourchette à chacun, des fourchettes en fer qu’il avait lissées pour les raccourcir et pour qu’on ne se blesse pas. Nous allions tous ensemble patauger dans le gave, avec nos fourchettes, à la recherche d’anguilles que nous trouvions sous les pierres ; mais il fallait se méfier des vipères d’eau qui ressemblaient aux anguilles. Nous nous amusions follement… Et je n’ai pas le souvenir d’avoir fait une belle pêche ! L’essentiel, c’est que nous nous amusions bien tous ensemble.

Quelques très rares fois, papa allait le soir à l’auberge du village retrouver les copains. Maman, intelligente pour tout, avait très vite appris à l’usine à manier les instruments : par exemple, couper le courant, le remettre. Et papa avait un code avec maman : quand elle voulait que papa rentre, elle coupait le courant de tout le quartier ! Juste quelques petites secondes… c’était l’appel pour que papa revienne. Papa s’appelait Eugène, et maman Marie. Alors, à l’auberge, à ce moment-là, les copains disaient : « Allez, Eugène ! Marie t’appelle ! » Ils le savaient bien, parce que papa leur avait expliqué, bien sûr ! je trouve ça hardi, original…

Souvenir inoubliable aussi ! Quand nous revenions de l’école, maman était toujours là à nous attendre avec le goûter. Chacun voulait prendre la parole. Que de choses nous avions tous à lui raconter ! J’appréciais très fort ce moment-là. Quand, par la suite, je voyais des enfants avec la clé de leur maison autour du cou parce qu’il n’y avait personne à les attendre, chaque fois ça m’a fait mal au cœur. Je nous revoyais, l’été dehors, l’hiver au coin du feu, à raconter chacun nos petites histoires. Alors, chaque fois, j’avais bien de la peine pour ces enfants qui, en rentrait chez eux, trouvaient leur maison vide. Les temps ont changé. Il y a beaucoup de progrès. Il y a aussi beaucoup de manques dans les relations affectives.

Et puis, nous avons grandi… Nous avons déménagé… Les séparations sont venues. Maintenant, l’ai 92 ans, et j’ai pris plaisir à évoquer ces menus faits de ma petite enfance. Je suis séparée par la mort de tous ceux que j’aimais… Mais je sais qu’un jour nous nous retrouverons pour ne plus nous quitter…

Images trouvées sur le Net. Musique : chant béarnais : « Se canto » Jacky Questel – Juillet 2007

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