Nous allions ce jour-là, par un temps maussade et, pour tout dire, plutôt pluvieux, de Cahors à Toulouse. Tout à coup, sous la brume, un donjon dominant la colline nous a fait signe. Un peu plus loin, un panneau nous apprend qu’il s’agit de Montcuq, ville médiévale. Vous pensez bien que nous avons décidé d’y aller voir, puisque nous avions un peu de temps !
Et nous avons bien fait ! Le site de Montcuq est situé sur une colline verte qui domine le cours de la Barguelonnette et les vignobles de Chasselas. Les rues médiévales, parfois en escalier, toujours pentues, montent vers le dôme rocheux dit « la roque », couronné d'un haut donjon solitaire, vertical, rectiligne, fait d‘une tour et d’une tourelle rectangulaire. Le donjon est le seul vestige d'un château fort. La ville est un peu « divisée en deux ». En effet le véritable village est construit sur le haut de la colline et c'est là que l'on y retrouve la place principale, le marché, les ruelles typiques... Mais la ville s'est étendue notamment vers une petite banlieue avec le petit quartier de Saint-Jean et une petite zone industrielle et commerciale qui longe la rivière. Du château de Montcuq il ne reste donc que le donjon haut de 24 mètres, du XIIe siècle. Un escalier taillé dans la pierre mène à l'unique porte, celle de la tourelle-escalier. À travers un mur épais de deux mètres, elle donne accès à la tour où se superposent de grandes salles de 12 mètres sur 8, sur quatre niveaux. La salle basse servait de magasin, celles des premier et second étages avaient une cheminée.
Ah ! Le beau village ! Le temps pluvieux ne lui enlevait rien de son charme. Ses maisons, dont certaines da- tent des XIV° et XV° siècle, affi- chent avec modestie et fierté mêlées leur originalité. La saison d’automne les enrubannait parfois de vigne vierge écarlate, leur don- nant une tunique de lumière. Et les petites rues étaient juste com- me je les aime, étroites mysté- rieuses… On avait l’impression qu’elles-mêmes ne savaient pas toujours où elles nous menaient.
Eglise paroissiale de Montcuq, située à l’entrée du village.
Cette petite commune de 1400 habitants a deux églises. L’église Saint-Hilaire a clocher octogonal avec un chœur du XIVe siècle. Ses baies gothi- ques ont des vitrages modernes. Montcuq est une étape sur la route du pèlerina- ge à Saint Jacques de Compostelle. L’étape précédente est Lascaba- nes, et l’étape suivante Lauzerte, où nous nous sommes arrêtées nous aussi ensuite. Mais en voiture, que la distance nous a semblé courte…
Un espace entre deux maisons, sorte de cour où serpente une sente à peine visible. Et qui mène où ?
La commune de Montcuq connait une certaine notoriété à partir de 1976 grâce à un sketch sous la forme d'un reportage de Pierre Bonte avec Daniel Prévost pour l'émission satirique Le Petit Rapporteur, à la télévision française. Dans ce sketch, le journaliste commente : « Aujourd'hui, pour la première fois, je suis heureux de vous montrer Montcuq à la télé- vision ». Le nom du village est prononcé erronément (mais exprès) comme « mon cul », ce qui donne lieu à un certain nombre de jeux de mots grivois. Pour rendre hommage à ce sketch qui a donné une notoriété à la commune, une « Rue du Petit Rapporteur » est inaugurée le 8 avril 2007 Pourtant, en langue d'Oc, toutes les lettres se prononcent. La municipalité consciente du caractère particulier de sa toponymie a adhéré à l’Association des communes de France aux noms burlesques et chantants afin de promouvoir l'image de marque de la commune. Georges Brassens avait déjà cité Montcuq dans sa Ballade des gens qui sont nés quelque part (dans l'album Fernande (1972). Mais tout cela n’a pas empêché Montcuq de s’assoupir sur la gloire de ses vieilles demeures si pittoresques.
Ces vieilles maisons s’essouf- flent à escalader la colline depuis tant de siècles ! Mais elles ne perdent rien de leur charme pour autant !
Je vous ai fait faire un tour bien sommaire de cette charmante ville. Une dernière précision : un de mes correspondants me précise que Montcuq a un autre particularité : c'est que, régulièrement, les panneaux indicateurs à l'entrée et à la sortie du village sont subtilisés et doivent être remplacés; certains les dérobent pour les garder en souvenir... C’est la rançon de la popularité et de l’originalité ! Cela reste toutefois du vol ! Un grand merci à mon correspondant !
Un dernier regard… Un dernier adieu… Et nous reprenons notre route…
Photos : Yvonne Texte : Jacky Références prises sur le Net Musique : Slavonic Dances Op.46 N° 1 Diaporama de Jacky Questel, ambassadrice de la Paix Site :