J’ai choisi, pour illustrer mes souhaits de fête à mes morts, ces magnifiques photos de Brooks Rownd, photos qui nous présentent Hawaii sous un aspect que l’on ne nous montre pas assez, ou auquel nous ne pensons pas assez. Car je voudrais que ce diaporama vous présente, lui aussi, ce magnifique jour de fête, une des plus belle fêtes de l’année liturgique, la Fête de Tous Les Saints, sous son véritable aspect, que nous oublions trop facilement…
Je ne sais pas très bien pourquoi j’ai eu envie de vous écrire aujourd’hui, vous qui êtes toujours près de moi, vous qui me donnez si généreusement votre aide tout au long de l’année… Mais ainsi le veut l’usage. Lorsque votre présence près de moi était tangible, je vous faisais, pour votre fête, une jolie lettre de vœux. Vous vous souvenez ? Vous la trouviez devant votre bol, ou bien, pour ma famille éloignée, vous la receviez par la poste…
Alors, pourquoi changerais-je mes habitudes ? Et peut-être, en ce moment même, êtes-vous en train de rire en lisant ma lettre par dessus mon épaule… Quoi qu’il en soit, le jour de votre fête à changé. Vous faites maintenant partie de l’immense cohorte des saints anonymes, de tous les saints ignorés qui louent Dieu devant son trône et lui présentent les besoins ou les désirs des membres de leur famille ou de leurs amis encore sur la terre.
Je suis heureuse d’être sur terre, d’être vivante, de jouir de toutes les merveilles que nous offre Dieu, mais pourtant je suis un peu jalouse de votre grand bonheur… Je sais très bien que je ne puis même pas m’en faire une petite idée. Mais je sais que vous êtes dans une totale félicité, et cela suffit à me consoler. Je ne voudrais pas, d’ailleurs, par des larmes et des regrets stériles, vous empêcher de jouir totalement de votre nouvelle vie ! Mais ce bonheur sera le mien aussi, à une date que j’ignore, dont je ne sais « ni le jour ni l’heure »…
De toute façon, je sais bien que vous êtes toujours près de moi. Combien de fois par jour je parle avec vous ! Combien de fois par jour vous m’apportez aide ou réconfort ! Non, vous n’êtes pas « partis », comme nous disons parfois. Votre présence a simplement changé de style. Elle n’est plus tangible, mais je la sens tout aussi réelle et souvent plus efficace !
Comme j’aimerais pouvoir me faire une idée d’une telle journée de fête, vécue là où vous êtes maintenant ! Cette fête magnifique qui honore tous les morts de tous les siècles, de toutes les familles, tous ces saints inconnus ! Nous connaissons chacun les nôtres, mais, tous ensemble, quelle cour de louange et d’adoration pour notre Dieu ! Oui, lorsque j’essaie de me représenter cela, que j’aimerais être parmi vous !
Alors, à toutes et tous, dans ce lieu de délices, je souhaite une belle, une jubilatoire journée de fête. À vous, mes morts, mais aussi à tous les morts auxquels personne ne pensera à présenter des voeux ! Toutes celles, tous ceux dont personne ne sait plus les noms; toutes celles, tous ceux que leurs familles croient honorer, en ce jour de fête, en prenant une de ces mines dites « de circonstance ». Pour moi, passé le déchirement causé par ce changement radical de rapports entre nous, je vous aime trop pour ne pas me réjouir de votre joie !
Photos : Brooks Rownd Texte : Jacky Musique ²: Chopin : Grande valse brillante