Dans la province canadienne de la Colombie britannique
Les visiteurs de la Colombie britannique, sur la côte canadienne du Pacifique, sont souvent étonnés par ces sculptures étranges, vivement colorées, qui se dressent en divers endroits dans les îles Charlotte et dans l’île de Vancouver. Ces mâts totémiques sont les vestiges des anciens rites animistes des Indiens Haida et de d’autres tribus de cette partie du Canada.
Le totémisme est un ensemble de croyances selon lesquelles une tribu, un groupe, une famille, un clan sont unis et apparentés à un animal. Ainsi, les membres de plusieurs tribus autochtones se disent les descendants du loup, de l'ours, du castor, du renard, etc. L’animal totémique, dont on essaye d’imiter les vertus et le courage, devient sacré. On le représente sous forme de sculpture dans un tronc d’arbre, en compagnie de d’autres animaux sacrés et de membres du clan.
Le mât totémique est une sorte d'album de famille où sont représentés non seulement l'animal totem, généralement en haut de la sculpture, mais aussi des membres du clan, de la famille ou de la tribu. Hommes et bêtes sont associés dans ce mât totémique qui se dresse vers le ciel.
Le totémisme rituel n’est plus pratiqué de nos jours, du moins dans sa forme originale, mais il en subsiste de nombreux vestiges, tant dans les coutumes de certaines tribus amérindiennes que dans l’art de la sculpture des mâts totémiques. Plusieurs Amérindiens de la Colombie britannique continuent de sculpter des mâts totémiques. Ceux- ci sont souvent achetés par des municipalités qui les utilisent à des fins touristiques...
Aux peuplements originels, d'esprits et de forces occultes, de rituels magiques qui dominaient le Nouveau Monde, le christianisme a opposé sa doctrine, souvent par la manière forte. Les indiens d'Amérique du Nord, abominablement massacrés par leurs envahisseurs, rendaient des cultes à la nature, à leurs ancêtres, en pratiquant le totémisme. Leurs mythes et leurs rites étaient confortés par leurs cohésions tribales, reposant elles- mêmes sur l'individu et la famille, et la soumission à l'autorité du chef et des sages.
Le totémisme était parfois un ensemble d'interdits alimentaires concernant les animaux et les plantes. Les clans pouvaient avoir des totems différents, auxquels ils s'identifiaient pleinement, ce qui compliquait une situation déjà difficile et portait parfois au vif argent les relations entre tribus. Un tabou violé pouvait déclencher une guerre sans merci. Certes, les tabous s'appliquaient aux objets qui devenaient alors intouchables, mais sans nul doute c'est envers les animaux qu'ils devaient être observés avec la plus grande rigueur.
Le fétichisme, que l'on rencontre dans les sociétés amérindiennes, s'attache aux symboles censés représenter la présence effective des divinités ou des forces surnaturelles qui créent les interdits et les protections. Une des raisons pour lesquelles le catholicisme a été absorbé sans trop de difficultés par les Amérindiens tient dans ses nombreux fétiches, dont les médailles, les images saintes, les reliques, les objets sacrés, etc.
L’animal totémique devait être épargné lors des chasses et protégé. On pense que l'animal totémique était épargné et qu’il n’était pas mangé parce qu'il était le totem. La réalité est qu'il devenait le totem parce qu’on ne le mangeait pas, et parce qu'on ne sait plus ou que l'on n'a jamais su pourquoi il ne fallait pas le manger. Ainsi il devenait l'animal ami, protecteur ou gardien.
Les liens du clan se manifestent par l'idée d'une punition divine qui frappe ceux qui osent braver les interdits. Le culte des ancêtres se mélange donc parfois aux cultes totémiques, et ceci en parfaite harmonie. Le sorcier veille au respect des interdits et à l'accomplissement des rituels. Le culte des ancêtre et le totémisme sont à distinguer complètement du culte des dieux, qu'ils soient solaires, lunaires, ou appartenant à la terre.
La réaction occidentale la plus commune a toujours été empreinte de condescendance, de mépris, sinon de haine à l’endroit de ces rites amérindiens. Le totémisme a été considéré comme un fatras de superstitions barbares dignes de l'incapacité intellectuelle de la mentalité primitive. Les Eglises chrétiennes y ont puisé d'excellents prétextes à la destruction ou à l'asservissement des peuples qui se réclamaient de leurs liens avec la nature.
L'animal sauvage inspire souvent aux hommes la peur ou la panique, mais aussi une attirance certaine et un respect parfois très profond. On sait que les premières manifestations culturelles de l'homme préhistorique furent dédiées à l'animal. Les plus vieilles sépultures comme les plus anciennes peintures pariétales et les pictogrammes font référence aux animaux comme accompagnateurs sacrés entre notre monde et l'au-delà.
L’animal totémique impressionnait les premiers habitants de l’Amérique du Nord, mais en même temps, il symbolisait l'osmose et l'accord avec la nature, d’où l’idée d’en faire une divinité et un mythe fondateur. Le culte des animaux totémiques est apparu non seulement chez les Amérindiens d’Amérique du Nord, mais aussi dans un grand nombre de civilisations, et certaines le pratiquent encore de nos jours.
Thème du film Le dernier des Mohicans (extrait) Direction - John Williams Photographie - Brian McAllister Création Florian Bernard Tous droits réservés – 2005
Ce diaporama est strictement privé. Il est à usage non commercial. Il n'est pas destiné à un site internet, ni au grand public. Il est envoyé gratuitement, par courrier électronique, à une liste de personnes qui souscrivent aux conditions de l'abonnement. Le fait de recevoir ce diaporama par personne interposée, sans être abonné, ne lui enlève aucunement son caractère privé ni ses restrictions. Il est interdit de modifier ce diaporama et de l'utiliser à quelque fin que ce soit, sans autorisation. Pour tous renseignements, communiquez avec l'auteur à l'adresse ci- dessous, Pour des raisons de sécurité, prière de ne pas envoyer de pièces jointes à cette adresse car elles seront automatiquement refusées. Cette adresse n'accepte que des messages en texte seulement, sans fichier annexé ni pièces jointes. Florian Bernard - Florimage ® Florimage est une marque déposée