SATURNISME OU INTOXICATION PAR LE PLOMB 1
DÉPISTAGES SELON ÂGE 2
3
4
5
SYMPTÔMES ÉVOCATEURS 6
Le comportement de pica Globalement, l’analyse des caractéristiques des enfants intoxiqués montre que les facteurs qui sont les plus prédictifs d’une plombémie élevée sont : La connaissance d’autres enfants intoxiqués dans l’entourage (familial ou voisinage) Le comportement de pica L’habitat dans un logement antérieur à 1948, notamment dégradé L’âge, avec des plombémies plus élevées chez les 1-3 ans Le nombre élevé d’enfants de moins de 6 ans au domicile (3 et plus) L’origine sub-saharienne et dans une moindre mesure nord-africaine ou proche orientale des parents 7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
AVOIR 9 ANS ET VIVRE AVEC LE SATURNISME Au 32, rue du Buisson St-Louis à Paris, dans un immeuble d’apparence cossue, Badia El Kh. vit avec ses quatre enfants. Leur appartement de 28 m2 est… plein de plomb Badia El Kh. paie un loyer de 600 € par mois. La décoration est coquette et chaleureuse. Mais le logement est très dégradé et les murs pleins de plomb. Ce plomb a intoxiqué l’un des enfants. À voir ce garçon de 9 ans, on ne se doute de rien. Il a l’air un peu plus frêle que ses frères et sœurs, mais tout aussi énergique. « Il y a trois ans, j’ai vu son visage changer, devenir plus vert, ses yeux couler. Il était toujours fatigué », dit la mère. Les analyses médicales ne montrent rien d’anormal. « J’ai alors apporté des photos de mon appartement au médecin », précise-t-elle. « Lorsqu’il a constaté l’état de vétusté de l’appartement, il a demandé une plombémie (analyse du taux de plomb dans le sang) ». L’enfant est atteint de saturnisme. « Je n’avais jamais entendu parler de cette maladie », se souvient Badia Le médecin l’adresse au service de pédiatrie de l’hôpital Trousseau, qui signale le cas de saturnisme à la DDASS. Les services d’hygiène de la ville de Paris demandent au propriétaire de réaliser des travaux. Il ne les fait pas. Elle porte plainte. Le propriétaire se décide. « Il voulait faire réaliser les travaux en présence des enfants », s’insurge Badia. Elle refuse et commence à craquer. « Nul ne prenait les choses au sérieux, ni les assistantes sociales, ni l’avocat, ni le médecin scolaire », soupire-t-elle. « J’étais très inquiète. Mon fils me demandait s’il allait mourir. Ses frères et sœurs paniquaient. J’écrivais à toutes les administrations, je ne trouvais que des portes fermées », se souvient cette maman. Elle rejoint l’association des familles victimes du saturnisme. « Des gens efficaces, des médecins et des avocats », dit-elle. « Je me suis sentie soutenue, rassurée. Des travaux de rénovation de mon logement ont été vérifiés par l’association Habitat Santé Développement. Mady Denantes, médecin et présidente de l’association, a expliqué à mon fils ce qu’était sa maladie. Il est beaucoup plus tranquille », conclut-elle. Badia El Khodari et sa famille attendent maintenant la confirmation d’une proposition de relogement en F4 par la préfecture. 17
18