L'ESPRIT Diaporama de Jacky Questel

Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains Frères, ceux qui se laissent conduire par l'Esprit de Dieu, ceux-là sont fils de Dieu. L'Esprit que vous avez reçu ne fait pas de vous des esclaves, des gens qui ont encore peur ; c'est un Esprit qui fait de vous des fils ; poussés par cet Esprit, nous crions vers le Père en l'appelant : « Abba ! » C'est donc l'Esprit Saint lui-même qui affirme à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. Puisque nous sommes ses enfants, nous sommes aussi ses hé-ritiers ; héritiers de Dieu, héritiers avec le Christ, si nous souf-frons avec lui pour être avec lui dans la gloire.

Magnifique texte de Saint Paul, sur lequel nous devrions revenir sans cesse… Tout d'abord, l'expression "Fils de Dieu". Nous y sommes tellement habitués ! Pour nous, c'est, encore pire qu'une évidence, une phrase routinière, que nous disons sans y prêter attention, sans en tenir cas. Ah ! Bien sûr ! Si nous avions Louis XIV ou l'Impératrice Joséphine dans notre arbre généalogique, nous nous ar-rangerions bien pour que tout le monde le sache ! Nous en tirerions gloire. Mais Dieu… Nous ne pensons guère à nous en vanter, à nous en réjouir. Pourtant, si, à brûle-pourpoint, on nous demande qui est plus important : Dieu ou Napoléon, je pense que nous n'hésiterions pas à répondre "Dieu". Alors, pourquoi sommes-nous si inconséquents ???!!! L'habitude tue tout émerveillement, et jusqu'à la juste estimation de ce que nous disons ou vivons.

Saint Paul emploie une phrase qui vaut avertissement, et qui résonne comme un appel de trompette : ceux qui se laissent conduire par l'Esprit de Dieu, ceux-là sont fils de Dieu. Le Christ Jésus nous l'a assez dit, sous de multiples formes : il ne suffit pas de dire "Seigneur, Seigneur !" pour entrer dans le royaume de Dieu, il faut faire sa volonté. Entrer dans le Royaume de Dieu, cela veut dire prendre possession de notre héritage de fils de Dieu. Faire sa volonté… Combien de personnes, de par le monde, qui ignorent jusqu'au nom de Dieu, et vivent cependant selon la loi inscrite dans leur cœur, dans leur chair, par leur Créateur dont pourtant ils ignorent tout ! Et combien de personnes, dans nos pays chrétiens, se di-sent fervents catholiques, sont respectueux de tous les règlements de l'Eglise, mais sont comme les sépulcres blanchis contre lesquels Jésus nous mettait en garde…

Saint Paul nous dit aussi : L"Esprit ne fait pas de vous des esclaves qui ont encore peur, mais des fils. Alors, d'où vient que, au cours des siècles, on ait eu si peur de Dieu, ne le jugeant capable que de rancune, de comptes pointilleux et de punition ? Peut-être que l'image du père autoritaire et tout puissant, le pater familias, qui régnait en despote sur toute sa maisonnée, y est pour quelque chose. Je ne sais pas. Pourtant, Jésus nous a montré dans plusieurs paraboles la profondeur de l'amour et de la mansuétude du Père. Bien avant lui, les psalmistes cherchaient refuge en un Dieu protecteur, aimant, pardonnant, qui "jetait loin der-rière nous nos péchés", les rendait blancs comme la neige, quand bien même ils auraient été rouges comme l'écarlate. Dieu, même encore pour beaucoup, est resté le Père Fouet-tard !

Je sais. Il y a un mystère de la douleur, de la souffrance, qui me dépasse. Je ne comprends pas. Mais je sais par contre combien nous avons besoin de nos bienheureuses souffran-ces pour grandir, mûrir, nous rapprocher de nos frères et de notre Père. Je sais aussi que prophètes et psalmistes, en des termes dif-férents mais ayant le même sens, nous ont répété que Dieu ne veut la mort de personne. Comment peut-on encore dire que Dieu a rappelé à lui telle personne ? Ou qu'il a envoyé telle épreuve pour nous punir de quelque méfait ? Si nous devions vraiment chercher pourquoi Dieu a permis que telle épreuve nous frappe, nous devrions nous asseoir et faire taire notre ressentiment. Et chercher en quoi cette épreuve peut, si nous l'acceptons, nous faire devenir plus nous-mêmes, nous aider à sortir, peut-être, d'une gangue dans laquelle nous nous enfermions.

J'ai la chance de pouvoir fréquenter des personnes en situa-tion de handicap. Et j'ai été très étonnée d'entendre certai-nes dire : cet accident, cette maladie, cela a été la chance de ma vie ! Quand je vois ce que j'étais avant, superficiel, frivo-le, je remercie ce fauteuil roulant. Je vous assure que cela fait rudement réfléchir ! Ils ne sa-vent peut-être pas que cela leur a appris à se laisser condui-re par l'Esprit. Ils ne le connaissent peut-être même pas. Mais, comme Jésus à son baptême, ils sont devenus ses en-fants bien-aimés. Je crois que le contraire est vrai. Je ne connais pas, mais j'ai entendu parler de handicapés complètement révoltés, qui disent : pourquoi moi ? Chose bizarre, les trois ou quatre dont j'ai ainsi entendu parler sont directement responsables de ce qui leur est arrivé : un pari complètement idiot, une voiture hors d'état, une voiture volée prise sans permis…

Mais, lorsque j'aborde la deuxième partie du message de Paul lu à cette messe, je suis encore plus perplexe : Puisque nous sommes ses fils, ses héritiers, où est notre reconnaissance ? Où est notre enthousiasme, où est notre joie ? Et puisque nous sommes appelés à être ses héritiers, nous devrions avoir à cœur de prendre soin de cet héritage qui nous reviendra aussi : notre héritage, c'est le bonheur du ciel, mais ce sont tous ces frères et sœurs qu'il nous donne, qu'il nous confie pour qu'ils soient sauvés en même temps que nous. Et pour cela, que faisons-nous ? C'est la grande question que nous pose notre foi. Quelle réponse, dans notre amour, allons-nous lui trouver ?

Images trouvées sur Internet Texte : Jacky Musique : Bénédictine Monks of Santo Domingo de Silos : Alléluia beatus vir qui suffert Diaporama de Jacky Questel, ambassadrice de la Paix Jacky.questel@gmail.com http://jackydubearn.over-blog.com/ http://www.jackydubearn.fr/