Cette femme est seule, assise sur un banc de pierre
Le temps n’est pas aux balades dans la rue
Personne ne viendra donc déranger ses prières
Qu’il pleuve ou qu’il vente, les visites sont imprévues..
Ignorant si la brume mouille son imper
Elle reste immobile perdue dans ses pensées
Tout lui paraît sombre et n’est que misère
Tant d’épreuves dans sa vie, elle a dû affronter..
Toujours cette question qui se promène dans sa tête
Pourquoi venir au monde pour être troublé ?
Les jours de peine succèdent aux jours de fête
Pour quelques rires il faut ensuite pleurer..
La femme se ressaisie, quelqu’un est devant elle
Un vieillard pour qui déjà ne compte plus les ans
On dirait qu’il est venu comme ça près d’elle
Il s’assoit, il sourit et parle doucement..
Tu es triste dit-il et tu voudrais mourir
Sais-tu simplement ce qu’est d’être vivant
Tu pleures sur ton passé et tu redoutes l’avenir
Tu en oublies de savourer le temps présent..
Chaque minute vois-tu est une nouvelle naissance
Hier est déjà mort, demain n’est point encore
Laisse ici ton fardeau, fais-moi confiance
Vide bien ton esprit, fonds-toi dans le décor..
Observe, écoute sans le moindre jugement
Oublie tout je t’en prie en ce moment
La nature est belle et toi tu es dedans
Tu es unique, tu es bien vivante..
Maintenant, profite des rayons de soleil
Qui viennent chasser la pluie qui troublait ton bonheur
Et mettrent des couleurs sur un bel arc-en- ciel
Prends-en un peu pour mettre dans ton coeur..
Le vieillard s’est levé et lentement il s’en va
La femme lui fait signe d’un geste de la main
Elle sait assurément qu’il ne reviendra pas
Qu’importe ! C’est le passé qui poursuit son chemin !