Rencontre Internationale Migrations et Co-développement Adeje 2007 au Centre de Développement Touristique Costa Adeje COMMUNICATION SUR « Co-développement en Afrique et Amérique Latine » Présentation des expériences Novembre 2007
CONFERENCIER M. Mamadou Oumar DEMBELE Ingénieur de Développement Local BP : 7121 ; Tél./Fax : (223) , Portable : (223) Bamako - Mali
PROFIL DU PAYS Situation Géo démographique Pays enclavé situé au centre de l’Afrique de l’Ouest, le Mali s’étend entre le 10ème et le 25ème degré de latitude Nord d’une part et d’autre part entre le 4ème degré de longitude Est et le 12ème degré de longitude Ouest, sur une superficie de Km². La population, qui comptait 4,2 millions d’habitants en 1960, a plus que triplé en 47 ans, passant à environ 13 millions en Le climat du Mali est intertropical à caractère soudano sahélien, avec des températures élevées (moyenne entre 26 et 30°C), une seule saison de pluies par an (de juin à octobre) et de faibles précipitations Sur le plan hydrographique le pays est arrosé par deux grands fleuves et leurs affluents. Il s’agit du fleuve Sénégal long de 1800 km dont près de la moitié au Mali, et du fleuve Niger (4200 km dont 1780 km au Mali).
CARTE DU MALI
Situation économique le Mali a entrepris depuis 1982, avec I'appui des institutions de Bretton Woods, des programmes d'ajustement structurels (PAS) visant a rétablir les équilibres macro-économiques et la viabilité des finances publiques. L’économie nationale connait des contraintes dont les plus significatives sont : Le climat dont les aléas se répercutent invariablement sur le secteur primaire encore prépondérant dans le PIB à hauteur de 40% en moyenne; Le coût élevé des facteurs de production tels l'énergie, les transports et les télécommunications; La faible capacité du secteur privé national ; L’enclavement du pays qui renchérit son approvisionnement; L'insuffisance des ressources humaines adéquates; La faiblesse de l'environnement juridique et institutionnel. L’informatisation de l’économie, le niveau généralisé de la pauvreté et le faible niveau des indicateurs sociaux (voir tableau ci-dessous).
Indicateurs clés du développement au Mali IndicateursAnnéeValeur PIB courant (en milliards de F CFA) Taux de croissance du PIB réel (en %) PIB par tête (en milliers de F CFA) par an Population (en millions d’habitants) Taux de croissance de la population (en %) Espérance de vie à la naissance (en années) Stock nominal dette extérieure/PIB (en %) Incidence de la pauvreté sur les ménages (en %) Prévalence du VIH/SIDA chez les adultes (en %) Population ayant accès à l'eau potable en milieu rural (en %) Proportion de malnutrition chez les moins de 5 ans (en %) Taux de mortalité infantile (pour 1000 naissances vivantes) Taux de mortalité juvénile (pour 1000 naissances vivantes) Taux de mortalité maternelle (pour naissances vivantes) Taux brut de scolarisation (TBS) dans le primaire (en %) , ,1 2,2 60,5 72,1 63,8 1,
COMPRÉHENSION DU PHÉNOMÈNE MIGRATOIRE AU MALI Contexte Général Inégale répartition spatiale de la population Persistance de calamités naturelles, Analphabétisme, malnutrition, longévité réduite, mauvaise santé.
Dimension historique D’après Monsieur Lopez Blanco, chef de la délégation européenne: "Le phénomène de la migration, en particulier celle en provenance de l’Afrique, est aussi ancien que l’espèce humaine. Certains scientifiques nous disent en fait que c’est à partir de l’Afrique que homo sapiens s’est répandu dans le monde entier et en premier lieu, en Europe. C’est aussi la migration qui a répandu les connaissances technologiques et fait le succès de toutes les grandes Nations et civilisations. Il n’y a pas de développement humain en vase clos."
Dimension légale Le droit de circuler a été reconnu au niveau mondial il y a plus d’un demi-siècle lors de l’adoption de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Il y est stipulé à l’article 13 que "Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l’intérieur d’un État" et que "Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays".
Flux migratoire Le nombre de maliens vivant à l’étranger est estimé à 2,5 à 3 millions (dont 2 à 2,5 millions en Afrique et 1 à 1,2 million en Côte d’Ivoire). Le Ministère de l’intérieur français indique qu'en 2003, il y avait cartes de séjour valides de Maliens, cependant, on cite souvent une estimation de , soit quelque clandestins Le président du Conseil des Maliens en Espagne estimait au cours d’une conférence à l’Institut National de Formation des Travailleurs Sociaux de Bamako en mai 2006 à plus de le nombre de ses compatriotes résidant dans ce pays.
Impact des migrations sur le développement du Mali Selon les statistiques de la Banque Mondiale, en 1995 et 1999 le Mali a reçu 112,11 et 83,41 millions d’euros de transferts. Ces montants représentent 14,5 % des exportations, 10 % des importations, 25 % de l’aide publique reçue et 4 % du PIB malien. Le chiffre habituellement accepté aujourd’hui, tant par les autorités maliennes que par les partenaires au développement, est de 180 millions d’euros en 2004 (120 milliards de FCFA).
Le dispositif institutionnel malien de gestion de la migration Le Ministère des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration Africaine, Le Haut Conseil des Maliens de l’Extérieur, La Délégation des Maliens de l’Extérieur.
CO-DÉVELOPPEMENT Définition et Concept Initiée par le rapport de l’universitaire Sami Naïr remis à Lionel Jospin en 1997, la politique de Codéveloppement, « coopération pour le développement », se propose de lier gestion des flux migratoires et développement des pays d’origine des immigrés. Pour cela, Sami Naïr propose au gouvernement, d’une part, de permettre, dans le cadre de conventions bilatérales, à des travailleurs et des étudiants de venir se former en France, à condition de s’engager à valoriser leur expérience au service de leur pays d’origine, d’autre part, il propose un soutien financier aux projets de développement local initiés par les associations d’immigrés et à certaines actions de coopération décentralisée. Il est alors prévu que l’aide publique française soit conditionnée à la capacité des pays d’origine à contrôler leurs flux d’émigration.
Convention de Codéveloppement entre la France et le Mali La mise en oeuvre de cette convention se fait à travers de programmes de Codéveloppement et fait intervenir divers partenaires : les associations de migrants, les grandes entreprises et les PME/PMI intervenant au Mali, les administrations publiques, les collectivités territoriales impliquées dans la coopération décentralisée, les organismes de formation, les associations de solidarité internationale.
Domaines d’actions soutenues par les Programmes L’appui au développement local et régional L’aide aux projets individuels et collectifs des migrants L’appui au développement du système productif Les formations générales et professionnelles La mobilisation des jeunes, le développement des échanges, la communication L’amélioration des instruments financiers mobilisant l'épargne des migrants
LE FSP CO-DÉVELOPPEMENT DU MALI Définition Le FSP Codéveloppement Mali est un outil financier (de 2.6 millions d’€) qui fait suite à la signature en 2002 d’une convention bilatérale de Codéveloppement entre la France et le Mali. Le FSP vise, sur une période expérimentale de trois ans, à contribuer au développement économique et social du Mali par la valorisation des actions économiques, sociales et culturelles portées par les migrants.
Dispositif En France : Une cellule relais du Codéveloppement est chargée de mobiliser et de coordonner les moyens d’appui en France nécessaires à l’élaboration des projets portés par les migrants et les OSIM, de mettre en place un dispositif de mobilisation des compétences de la communauté malienne de France et d’assurer la liaison entre le Mali et la France. Un comité de suivi France se réunit deux fois par an. C’est un espace d’échange en France entre les pouvoirs publics, les collectivités locales et de manière générale, les acteurs non gouvernementaux impliqués dans des actions de Codéveloppement au Mali. Au Mali : Une cellule technique, domiciliée à Bamako, est chargée de l’animation du programme, de la réception des dossiers de projets, de la rédaction des rapports d’activité, de la capitalisation et de l’évaluation du programme. Le pilotage opérationnel est assuré par le comité de pilotage du FSP. Ce comité de pilotage est aussi chargé de l’attribution des aides aux différents porteurs de projets.
CONCLUSION De l’analyse de différentes conclusions d’études menées dans le domaine, on peut retenir des propositions dont la finalité est de contribuer à rétablir l’équilibre entre politiques migratoires restrictives et mesures d’ouverture, positivant la migration. Cela passe, entre autres, par une meilleure connaissance quantitative et qualitative du phénomène, par une meilleure orientation des migrants de retour mais aussi des candidats au départ, par un rétablissement des filières légales de migration de travail, etc.