UN CENT D'ANCRES Poèmes de Bernard BROCKMAN Diaporama de Jacky Questel

AU-DESSUS DES NUAGES Au-dessus des nuages, Le ciel est toujours bleu. C’est là que nous attendent Ceux qui nous ont quittés Et, par delà les épreuves, Bien qu’en nos cœurs il pleuve, L’arc en ciel Est là qui nous rappelle La victoire De la lumière Sur le désespoir. Les cieux sont toujours bleus.

DANS LA FRAÎCHE FORÊT Dans la fraîche forêt Aux sentiers humides Aux lierres rampants Sur les pierres moussues Sur les racines De l’arbre centenaire Que la source abreuve Je pose les pieds Son écorce rugueuse M’invite à le caresser Je l’enlace En gestes tendres Et tandis que tu Nous immortalise Il me charge d’une Energie dont J’ignore le nom

DEMAIN REPARTIRAI La mer est là qui m’attend Calme océan les jours sans vent Quand le spi reste pendant Des heures durant des heures durant… La mer est là qui m’appelle Sous petite brise mer belle A peu agitée quand la caravelle Prend des ailes prend des ailes La mer est là qui rugit Lorsque le ciel vomit Sur le marin qui pâlit Des trombes d’eau en furie… Demain repartirai

ETUDES ou PERDU DANS LES DUNES Il a venté, je ne sais où aller Il n’a pas venté, je ne sais qui suivre Et si j’attendais qu’il revente Pour tracer mon propre chemin Et si je t’attendais Pour que nous fassions route ensemble Nous partirions Droit devant nous Vers l’oasis Qui nous attend là-bas Demain nous serions un Et l’enfant viendrait Demain était hier Et l’enfant est là Et il porte ton nom

HOMME C’est un homme de boue Modelé poli séché Cuit au soleil du désert C’est un homme debout Libre sur les chemins Ses contemporains Sont encore couverts de boue C’est un homme de lumière Rayonnant de bonté pour ses frères Déclaré "Messie" Puis "Sorcier, va-t-en d’ici" Les bras en croix Il expira Il y a toujours des hommes de boue Il y a encore des hommes debout Il y a aussi des hommes de lumière Les trois sont en nous Être homme c’est vivre debout C’est chercher la lumière Tout en restant de terre Quand le comprendrons-nous ?

IL Y AURA (version 2003) Tant qu’il y aura dans la rue Des hommes vivant la main tendue Tant qu’il y aura que du carton Entre un homme et le béton Il y aura dans ma tête Des perles de suie qui s’entêtent Il y aura dans mon cœur Des goûts des odeurs qui m’écœurent Tant qu’il y aura dans nos villes Des gens dont la vie ne tient qu’à un fil Tant qu’il y aura dans nos cités Des hommes en panne d’identité

TANT QU’IL Y AURA Tant qu’il y aura doigt pour doigt Nos mains entrelacées à deux voix Tant qu’il y aura à vivre Des moments qu’on ne prête qu’aux livres Il y aura dans ma tête Des perles de pluies en paillettes Il y aura dans mon cœur La rosée qu’on vole au bonheur

JE TE DIRAI Je te dirai ce pays Que l’on atteint sur l’autre rive Il faudra bien qu’on y arrive Pour savourer enfin la vie Il est semblable à celui-ci A tout le moins en apparences Là-bas c’est toujours que l’on danse Avant l’orage après la pluie Les fleurs y sont farcies d’abeilles Lançant au ciel leurs mélodies Et bourdonnant à chaque oreille Une fiévreuse rhapsodie …/…

…/… Sous les grands arbres centenaires Aux racines plongeant en terre On trouve ombre et fraicheur complices D’un soleil à notre service Tu y verras cet enfant noir Au bras de cet autre enfant blanc Rire aux éclats à pleines dents Pour éloigner le désespoir Dans ce pays où nul ne gouverne Chacun amène sa lanterne Pour éclairer les jours les nuits Où l’on tombe dans l’ennui Si tu savais comme elle est près cette contrée, Source limpide et pure à jamais rencontrée Qui chuchote sans fin au plus profond de toi Ecoute-la. Un jour tu entendras sa voix

LA VIE EST SIMPLE La vie est simple Si simple Pour qui veut La laisser couler en lui C’est un sourire A une table de bistrot Un éclat de rire Sur un bon mot Un instant d’éternité Dans un regard complice Qui vous donnent les ailes De l’oiseau rebelle Parti à l’assaut de la citadelle Où se terrent vos ennuis Ne les chassez pas Libérez-les Ils ne reviendront pas

LE PAPILLON Il était bien caché Lové tout au fond de moi Dans son cocon de ver a soie Qui emprisonne sa chrysalide Et tu as su tirer le fil Et tirer, tirer Pour libérer le papillon Qui découvre Emerveillé Que l’amour lui a donné des ailes

LE PERE PEINARD Aux rires tonitruants il préfère le sourire confiant A la cascade qui bruit le murmure du ruisseau Aux aboiements des chiens le chant de l’oiseau Au soleil de midi l’astre au levant Il préfère le myosotis fragile A la rose gracile Les tissus qu’on tisse Au brocart qu’on affiche Dans le calme de la nuit Alors qu’alentour on dort Sous sa lampe il écrit Pour le chat aux yeux d’or

LES POULES Il y bien longtemps, Les poules avaient des dents. Elles ne cessaient de picorer Du blé toute la journée, Sans oublier le gravier Pour se remplir le gésier. Trop occupées à caqueter Et protéger leurs couvées, Elles négligeaient de prendre le temps De se laver les dents. Petit à petit, Elles eurent des caries ; Leurs dents se cassèrent Puis tombèrent, tombèrent… Et maintenant, Elles n’ont plus de dents !

NOËL Noël à Paris Noël à Alger Noël à Orly Noël en danger Noël en avion Noël en prison Noël isolé Noël sans foyer Noël sur la paille Noël fond grisaille C’est Noël quand même

…/… Noël aux cadeaux Noël de l’enfance Noël bien au chaud Noël en Provence Noël en montagne Noël au champagne Noël réveillon Noël aux santons Noël en famille Noël où tout brille C’est Noël qu’on aime

Textes : Bernard BROCKMANN photos de sources diverses e autorisées Musique : The Children’s song – Hagood Hardi Diaporama de Jacky Questel, ambassadrice de la Paix Jacky.questel@gmail.com http://jackydubearn.over-blog.com/ http://www.jackydubearn.fr/