sous la République (Vème-Ier siècles avant J.-C.) La société romaine sous la République (Vème-Ier siècles avant J.-C.)
I. La composition de la société romaine
La société romaine comprend: les citoyens Ils sont les seuls à avoir: le droit de voter et d’être élus magistrats le droit de se marier le droit d’être propriétaires le droit de faire partie de la légion le droit d’intenter un procès les non-citoyens: - les femmes - les étrangers - les esclaves
II. LES CITOYENS ROMAINS
DEUX CLASSES DE CITOYENS Au début de la République (Vème siècle avant J.-C.), il existe deux classes de citoyens: les patriciens et les plébéiens. Le mariage est interdit entre ces deux classes: un patricien ne peut épouser une plébéienne, un plébéien ne peut épouser une patricienne.
Quelle est l’origine de ces deux classes? Il est probable que les premiers compagnons de Romulus aient constitué, après la fondation de Rome, la classe des patriciens (Patres, -um m.). Les hommes qui les ont ensuite rejoints ont été regroupés dans la plèbe (plebs, plebis f.).
LES PATRICIENS LES PLEBEIENS Les citoyens les plus fortunés Ce sont des propriétaires fonciers, ils n’ont pas besoin de travailler. Ils concentrent tous les pouvoirs (politique, économique, judiciaire et religieux). Les citoyens modestes, voire pauvres Ils doivent travailler pour gagner leur vie: ce sont des agriculteurs, des artisans, des petits commerçants. Ils n’ont aucun pouvoir et ne peuvent accéder aux magistratures supérieures (= ils ne peuvent diriger l’Etat).
III. LES CONFLITS SOCIAUX (vème siècle avant j.-C.)
La première sécession de la plèbe Dès le début de la République, la plèbe, écrasée de dettes, s’indigne de son sort: elle quitte Rome pour l’Aventin. C’est la première Sécession de la plèbe, en 495-494 avant J.-C. Pour la faire revenir, les patriciens lui accordent des représentants puissants: les tribuns de la plèbe.
la deuxième sécession de la plèbe Quelques années plus tard, pour clarifier les droits de chacun, les Romains chargent dix patriciens (les Decemvirs) d’écrire la loi romaine (loi des Douze Tables). Mais l’un des Decemvirs, Appius, tente de s’approprier une jeune plébéienne, Virginie, que son père préfère tuer pour lui éviter l’infamie. Révoltée, la plèbe quitte de nouveau Rome pour se rendre sur l’Aventin. C’est la deuxième Sécession de la plèbe, en 451 avant J.-C. Elle obtient alors une égalité juridique.
Iv. LES PROGRès sociaux (vème-iiième siècles avant j.-c.)
LE DROIT AU MARIAGE MIXTE: la loi canuleia (vème siècle avant j.-C.) En 445 av. J.-C., le tribun de la plèbe Canuleius propose une loi autorisant le mariage entre plébéiens et patriciens.
L’accès au cursus honorum (Ivème siècle avant j.-C.) Tout au long du IVème siècle av. J.-C., les plébéiens accèdent à toutes les magistratures du cursus honorum (celles qui permettent de diriger l’Etat): - la questure (« ministère des finances ») - l’édilité (« ministère de la ville », entretien et ravitaillement) - la préture (« ministère de la justice ») - le consulat (« ministère de la défense » et direction du gouvernement)
Les plébiscites: la loi hortensia (IIIème siècle avant j.-c.) Au IIIème siècle av. J.-C., une nouvelle Sécession menace à cause d’une grave crise économique. Les Romains nomment un dictateur plébéien, Hortensius, pour trouver une solution. Hortensius fait passer une loi: dorénavant, les décisions de la plèbe (les plébiscites) auront force de loi.
Conclusion: la naissance de la nobilitas Au IIIème siècle, l’égalité semble être acquise entre les patriciens et les plébéiens. En fait, les patriciens et les plébéiens les plus riches monopolisent les magistratures. C’est ainsi que se crée la nobilitas, la classe des nobiles qui détiennent le pouvoir. Au terme des luttes sociales, les citoyens romains se répartissent donc entre la nobilitas (les plus riches) et la plèbe (les plus pauvres)…
ALORS, QUI TRAVAILLE à ROME? Les esclaves, qui ne sont pas payés (mais qui peuvent recevoir un peculium, une petite somme d’argent, en récompense de leurs bons services) Les plébéiens, qui vivent du fruit de leur travail (agriculture, artisanat, petit commerce) Comme Rome ne peut pas fournir du travail à tous ses citoyens plébéiens, beaucoup sont obligés de se placer sous la protection financière et juridique d’un riche patron (dont ils deviennent les clients).