Extrait de lettres de voyage de Daniel et Michel TANGUAY

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Transcription de la présentation:

Extrait de lettres de voyage de Daniel et Michel TANGUAY EN INDE DU SUD Extrait de lettres de voyage de Daniel et Michel TANGUAY - I - Diaporama de Jacky Questel

La plupart de mes correspondants connaissent bien Daniel et Michel TANGUAY et se souviennent, sans nul doute, du compte rendu de leur voyage précédent. Cette fois-ci encore, ils ont eu la gentillesse de m’associer par courriels à leur voyage, et m’ont autorisée à puiser dans ces lettres pour vous faire partager leurs découvertes. Je m’excuse auprès de celles et ceux qui trouveraient que j’ai mis trop de textes. Je vous assure que c’était un vrai crève-cœur que de choisir ce qu’il fallait ôter… Ils ont fait un vrai travail d’ethnologue, et je sais par avance que la plupart d’entre vous savourera tous ces détails avec délices… Je leur laisse la parole…

L’arrivée : Franchement, nous avons rarement eu des vols aussi beaux pour faire un voyage aussi important et avec Air Canada et avec Lufthansa : bons repas, service impeccable, peu de turbulence parce que le pilote a décidé de passer plus au Nord, ce qui a raccourci notre temps d’attente à Francfort en Allemagne. Notre chauffeur Selvam nous attendait à l’aéroport de Chennai avec sa camionnette Toyota et surtout avec son sourire proverbial qui ne le lâche jamais. A ce jour, la qualité des hôtels ne se dément pas que ce soit à Chennai (Madras), à l’hôtel suivant sur le bord du golfe de Bengale près de Mamallapuram ou encore ce soir à Pondichéry où, tantôt, le bruit des vagues, sur la grande promenade, nous berçait de son rythme enivrant. Pour le moment, nous sommes en apprentissage de la réalité religieuse. Vandakkam, (bonjour ou bonsoir)

Nous arrivons à distinguer les dieux de la trimurti, espèce de trinité, composée de Brahma, le dieu créateur, de Shiva, le dieu destructeur, et de Vishnou, le dieu reconstructeur. Nous avons aussi de la facilité à reconnaître Ganesh à tête d’éléphant, porteur de chance. Mais quand il faut se démêler avec les dix incarnations de Vishnou, cela se complique un peu plus. Il nous reste encore du temps pour y arriver.

Pourquoi Ganesh a-t-il une tête d’éléphant Pourquoi Ganesh a-t-il une tête d’éléphant ? C’est que son père Shiva ne savait pas que c’était son fils et il l’a aperçu zieutant sa mère en train de prendre son bain. Le prenant pour un étranger indécent, il s’est mis en colère et a sorti son sabre, il lui a tranché la tête. La mère voyant ce qu’il venait de faire s’est mise à crier: "C’est ton fils que tu viens de frapper." Shiva pris de remords a sondé la forêt tout autour et a aperçu un éléphant. Il lui a alors tranché la tête pour la placer sur le corps de son fils. Quel avenir ! Heureusement que les Hindous l’estiment beaucoup et le prient sans cesse pour que le sort soit de leur côté ! Il est le dieu de la bonne chance. Je ne comprends pas pourquoi après ce qui lui est arrivé. Notre conducteur est un maître pour circuler dans le trafic d’ici : on ne fait pas que conduire à gauche, on se débrouille aussi avec les autres. Ici on conduit avec le principe qu’il ne faut frapper personne et qu’il faut éviter de se faire frapper et il y réussit très bien. C est un as et il cherche sans cesse à nous satisfaire.

Vanakam, (bonjour en tamoul) On continue toujours vers le Sud de l’Inde dans l'état du Tamil Nadu. Que de monde sur les routes, surtout en ville ! Notre chauffeur, toujours bienveillant, sait nous trouver, à chaque endroit, un guide qualifié pour nous permettre d'apprivoiser la réalité indienne et aussi Hindoue. Avant d'arriver ici, nous avons fait une halte à Daramsuram pour visiter le temple de Prak-thiswara. Il y avait peu de gens. Tout respirait quiétude et sérénité. Un brahmane mince et voûté sous le poids du temps a posé sur nous son regard bienveillant, nous invitant à le suivre là où il officiait. Nous avons traversé la mandapa, très grand hall aux colonnes multiples, à l’ambiance sombre, fraîche et reposante. Il m'a fait approcher en priant et en offrant à son Dieu, dans un geste circulaire, les flammes des nombreuses bougies contenues dans un plateau qu'il levait et descendait devant sa niche.

Il a pris de la poudre rouge faite d'épice et de colorant pour tracer un point au centre de mon front. La protection m'était alors accordée. On n'en a jamais de trop. Un autre brahmane, jeune celui-ci, et tellement sympathique, m'a fait venir vers lui à une autre extrémité de cette mandapa. Au son d'une prière chantée, il s'est mis à psalmodier un texte sacré pour ensuite m'offrir une poudre blanche faite de cendre et d'une autre épice afin de me tracer au front la ligne blanche horizontale me rattachant a Shiva.

26.01.2009 Vers 7h30 ce matin, nous nous levons et en tirant les rideaux pour regarder la mer d'Oman déferler sur la plage au bas de l'hôtel, quelle surprise de voir déjà une foule en pleine activité, les hommes tous de blanc vêtus. Ils ont enlevé leur chemise et se sont ceint la taille d'un dhoti, grand rectangle de tissu blanc allant aux chevilles qu'on remonte en haut des genoux en retenant l'extrémité inférieure à la hauteur des hanches. Pour la plupart, les gens sont en petits groupes. Nous partons aussitôt à la recherche d'une explication. Tout près, un Indien m'explique que c'est la fête de Pooja où l'on célèbre la mémoire des défunts.

Un grand nombre de célébrants se sont installés ici et là, chacun près d'un tapis rouge. Les fidèles s'approchent parfois jusqu’à vingt ensemble et s'installent en cercle ou demi-cercle devant le célébrant qui n'est pas nécessairement un brahmine (ou brahamane : prêtre). Celui-ci remet à chacun des brins d'herbes entortillés avec lesquels on se fait un jonc à passer à son doigt. Puis la personne reçoit un morceau de feuille de bananier qu'elle place au sol et sur lequel elle déposera tout ce que le célébrant distribuera. Près de cette feuille, un bâtonnet d'encens est piqué au sol et fume déjà. Puis c'est la distribution de pincées de riz, d'épices, de pétales de fleurs que le célébrant prend le soin de bénir au moyen d'eau qu'il verse à l'aide d'une petite aiguière. Cependant on ne dépose pas ce que l'on reçoit sans d'abord le lever au dessus de la tête. Des herbes raides sont ajoutées sur le tout. Alors chacun se courbe devant son offrande allant jusqu’à toucher le sol avec son front. Et toujours se poursuivent les prières psalmodiées par le célébrant. Les fidèles autour s'y joignent en fermant les yeux et en joignant les mains au niveau de la bouche.

Puis après un moment, on se lève pour faire le tour de son offrande à plusieurs reprises dans le sens des aiguilles d'une montre. Sur la tête de chacun est encore versée un peu d'eau. A la fin, un membre du groupe reçoit sur sa feuille une bougie allumée. Chacun dénoue le jonc d'herbes pour le déposer avec les offrandes. Tous prennent leurs feuilles de bananier en la pliant en forme de petit bateau. En la tenant au dessus de la tête, ils s'en vont en procession vers la mer.

Au bord de l'eau, ils se mettent dos à la mer pour y lancer cette offrande rendant hommage à leurs défunts. La mer, c'est la vie. Enfin chacun se purifie en s'aspergeant de l'eau de cette mer qui a accueilli leur geste. Toute cette célébration est empreinte de respect et de sérénité, ce qui ne les empêche pas d'accepter nos caméras et même de nous aider à en bien saisir les étapes.

Après la cérémonie de commémoration des défunts qui a occupé une bonne partie de notre avant-midi, ce mouvement des vagues est un rappel de la poursuite de la vie même à travers la mort. Dans leurs croyances, les Hindous adhèrent à la résurgence de la vie… Et leur foi leur permet d’espérer une vie meilleure jusqu’au jour de l’atteinte de la Moksha, ce but tant espéré où l’être humain échappera au cycle de la réincarnation et sera enfin libéré. Autour de 1.300.000.000 personnes habitent ce grand pays. 82% pratiquent l’Hindouisme et vénèrent principalement Shiva, Vichnu mais aussi Parvati, Ganesh et de nombreux avatars de toutes ces divinités. On leur rend un culte assez incompréhensible pour nous mais vraiment sacré et d’une immense importance pour eux. Cela leur semble si naturel.

30.01.2009 Ayant quitté Varkala tôt ce matin, nous arrivons à Alleppey vers 12h.00 après avoir traversé de nombreuses villes et de petits villages que l’on reconnait par la population : 50,000 hab. étant la référence entre villes et villages. Arrivés à destination, un "Houseboat" nous attend avec son équipage. Ces "Houseboats" sont fabriqués d’arcades de métal enroulées de cordes en fibre de noix de coco. De longues tiges de bois y ont été fixées afin d’être recouvertes d’étroites lattes de bambou tressées. Toutes les ouvertures sont également en arcades avec auvents arrondis et en saillie. Le sol est recouvert de tapis de fibre de coco. C’est de cette couleur que sont les centaines de "Houseboats" qui sillonnent les "Backwaters".

Tout au long de ces canaux, c’est la vie quotidienne qui s’écoule : femmes à la lessive, pêcheurs reprisant leurs filets, maçons érigeant une clôture devant une demeure de grand luxe, enfants revenant de l’école par les nombreuses digues, bateliers transportant divers matériaux ou marchandises, etc. Un paysan nous vend un litre de "toddy", jus de la fleur de cocotier recueilli au sommet du palmier et fermenté un certain temps. On y goûte mais pas plus. On préfère laisser cette liqueur légèrement acide mais non alcoolisée aux membres de notre équipage qui semblent l’apprécier.

Puis vers 21h.30, aux chants des lézards, des grillons, des grenouilles et de nombreux autres amis nocturnes, nous gagnons nos quartiers pour la nuit.

30.01.2009 Retour à terre : Tout roule sur des roulettes mais à la manière des chauve-souris. Ici, on se dirige comme avec un radar. Le chauffeur émet un bruit, s'il ne lui revient pas c'est qu'il peut s'engager là où il avait décidé. Mais si un autre klaxonne, il freine et change aussitôt de cap. Imaginez un instant les zigzags nombreux des milliers de véhicules : charrette à boeufs, cyclistes, auto-rikshaws, autobus débordant de monde, autos, camions, et tous autres véhicules que croisent les piétons. Je crois qu'il serait difficile de trouver ailleurs du monde aussi conciliant. Ça ne semble pas être le droit qui compte ici, mais plutôt le bon sens.

"Nous partons pour la Réserve de Periyar en expédition "Nous partons pour la Réserve de Periyar en expédition. Le matin, circuit en jeep… L’après-midi, à pied, dans un sentier bordé de bambous. Le sol est parsemé d'excréments, de grosses boules dont les fibres végétales ont conservé la forme. Et il y en a partout. Nous voici dans un terrain de prédilection pour les éléphants. Le bambou est un de leurs aliments préférés. Nous poursuivons notre chemin bordé maintenant d'agérates bleues et de nombreux lantanas tantôt roses, tantôt orange brûlée…

31.01.2009 Il y a des tapis afghans, des tapis persans, des tapis de Turquie, des tapis volants et… des tapis de thé... ça existe aussi. Depuis notre arrivée dans la région de Munnar, nous sommes tout simplement béats devant les plantations de thé. Ça ne se décrit pas et même plusieurs photos ne rendraient pas justice à ce spectacle pastoral où les cueilleuses et les cueilleurs travaillent pour presque rien. On ne sait pas ce que vaut réellement notre tasse de thé.

Notre chauffeur nous a menés au fameux barrage de Mattupatty qui a créé un immense lac aux eaux vert-de-gris. C’est un lieu d’enchantement pour les touristes indiens. C’est trop artificiel pour moi mais le paysage en vaut l’arrêt. Nous avons vite quitté cet endroit pour reprendre la route de "ECHO POINT". Les plantations de thé ont repris leur place aux flancs des montagnes et les cueilleuses, par centaines, décoraient de taches de couleurs vives ce tapis frisé et cloisonné de multiples petits sentiers. Elles coupent, à chaque semaine, les têtes de théiers afin d’en récolter les feuilles fraîches et d’un vert tendre. On les cueille à la main ou en utilisant un ciseau, comme pour nos haies, muni d’un réceptacle attaché à un couteau du ciseau. Puis elles portent les immenses sacs de feuilles, sur leur tête, afin de venir les faire peser par le contrôleur de la plantation.

Ces femmes, si élégantes en saris, sont aussi belles vêtues de robes de plastique qui leur protégent les jambes de la rudesse des rameaux de théiers. J’ai vu plusieurs fois des plantations de thé mais jamais, je crois, en aussi grande quantité que dans cette région élevée de Munnar. Ces champs, tout en relief, changent de brillance avec la luminosité des différentes heures du jour. Je crois que c’est dû à l’orientation des théiers couvrant ces flancs de montagnes. Mais je ne pourrai plus jamais oublier que la grandeur de ce spectacle est l’oeuvre de petites gens dont on n’entendra jamais parler et qui sont responsables, en grande partie, de notre délicieuse et réconfortante tasse de thé. ******************************************** A SUIVRE !!!

Texte et photos de Daniel et Michel TANGUAY Musique de l’Inde fournie par les auteurs des lettres. Diaporama de Jacky Questel, ambassadrice de la Paix Jacky.questel@gmail.com http://jackydubearn.over-bloc.com/