20 Chapitre 3 Fin Chapitre 3 Fin L’angoisse combinée aux récentes émotions de sa fuite du foyer d’accueil avait complètement exténué la jeune adolescente.

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Transcription de la présentation:

20 Chapitre 3 Fin

Chapitre 3 Fin L’angoisse combinée aux récentes émotions de sa fuite du foyer d’accueil avait complètement exténué la jeune adolescente. Une sorte de complicité entre le ronronnement incessant du moteur de l’autocar et le décor parfois rural, parfois urbain qui se déroulaient inlassablement de la fenêtre, l'obligea à lutter énergiquement contre le sommeil jusqu'à ce qu'elle n'en puisse plus. C'est alors qu'après toutes ces péripéties, une intense fatigue eut raison d’elle. Elle s’endormit profondément sur son siège, étreignant précieusement son sac de voyage contre elle, sa seule et unique possession, rêvant de ce futur que lui réserverait sa vie nouvelle.

Édith s’imaginait vivre bientôt de merveilleux scénarios, revoyant dans sa tête les photos de revues plutôt osées qu’Éric apportait à la maison et jetait imprudemment aux poubelles, une fois lues. Toutes les jolies filles qui figuraient dans ces magazines donnaient l’impression d’être tellement heureuses de vivre dans le luxe et l’aisance. Étrangement, Édith avait passé outre sur le peu de vêtements qu’elles portaient, à ce moment-là. Seul l’aspect de luxe dans lequel elles évoluaient capta son attention et l’avait totalement envoûtée. La naïveté de son jeune âge l'empêchait de voir en ces modèles bien rémunérés, des victimes de souteneurs qui se cachaient habilement sous le couvert de revues frisant la pornographie.

Malheureusement, sa vision de l’avenir était totalement axée vers ce style de vie, sans la pleine connaissance des contraintes qui pouvaient s’y rattacher. Depuis l’âge de dix ans au foyer d’accueil, constamment soumise au régime sévère à outrance, il n’est pas étonnant que les images insidieuses de ces magazines avaient réussi à leurrer la jeune adolescente vers ce mode de vie farfelu qu'elle idéalisait et qui avaient créé chez-elle des attentes plutôt irréalistes. Inexorablement, les heures passèrent. Sans se l’avouer, elle était complètement vidée, la pauvre ! Le repos aura tôt fait de lui permettre de poursuivre sa route, de l’alléger du moins. Soudain, les yeux de la jeune adolescente s’ouvrirent très grands. Les lumières scintillantes des néons multicolores et le bruit des klaxons tirèrent Édith de son sommeil. En voyant défiler les montres des établissements de toutes sortes de chaque côté de la grande avenue, tout émerveillée, elle faisait le rapprochement entre les photos qu'elle avait tant de fois admirées dans les revues et ce nouveau spectacle qui s’étalait sous ses yeux.

Puis, l’autobus tourne, quitte la grande avenue pour se faufiler parmi d’autres et se stationne au débarcadère de la station. Une fois immobilisé, tous les passagers sous la supervision du conducteur, se dirigent silencieusement vers la sortie. Ne sachant vraiment pas si elle est arrivée à sa destination finale, la petite choisit de demeurer assise. Quand le dernier passager franchit les portes du bus, le chauffeur remonte dans le véhicule et s’approche d'elle. – Eh là, petite ! C’est le terminus ! Nous sommes arrivés ! Tu dois débarquer maintenant ! Quelque peu surprise, Édith se lève et le suit vers la sortie. Pour une seconde fois, un frisson d’angoisse parcourt le long de son dos. Il fait nuit et une pluie fine tombe. Bien au chaud dans le bus pendant le long voyage, elle s'était calmée et avait trouvé un certain confort, mais là, debout sur le débarcadère, elle grelotte. De plus, elle ne sait vraiment pas où elle se trouve, sauf que le terminus arbore une immense pancarte illuminée : « Bronx Bus Terminal ».

– Je ne serais donc pas à New York ? pense-t-elle, inquiète. Rapidement, avant que le chauffeur ne s’engouffre dans son bus, elle l’interpelle. – Mais, monsieur, je croyais que ce bus m’amènerait à New York. Où suis-je donc ? – Tu es dans le Bronx, ma belle, et le Bronx c’est dans New York. Ouais… ! Je vois bien que personne n’est venu à ta rencontre. Où espérais-tu aller exactement ? Tu n’es pas d’ici, ça m’a tout l’air ! – Bien, j’ai une vieille tante qui demeure à New York. – Ah oui ! Et tu connais son adresse ? – Oui ! répond Édith en fouillant maladroitement dans son sac pour trouver le fichu papier de l’adresse de sa tante. Dans sa hâte, son sac tombe par terre et tout son contenu s’éparpille sur le sol détrempé. Quelques pièces de monnaie et son seul billet, celui de vingt dollars, se retrouve dans une flaque d’eau boueuse.

Elle s’empresse nerveusement à tout remettre dans son sac. Puis, se relevant, elle lui tend à bout de bras un vieux morceau de papier. – Hum !… la 110ième Rue… ? Je ne connais pas du tout cette rue. Du moins, ce n’est pas ici dans ce coin. Ca ressemble plutôt à un numéro de rue dans le district de Harlem, sur l’île de Manhattan, un quartier un peu malfamé pour une ado comme toi au beau milieu de la nuit ! Et, levant les yeux vers Édith qui semble bouleversée par cette constatation. – Et, tu as des sous pour prendre un taxi ? – Oui, monsieur… mais pas beaucoup… seulement vingt dollars. – Effectivement, tu n’en as pas suffisamment pour qu’un taxi t’y reconduise ! Pourquoi n’appelles-tu pas ta tante afin qu’elle vienne te quérir ?

D’un air penaud, elle ajoute : – C’est que je ne connais pas son numéro de téléphone. Il y a plus de 5 ans depuis ses dernières nouvelles. Mais, je sais qu’elle a toujours demeuré à New York ! – Ouais ! Avec si peu d’information, tu n’es pas sortie de l’auberge, petite ! Tu n’as qu’un nom, une adresse… et vingt dollars ! Tiens, j’y pense ! Viens, suis-moi, nous allons vérifier dans le bottin téléphonique ; on ne sait jamais, son numéro y est peut-être ! Sans en dire davantage mais affecté par la situation du moment, le chauffeur prend Édith par la main et entre avec elle dans le terminus à la recherche d’une cabine téléphonique. Plus vite qu’il le faut pour le dire, le bienveillant chauffeur feuillette l’épais bottin, à la recherche de la tante. Le cœur battant, Édith en scrute chaque page avec lui. – Évelyne Stuart… Évelyne Stuart… Évelyne Stuart… répète-t-il continuellement à chaque page qu'il tourne.

– Pas de veine, petite ! Aucune Évelyne Stuart sur la 110 ème Rue ! puis se retournant vers Édith. – Stuart ? Est-ce son nom de fille ? Est-elle mariée ? Elle porte peut-être le nom de son mari ? – Elle ne s’est jamais mariée, monsieur. Elle était une religieuse retraitée. Elle doit bien avoir dans les quatre-vingts ans maintenant, répond Édith d’une voix tremblotante ; son inquiétude grandissant à chaque minute. D’un ton de voix quand même affable et se voulant rassurant : – Ouais ! Ben là, écoute, je ne peux vraiment pas faire plus pour toi. Pourquoi n’irais-tu pas au poste de police, hein ? Peut-être pourront-ils t’aider ? Moi, je dois aller nettoyer et préparer mon bus pour le prochain trajet et je suis déjà en retard. En tout cas, bonne chance, petite ! Sur ce, le chauffeur abandonne Édith, qui se retrouve maintenant seule avec son problème.

À l’idée de ne plus pouvoir compter sur ce monsieur si gentil, les yeux baignés de larmes, Édith laisse échapper un grand soupir de découragement quand elle voit le chauffeur la quitter. Elle a le cœur gros… Angoissée et pour cause, elle regarde autour d’elle espérant un miracle, puis son regard tombe sur l’horloge suspendue au centre de l’immense salle d’attente. Elle sursaute : – Oh, mon Dieu ! Il est déjà passé minuit ? Moi qui n’ai pas encore trouvé de place pour dormir. Zut ! Qu’est-ce que je vais faire ? Je ne connais personne ici ! Les larmes emplissent une fois de plus ses yeux… Trouvera-t-elle une solution ? Puis, reprenant courage contre l’adversité, elle lâche : – Bon ! Eh bien, puisque je ne trouve rien de mieux, je vais m’allonger sur un de ces bancs en tenant bien fort mon sac et demain je tenterai de retrouver ma tante.

La petite en avait vu tellement de toutes les couleurs au foyer qu’une contrariété de plus n’allait pas la déstabiliser outre mesure. De nouveau, elle faisait confiance en son étoile. Jusque-là, un bon bout de chemin avait été parcouru. Elle avait de quoi être fière, même si la partie n’était pas gagnée. À cette époque, en 1975, une somme de vingt dollars pouvait suffire amplement pour de la nourriture et peut-être un lit dans une maison de chambres. Par contre, il ne fallait pas avoir l’air trop jeune pour que l’on vous accepte dans ces maisons. La tenue d’écolière pourrait fort probablement éveiller quelques soupçons. Édith faisait ainsi face à la façon la plus judicieuse d'utiliser ses derniers sous. Pour son âge, elle était passablement « allumée ». Elle n’ignorait pas que ses moyens pécuniaires auraient une fin… Entre temps, aura-t-elle de quoi jusqu’à ce qu’elle trouve sa vieille tante ? Chapitre 3 - Fin - À suivre

Trame musicale : Rèverie De Michel Cusson Photos de : Pierrette Beaulieu et Brigitte Beaulieu