la peinture a Vienne Dans l'effervescence culturelle « fin de siècle », Vienne se distingue par le caractère crépusculaire qu'elle donne à la production artistique. Avant la déflagration qu'illustre la guerre de 1914, c'est toute une société qui, le sachant, le prévoyant, voulant l'ignorer, court à sa perte. On a parlé d'une joyeuse apocalypse. Une lucidité désespérée, source d'une formidable inspiration qui gagne aussi bien la création musicale, littéraire, qu'artistique. Dans cette Vienne crépusculaire, la musique est révolutionnée par Alban Berg, Arnold Schönberg, Gustav Mahler ; la littérature par Stefan Zweig, Arthur Schnitzler, Hofmannsthal, Rainer Maria Rilke, Georg Trakl ; la peinture enfin par le trio magistral Klimt-Schiele-Kokoschka qui prend en charge un tout nouveau regard sur le monde et le corps, le chargeant de toute l'angoisse qui étreint la conscience collective. Le gouffre social de la Première Guerre mondiale influence la peinture. Chacundes trois peintres prenant le relais de son prédécesseur, amorce une avancée toujours plus hardie vers la modernité. Partie de la tradition avec Klimt, la peinture s'engage résolument dans l'aventure de la modernité avec Kokoschka, ce contemporain magnifique de Picasso, Matisse, Derain, Vlaminck, tous peintres avec lesquels il peut rivaliser. En ligne constante, enfin, de cette analyse d'un art qui fait le lien entre un siècle finissant et une aube ensanglantée s'inscrit l'influence persistante de Sigmund Freud. A partir de la découverte de la psychanalyse, on ne regarde plus la peinture comme avant.
« Le baiser » Gustave Klimt Portrait de Johanna Staude
Egon Schiele « Soleil d’automne et arbres » « Le pont »
Oscar Kokoschka (autoportrait) Prague « cavalier et bateau à voile »