Florence (2 ième vagabondage, février 2014). » Je n'aime pas la préparation, car à ce moment-là tout est encore possible, mais tout semble impossible. C'est une période de turbulences. Le tournage est le plus amusant, et j'aime bien le montage. Ensuite, je suis pressé d'arriver à la copie standard » Alain Resnais Je fais cette pensée mienne! Vagabondage florentin, en compagnie d’un couple ami, fevrier 2014.Powerpoint non commercial avec des images de l’auteur, sauf quelques images chipées à google!
Le pont di Vecchio, couvert de boutiques de bijouterie, permet de sauter à la rive sud par-dessus l’Arno, connu non seulement pas ses crues ravageuses mais aussi parce que depuis l’an 1200 il a charrié pas mal de cadavres des luttes séculaires des grandes familles de Florence, pour la prise du pouvoir…
La Place de la Signorina fut le centre stratégique des luttes de pouvoir entre les Médicis, les Strozzi, Pitti et autres grandes » familles-tribu » Elle reste le cœur de la Cité, avec la statue célèbre du David de Michel-Ange, et, à 30 mètres, une plaque circulaire sur le Sol ddésignant le lieu où fut brulé le moine Iconoclaste Savonarole, qui fut, un temps Maître de la Cité. La tour, en haut, abrite la cellule de la prison d’un Médicis, avant que celui-ci, assisté par la « fortuna » (la chance selon Machiavel) ne ravisse le pouvoir et ne règne en maître absolu.
La même place; vue du Palais
L’ombre de Michel-Ange plane sur toute La ville, depuis les tombeaux des Médicis Jusqu’à son propre tombeau à l’église Santa Croce, à l’autre bout de la ville. La statue de David trône à l’entrée du Palais des 500, sur la place. En marbre de Carrare et d’une hauteur de 5 m, Michel-Ange y consacra trois ans de sa vie, y compris en taillant, ciselant et polissant de nuit, couchant souvent, dit-on, au pied même de ce chef d’œuvre…
Lui faisant presque face, un autre chef-d’œuvre de beauté, le bronze de Persée par B.Cellini. Sa fonte, problématique ne dut sa réussite qu’à un miracle de persévérance, Cellini malade et sans forces se trainant de son lit pour attiser le feu défaillant à l’aide de bouts de bois épars récoltés à proximité et alors que tout semblait perdu! Les deux statues (M-C ) et Cellini (1550) ont été réalisées il y a un demi- millénaire, on l’oublie un peu….on ne se lasse pas de les regarder, elles sont le cœur vibrant de la Cité
La Fontaine de Neptune sur la même place, face à l’endroit où fut brulé Savonarole
La topographie de Florence n’est guère différente de celle de l’an 1300…
Les abords de l’ARNO sont pratiquement les mêmes, si on exepte le flot des voitures le long du trottoir
Avec des boutiques de luxe et d’artisanat.. Les échoppes plus populaires jalonnant les rues de la rive sud, de l’autre côté.
A 5 minutes de là, L’église Sta Maria Novella, est une marquetterie en marbre blanc et vert. De style gothique de la Renaissance, sa magnificence contraste avec celle des cathédrales françaises plus épurées. Tout l’esprit du paraitre et de la grandeur italienne est là….
Les portes de bronze sont un livre ouvert….
Le Palais Strozzi devant lequel se trouve le David
Le Palais Strozzi avec la salle des 500 (élus ou plutôt cooptés par les familles) a servi de parlement..Sa riche décoration témoigne de la richesse de la Cité
Une pièce minuscule, et relativement secrète est ouverte depuis peu au public.. Elle fut le bureau de François Ier de Médicis- 1541
Du Palais Strozzi, on passe à la Galerie des Offices, un des musées les plus riches du Monde. Comme le Louvre on peut le parcourir, abasourdi et ivre de de tant de beauté de notre patrimoine humain. Il faut y aller, pas de photos permises….
Pour moi deux tableaux majeurs sur des milliers: le Printemps de BOTICELLI et l’annonciation de Simone MARTINI. On ne peut que rêver quand l’on pense qu’un de ces tableaux, volés par les nazis, fut retrouvé dans la paille….. et que à la question d’un soldat américain à un traducteur Italien, demandant si ça avait de la valeur… la réponse fusa: « Toute la fortune de la Banque d’Angleterre ne suffirait pas pour acheter ce tableau!
Puis non loin encore, le musée National et Le Palais Pitti de l’autre coté de l’Arno, où les Médicis avaient accès grâce au pont couvert du Vecchio, qui leur servait en quelque sorte de passerelle. En des temps où les meurtres et guet-apens étaient courants au coin des rues,, valait mieux prendre ses précautions….t (Portrait de Macxchiavel au Musée des Offices)
Le musée du Bargello est à une encablure de celui des Offices: La concentration des musées et le nombre des chefs d’œuvres qu’ils contiennent donne le tournis! «Le syndrome de Stendhal ou du voyageur est une maladie psychosomatique qui provoque des accélérations du rythme cardiaque, des vertiges, des suffocations voire des hallucinations chez certains individus exposés à une surcharge d’œuvres d’art! » Dans cette cour, ont été opérés de nombreux règlements de comptes par pendaison de notables, en grande cérémonie,selon que l’on avait la « fortuna » ou pas, choisi le bon côté ou pas!
Au musée du Bargello, on retrouve les premières œuvres de Michel-Ange, le Tondo Pitti ainsi que son Bacchus, sculpté pour un cardinal qui le refusa, le trouvant trop féminin et vacillant sous les vapeurs de l’alcool!
Par Michel-Ange un des tombeaux des Médicis.
Dans le vieux quartier de la rive sud l’église du Carmine ne paye pas de mine mais abrite la chapelle Brancacci avec des fresques célèbres de Masaccio et Lippi. Le jeune Michel-Ange s’y est fait cassé le nez dans une bagarre avec un artiste jaloux et alors qu’il recopiait les motifs de ses anciens…
Malgré des couleurs un peu fanées par le temps, cette bande dessinée témoigne de lieux qui n’ont pas changés et de certains habits d’époque (1423)
F. Lippi s’est auto portraituré dans une des fresques
Dans le réfectoire en derrière des chaises et un écran de projection, une fresque de la Cène, (A. Allori 1582) presque oubliée….pourtant très belle, mais il y a tant de peintures à Florence….
A vrai dire, je ne sais plus où c’était! Mais diablement beau….
Dans les petites rues étroites, un peu partout (mais surtout sur la rive sud restée assez authentique), de multiples boutiques d’artisanat; épiceries fines, relieurs, maroquineries, cordonniers, trattorias, bistros,marchands de glace, charcuteries en tous genres, etc.….loin des grandes surfaces… un plaisir d’y déambuler…..
Le pont de Vecchio, sortie sud
Retraversons l’Arno pour aller à l’église de Santa Croce, lieu de nombreuses sépultures anciennes (des centaines de pierres tombales et des milliers de sépultures; dont celles d’hommes remarquables)
a La place Sta Crocce est depuis le XIII ième siècle le théâtre de nombreuses manifestations populaires dont aujourd'hui le Calcio Storico, sorte de rugby en costumes d’époque). Les fêtes les plus somptueuses de Florence y furent données, notamment pour le mariage de Laurent de Médicis et de Clara Orsini n en La place est bordée d’arcades, de palais et de maisons typiquement florentines. Une marque sur un mur indique que lors de l’inondation de 1966 le niveau de l’eau était à plus de 2 mètres (6 m dans certains endroits de Florence). La ville fut envahie de débris, de boues, de mazout et de décombres, ruinant une partie du patrimoine mondial.
L’église renferme plus de 750 tombes, dont les tombeaux de Galilée, Dante, Macchiavel, Rossini, Marconi, de Charlotte Bonaparte et celui de Michel-Ange, décéde en 1564, à 89 ans.
Le tombeau de Michel-Ange par Vasari.
Ceux de Machiavel et de Galilée; « Et pourtant…elle tourne! » Mort en 1642, l’église s’est toujours farouchement opposée à l’érection de son monument funéraire, et ce jusqu’en 1767! Si le pape Jean Paul II a reconnu les erreurs de l’église, en 1990, il est moins connu que son successeur, toujours en vie,Benoit XVI n’en a pas fait de même.« En janvier 2008, des centaines de professeurs de l'Université de Rome ont protesté parce que le pape, dans un discours s’était appuyé sur l'interprétation du philosophe des sciences Paul Feyerabend jugeant la position de l'Église d'alors plus rationnelle que celle de Galilée. Une manifestation en soutien du pape réunit fidèles intégristes sur la place Saint-Pierre le 20 janvier Kalice de tabarnak ! on n’en finira jamais avec l’idée qu’on est seul détenteur de la Vérité!
Assez étonnant, d’après mes recherches, la maison de Galilée existe toujours à, Florence. Il me semble le voir entrer là et on aimerait courir au-delà du temps pour aller le saluer avec respect.
Dans le cloitre de Santa Croce, avec des galeries et encore des chefs d’œuvres.. On finit par les trouver habituels tant il y en a. Au palais Pitti par exemple, les tableaux sont accrochés sur quatre rangées jusqu’au plafond!!! Trois musées ne suffiraient pas à les mettre en valeur
En haut du palais Pitti, que posséda la petite sœur de Napoléon (kalice! Aujourd’hui ce serait Carla, ou Valérie ou je ne sais qui! Il y a les jardins de Boboli, couronnés par cette étonnante oliveraie sur fond de prairie si verte qu’on la dirait normande!
On revient à la source, au David, pour y flaner la nuit et imaginer l’ombre de Michel-Ange parcourant les ruelles et traversant la place de La Signorina…
Le passé nous tend la main…… Zi end ! Bernard GEORGES 2014