Dans le jardin intime vient fleurir ma pensée, je les aime ces fleurettes où mon cœur se plait, Il en est de toutes sortes pour mes sens insensés, Et en les énumérant, je crains d’être incomplet.
D’abord une églantine qui se frotte et me pique, Suivi d’une Pervenche aux paupières bleuies, Et une anémone lui donnant la réplique, A un pauvre narcisse qui face à elles se réjouit.
Quels divins parfums aux narines vous guettent, Voir Jacinthe grandir sans même un peu de terre, Une Rose passion, entre frêle et légère Muguette. Merveilles pour une Alysse qui resteront mystère.
Mais si le vent maraud soulève leurs belles jupes, Les corolles s’envolent en perdant leurs coussins, La pudeur d’Angélique, est ce qui me préoccupe, Lorsque se dévoilent deux petites fleurs de seins.
Tu peux rire Marguerite dans ce miroir argenté, Tu es vouée à l’effeuillage de l’amant un peu sot, On t’a fait reine pour tant de royaumes enchantés, Et Gavroche a préféré la Benoîte des ruisseaux.
Quand Flora la belle invite les jolies Pimprenelle, Les Capucine gracieuses défilent en haute bouture, Et si la Valérie-Anne attire les félines prunelles, La vertu de cette Véronique se passe de fioritures.
Peut-être en ce jardin vous y verrez des hellébores, Ces roses de Noël, qui affolent les œillets du poète, L’hiver les prive de lumière et de doux rayons d’or, Mais reste à l’intérieur cette invisible ultra-Violette…
JARDIN DES DAMES Créations TONYM Poème de Song Images du net. Accompagnement musical : Vivaldi Février 2007