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Vous n'avez jamais entendu parler de cet artiste ? Pas étonnant. Il n'est présent dans aucun musée. Mais ses oeuvres sont exposées dans les centres commerciaux américains. Près de galeries le distribuent, dont 350 en exclusivité. Kinkade ne vend pas ses originaux, mais seulement des reproductions lithographiées. Même Bill Gates n'a pas pu s'offrir un original ! Reproduites sur toile et en nombre limité, les lithos coûtent en moyenne dollars ( euros) et les tirages limités atteignent les dollars (près de euros).
Thomas Kinkade se veut le héros de l'Amérique profonde, le chantre du foyer et de la chrétienté («Dieu est mon agent artistique», déclare-t-il). Depuis 1989, date de la création de Magi, il joue sur la corde de la nostalgie et du rétro. Sous des titres aussi évocateurs que Gloire du matin, Fin d'un jour parfait, Noël victorien, Bénédictions d'automne, il aligne couchers de soleil, scènes pastorales, chaumières enneigées, phares éclairant une mer déchaînée. La France lui a inspiré des tableaux : Chartres, Biarritz et Paris, avec la Seine au pied de Notre- Dame. Kinkade confie à L'Expansion qu'il « adore les orientalistes français du XIXeme siècle », et qu'il s'inspire «de Rembrandt pour les clairs-obscurs».
Aujourd'hui, Thom - comme l'appellent ses collaborateurs - fait travailler 600 personnes, dont une kyrielle d'artistes chargés d'éditer ses lithographies : chaque reproduction est retouchée à la main, ce qui en fait une oeuvre «unique». Il en sort jusqu'à par jour de son siège de Morgan Hill, en Californie. Magi emploie aussi des financiers, des informaticiens et des as du marketing. A ce jour, Kinkade a peint près de 500 tableaux et s'est engagé auprès de ses actionnaires à en réaliser 10 par an. Chaque nouveauté est mise en scène. Ainsi, pour Noël 2000, la famille Clinton a pu découvrir en primeur Lights of Liberty (Lumières de la liberté) à la Maison-Blanche.