Pensées inédites de Simone Gailleux
L’oiseau blanc Vois le grand oiseau blanc Tout là-haut dans l’azur… Accompagne-le en pensée. Tes barreaux vont sauter. Tu n’es plus prisonnière Et tu voles avec lui… Tu ne sens plus ton corps. Rêve, petite, rêve… Le rêve, c’est l’évasion. Et le grand oiseau blanc, Tout là-haut dans l’azur, A pour nom Liberté.
Les brumes masquant un paysage évanescent d’automne sont comme les années qui voilent la jeunesse évanouie d’un visage.
Caresse de ta main son écorce rugueuse et repose ton dos tout au long de son être. Alors, l’arbre immortel te donnera la force.
Les souvenirs d’enfance, comme l’écume des vagues marines, reviennent sans cesse sur la plage de notre mémoire…
Les perles de rosée accrochées aux toiles des épeires sont les larmes des matins d’automne.
Un mur plus un mur, plus un mur… plus un mur Égale : quatre murs. Et tu tournes là-dedans, Et tu comptes pour faire passer le temps… Un mur plus un mur… Un barreau, deux barreaux, six barreaux… Un jour, vingt jours, cent jours, un siècle… Et dix étoiles, cent étoiles, mille étoiles… Et des rêves… Tes rêves… Innombrables… Incommensurables !... Mais le bruit de l’œil sur la porte, Celui de la clé dans la serrure Te remettent un pied… deux pieds sur terre. Tes poings s’enfoncent dans tes poches Et tu baisses la tête. Mais… Dépêche-toi, C’est l’heure de la promenade, Le soleil t’attend.
L’eau ruisselant sur les vitres déforme le paysage ; celle qui brouille les yeux soulage la souffrance…
Il y a, là-bas, comme un reste de lumière. Alors, lève-toi et vas là-bas… Il y a, là-bas, des mains qui se tendent vers toi Alors, lève-toi et saisis ces mains-là. Il y a là-bas comme une voix douce et lointaine… Alors lève-toi et unis ta voix à celle-là. Une voix portée par des mains, Dans la lumière de l’amitié.
Si tu cours après la gloire, tu seras comme l’enfant qui tend les mains pour attraper le vent.
Loin du monde et du bruit, des affaires, des mensonges, de la guerre et du sang, le désert m’attire par sa pure vérité et sa dure réalité.
Ma tête contre les murs Comme une mouche contre la vitre… Je heurte mes pensées À la porte fermée de mes rêves secrets… Mon cerveau liquéfié à force de contrainte N’offre plus de refuge À la prisonnière que je suis… Une prisonnière libre !...
Héritage Oui, petit… Il y avait de grands prés verdoyants, pleins de fleurs odorantes… aussi des forêts ombreuses abritant plein de vie et de champignons, délicieux ou mortels… Il y avait des ruisseaux qui dégringolaient la montagne, des ruisseaux d’eau claire et gaie, et des montagnes vivantes, des clarines et des edelweiss et des neiges éternelles. Les icebergs géants s’imposaient dans les pôles, et les Îles sous le Vent invitaient au farniente. L’air était pur et les vents caressaient tout cela en jouant avec les nuages et les rayons du soleil… Mais ne bouge pas, petit, garde bien close ta combinaison étanche, et surtout, surtout, garde bien fixé ton masque à oxygène !
Ne fuis pas tes ennuis, ils te rattraperont un jour… Si tu leur fais face, c’est eux qui s’enfuiront !
Pétales blancs… roses… Les charme-cœur du poète Saluent le printemps
Dans la brise douce Tanguent les cheveux du saule ; Calme… Sérénité…
Si le bruit de la guerre Était un concerto… Et le cri des blessés Le chant d’un violon, Et le râle des mourants Une émouvante contrebasse… Alors pourraient voler les colombes Et rire les enfants dans les rues… La vie serait enfin la Vie !!!
Textes inédits de Simone Gailleux, avec son aimable autorisation. Photos de sources diverses, traitées dans PhotoFiltre Musique : Jack Greene – There Goes My Everything Diaporama de Jacky Questel, ambassadrice de la Paix Site :