LE COTON FILE UN MAUVAIS COTON … Problématiques environnementales et économiques Alternatives pour garantir la souveraineté alimentaire des populations

L’histoire du coton Le coton est une culture traditionnelle très ancienne : 3500 ans avant JC (en Inde et en Égypte notamment ) Au 18ème siècle, révolution industrielle. Les industries textiles se développent avec le coton produit aux USA et en Inde. En 1834, les USA sont le premier exportateur mondial grâce au travail des esclaves. En 1850, des grèves en Inde et la guerre de sécession aux Etats-Unis provoquent une forte augmentation des prix. L'Europe se tourne donc vers ses colonies (Afrique centrale) En 1960, développement de la culture du coton en Afrique de l’ouest.

Fleurs Graines

Utilisation du coton

Utilisation du coton Le tourteau, résidu de l'extraction de l'huile, possède une teneur en protéines très élevée (environ 40%).

Quelques chiffres En un demi-siècle (depuis 1960) la production a doublé, grâce notamment à de meilleurs rendements : Elle est passée de 10 millions de tonnes à 25 millions de tonnes, et les rendements de 400 kg / ha à 1 tonne / ha. La Chine est le premier pays producteur (32,5% de la production mondiale). Suivent ensuite l’Inde, les USA, le Pakistan, le Brésil. La production de l'Afrique représente 4% et celle de l'Europe 1,5%. les USA sont toujours le premier exportateur mondial (34%) suivi de l’Inde. La part de l'Afrique est de 5% des exportations mondiales.

Dégâts environnementaux La culture du coton conventionnel est : très polluante : elle utilise des engrais chimiques, des défoliants, des herbicides, des insecticides, des fongicides, qui pénètrent dans les sols, et polluent les cours d'eau et les nappes phréatiques. La culture du coton utilise à elle seule 25 % des insecticides et 10% des pesticides au monde pour seulement 2,5% des terres cultivées. Elle provoque l'appauvrissement des sols Elle est très gourmande en eau : il faut entre 7 000 et 29 000 litres d'eau pour produire un kilo de coton, mais le coton africain n’a pas besoin d’être irrigué.

Exemple de la mer d’Aral en Asie Centrale

Pollution après la récolte Après la récolte, les fibres de cotons subissent encore beaucoup de traitements chimiques, pour le blanchiment, la fixation de la couleur... qui sont bien souvent rejetés tels quels dans l'environnement, dans les pays en voie de développement.

Dégâts humains Les populations qui travaillent et vivent autour des champs de coton subissent les effets de la pollution des produits chimiques utilisés : maladies, problèmes récurrents de santé, pouvant aboutir au décès. Les porteurs de tee shirts, notamment les enfants en bas âge peuvent avoir toutes sortes de problèmes de santé de part les substances contenues dans le tissu (irritation de la peau, problèmes respiratoires…)

Solutions de l’agrobusiness Une solution qui est "proposée" (imposée ?) est celle des OGM. Par leurs caractéristiques (tolérance à certains herbicides, résistance aux insectes et aux maladies), ils permettraient de réduire l’usage de certains herbicides et insecticides.

Le coton transgénique prend des parts de plus en plus importantes : Le coton génétiquement modifié représentait en 2006 le quart des surfaces cultivées dans le monde et vraisemblablement le tiers de la production mondiale. Actuellement, la part de coton OGM est de 90% en Inde, 88 % aux USA, 70% en Chine et 80 % au Burkina.

Le mirage du coton transgénique Le choix du coton OGM au Burkina Source AFP (2009) Arte décembre 2010 Cliquez sur les vidéos pour les lire

Caractéristiques du coton OGM Les intrants sont plus chers Les graines de coton transgénique sont plus petites et moins nombreuses Elles ne se récupèrent pas et rendent les producteurs dépendants des semenciers Elles sont mêmes toxiques pour les hommes qui les manipulent et les animaux. On ne peut pas les utiliser pour fabriquer les produits dérivés (huile, savon) comme la population avait l’habitude de le faire. La qualité du coton OGM diminue chaque année.

Le coton Bt de Monsanto Début mars 2011, Monsanto a pour la première fois reconnu que son coton Bt génétiquement modifié n'était pas efficace, les insectes ayant développé des résistances. Pire, de nouveaux ravageurs jusqu'ici inconnus en Inde ont fait leur apparition. Mais …. Monsanto a trouvé la parade absolue : une nouvelle variété de coton OGM débarque !

Exemple de la culture intensive au Brésil Les mécanismes de l’agriculture mondiale Exemple de la culture intensive au Brésil Cliquez sur la vidéo Extraits du film : « Je mange donc je suis »

revenus des producteurs Conséquences sur les revenus des producteurs Cliquez sur la vidéo Extraits du film : « Je mange donc je suis »

Concurrence entre les pays Cliquez sur la vidéo Extraits du film : « Je mange donc je suis »

Le coton sur le marché mondial De grandes disparités liées : A la plus ou moins grande industrialisation et mécanisation des exploitations qui entraîne des différences de productivité énormes. A la concurrence déloyale du coton subventionné de certains pays A la plus ou moins grande dépendance des populations aux revenus du coton

Inégalités liées aux subventions Les producteurs de coton américain et européen sont fortement subventionnés Depuis 2001, 47 milliards de dollars ont été versés aux producteurs Européens, chinois et américains. Le coton européen est le plus subventionné au monde par kilo produit (300 millions d’euros par an pour 100 000 producteurs)

Dépendance des populations En Afrique : La culture du coton se fait essentiellement dans des exploitations familiales et est très peu mécanisée. Le coton est le seul moyen de subsistance pour 15 millions de personnes. Il y a une forte dépendance de la population par rapport aux revenus du coton. ex: au Bénin, 45% des ménages ruraux vivent du coton et il représente 60% des recettes d’exportation du pays.

Les cultures de rente et les cultures vivrières sont complémentaires Exemple de Sanyon coton-culteur au Burkina L’argent du coton permet : d’envoyer les enfants à l’école de se soigner de s’habiller d‘acheter du matériel … Extraits d’un reportage d’Arte Cliquez sur la vidéo

Comment garantir la souveraineté alimentaire des pays fortement dépendants des revenus du coton ?

COTON BIOLOGIQUE Coton bio = « coton de la bonne santé ! » Engrais biologiques fabriqués par compost Pesticides naturels produits à partir d’une plante locale: le neem Création difficile d’une filière biologique : trouver un égreneur qui accepte de séparer le coton conventionnel du biologique ( exemple du Bénin) Prix de vente supérieur + primes pour la culture biologique. Donc le coton bio est plus rémunérateur que le coton conventionnel

COTON EQUITABLE Le textile ne bénéficie pas encore de label de commerce équitable La certification délivrée par FLO Cert signifie entreprise respectant les critères d’éthique sociale de FLO Cert (audit certifiant le respect des règles de l’OIT ( travail des enfants…) Les transformateurs doivent se fournir auprès d’un acteur déjà certifié FLO Cert.